Dans son livre Luxemburger Volkslieder älterer Zeiten (Nachgelassenes Werk) Edmond de la Fontaine (Dicks) cite les danses à de nombreuses reprises, en relation avec les fêtes populaires qu’elles clôturaient généralement.

Les anciennes danses et chansons luxembourgeoises, consignées par notre poète national, ont été rappelées à la vie dans les auberges de jeunesse au cours de veillées, qui elles aussi empruntaient leur nom »Uucht« au vocabulaire des anciennes coutumes de notre pays.

La danse, une passion populaire

Dès la nuit des temps, les sentiments de joie, de terreur, de tristesse…ont donné lieu à des manifestations physiques, telles que sauts, tours, affalements, mouvement de bras et de jambes, qui petit à petit se sont harmonisées et rythmées pour devenir à la longue des expressions particulières d’un langage corporel, la danse.

Dans notre pays la tradition de la danse folklorique a disparu.

Seuls les groupes folkloriques associatifs ont ressuscité les danses de notre pays, mais l’expression folklorique ne s’inscrit plus dans les traditions villageoises, elle est devenue »spectacle« lors de manifestations culturelles et populaires.

A. Hary a retracé l’histoire et le folklore de la kermesse luxembourgeoise ( »Luxemburger Kirmes in Geschichte und Folklore. An der Ucht« 15 JG (1961), 153-163).

Le dimanche était le jour principal des festivités et après la messe, une petite danse, appelée »Kirmesdanz« avait lieu sur la place publique. Après un copieux repas, les jeunes se retrouvaient pour aller danser dans une salle de fête ou dans différents cafés. Les musiciens, qui jouaient généralement du violon et de la flûte, étaient installés sur une plateforme surélevée. La coutume de la danse seigneuriale persistait ; elle était réservée au bourgmestre ou tout autre dignitaire ou vendue aux enchères.

Ensuite chacun se choisissait un partenaire et le bal se prolongeait jusqu’à l’aube. La kermesse se poursuivait les jours suivants par des jeux forains et des soirées dansantes.

Le peuple luxembourgeois appréciait s’amuser et danser.

Les différentes étapes de la vie étaient l’occasion de réjouissances et les danses étaient surtout présentes aux baptêmes et aux mariages.

Par le passé, le mariage était la fête des réjouissances par excellence. Le mariage d’autrefois durait trois jours durant lesquels on mangeait, buvait, chantait et dansait beaucoup.

Dans tous les villages, le Grand Feu »Burgbrennen« était l’occasion de réjouissances populaires et de danses, autour d’un brasier.

Les occasions de danse à la ville et à la campagne étaient fort différentes. La kermesse villageoise était souvent la seule aubaine pour les jeunes des milieux ruraux pour s’adonner à la danse. La position de l’Eglise était défavorable à la danse. Etant donné que les paysans étaient plus crédules, se laissaient plus facilement manipuler, on dansait dans les villages seulement à l’occasion de la kermesse locale.

(Source : Paule Moris (1962 – 1997), professeur. – Danses folkloriques luxembourgeoises).

Les groupes folkloriques luxembourgeois

Les groupes folkloriques rendant les danses et le folklore d’antan vivant, ne sont pas nombreux dans notre pays.

Chaque groupe a ses propres tendances, ses propres spécificités.
Il est primordial de préserver notre mémoire collective. Les danses folkloriques font partie de notre mémoire collective, ainsi que de notre patrimoine.

Le Groupe »Vallée des Sept Château« s’essaye assez régulièrement à la danse de caractère. C’est avec détail et minutie, respect des traditions et des costumes, que les danseurs, danseuses, responsables des costumes etc rendent un vivant et vibrant hommage au folklore luxembourgeois. Les costumes de cette formation folklorique sont tous identiques. Ce Groupe fait partie du »Conseil International d’Organisation de Festivals de Folklore« .

Le Groupe »Uucht-La Veillée« est quant à lui très lié et fidèle aux traditions. Il respecte les descriptions des danses, telles qu’elles ont été transmises au fil des décennies. Ce Groupe fait découvrir le folklore luxembourgeois dans des mouvements de jeunesse, les milieux scolaires et préscolaires, les mouvements pour personnes âgées etc.

Depuis sa création, le Groupe »Uucht-La Veillée« utilise uniquement des tissus copie d’époque pour la confection des costumes et robes. La prestance multicolore des dames évite un uniformisme monotone.

Par le passé, les danseurs étaient initiés, puis ils laissaient libre cours à leur imagination, à leur souplesse et à leur talent.

La tradition vivante des danses populaires a brutalement disparu lors de la Première Guerre Mondiale. Le peuple ne pensait plus alors à danser. Après la guerre, un goût immodéré pour la mode américaine a fait glisser quasiment dans l’oubli nos vieilles danses populaires.

Aujourd’hui grâce à des Groupes folkloriques de qualité, une grande partie de nos traditions est ressorti de l’oubli, vivant hommage à notre pays, à son histoire, à ses traditions.

Un livre, un CD et un DVD

Le très bel album »Ronderëm de Lëtzebuerger Volleksdanz, la danse folklorique luxembourgeoise au Grand-Duché et à l’Ancien Duché« a été publié par le Groupe »Uucht – La Veillée« . Cet ouvrage est le plus complet publié à ce jour. Il présente les danses folkloriques de notre pays sous tous les aspects. La publication comporte également un CD d’une durée de 32’ et un DVD d’une durée de 60’. Sur le CD sont jouées les danses suivantes : Maclotte vun Habiemont ; Eislécker – valse ardennaise ; Eifeler Maclott ; Minnewee ; Pick Polka ; Karschnatz ; Schottesch Näip ; Konterdanz – contredanse de Bastogne ; Härendanz ; Siwespronk ; Baaschtnécher – valse de Bastogne ; Ronde Lorraine ; Sonndesdanz ; Chiberli. Le DVD montre de nombreuses danses de façon vivante et réaliste, ce qui facilitera par exemple l’apprentissage des danses. Voilà une publication qui trouvera immanquablement sa place dans tous les foyers de notre pays, ayant du goût pour les traditions et pour le folklore luxembourgeois.

Pour tous renseignements, veuillez vous adresser à votre Libraire habituel, ou directement auprès du Groupe »Uucht – La Veillée« ou encore auprès du »Ministère de la Culture, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche« 18, Montée de la Pétrusse L-2912 Luxembourg.

Il est également possible de consulter le livre, d’écouter le CD et de visionner le DVD au »Centre National de l’Audiovisuel« (CNA), 1B, rue du Centenaire L- 3475 Dudelange. Tél : 52.24.24-1. info@cna.etat.lu / www.cna.lu. / www.hiddenimages.lu

Adresses utiles :
Uucht/La Veillée
M. René Bleser
12, rue de Luxembourg
L- 7331 Heisdorf
Folklore Grupp Vallée des Sept Chateaux
Boîte Postale 111
L- 7502 Mersch.
Groupe Folklorique La Ronde
B.P. 64
L- 3201 Bettembourg
Tél : 621 – 21.35.89.

Michel Schroeder