Kultur11. Dezember 2024

Jusqu’au 23 décembre chez MOB-Art Studio

Exposition de deux artistes japonais, Sei Arimori et Kei Tanimoto

de Michel Schroeder

Jusqu’au 23 décembre, il vous sera possible de pousser la porte de la Galerie MOB ART Studio pour voir des œuvres de deux artistes japonais, Sei Arimori et Kei Tanimoto.

Le MOB – ART Studio se situe au 19 A, avenue de la Porte Neuve à Luxembourg. Les horaires d’ouverture sont les suivants : mardis après-midi de 14 à 18 heures, du mercredi au samedi de 10h30 à 18 heures. La Galerie sera également ouverte les dimanches de décembre de 14 à 18 heures.

Sei Arimori, un peintre visionnaire

Sei Arimori est né à Tokyo où il a fait ses études et y vit toujours partiellement, partageant son temps entre Bruxelles et le Japon.

Ci-après, vous trouverez notre entretien avec l’artiste : «S’il me fallait exprimer la vision de la peinture, je répondrais par Espace d’Expression, libre des modes de l’art contemporain.

En symbiose avec la majestueuse nature, où que nous soyons, artistes attentifs, capteurs sensibles, l’œuvre s’exprime au-delà de nous par la transposition, sur un support, des émotions intimes. L’artiste est l’intermédiaire sensible de la nature. L’art utilise des symboles universels, il n’a pas de frontière : il est le lien entre individus et entre le passé et le devenir.

L’une de mes préoccupations est de tirer le meilleur parti des enseignements des héritages de l’humanité, de l’Orient à l’Occident.

Du point de vue de la pratique de la création, nous avons des leçons à tirer de la construction dans l’espace et également de la forme. C’est là le but que je poursuis.

La Permutation de la lumière et des ténèbres – ce thème que j’ai traité en 1999 exprime le fondement et le sens de mon travail.

Comme beaucoup de mes confrères, je suis interpellé par la fuite du temps. Je crois, cependant, que notre expérience peut être traduite au cours d’une seule journée. Le temps n’est pas une séquence ordonnée. Il est tout relatif pour chaque individu. Lever et coucher de soleil, espoir et tristesse, lumière et obscurité : c’est la vraie substance de notre vie. Dans mon travail, j’ai utilisé des panneaux de bois, plâtre, feuille d’or et poudre de pierres précieuses.

J’ai utilisé des techniques telles que tempera à l’œuf, le grattage et le polissage, entre autres. Par ces moyens, j’ai essayé d’exprimer le contraste de la lumière et de l’obscurité.

C’est ainsi que j’exprime notre joie et notre crainte, confrontés que nous sommes à la vie et à la mort. Je dessine tout imprégné à la fois de l’esprit de l’Est et de l’Ouest. C’est l’art de l’icône médiévale, des mandalas bouddhistes anciens, et du paravent japonais. Non dans les divergences de ces nombreuses cultures, mais plutôt dans une tentative de synthèse qui résume aussi mon parcours.

A présent, c’est le mouvement qui m’intéresse : la couleur cernée par un cadre dynamique.»

Les céramiques sculptées de Kei Tanimoto

Décédé il a quelques semaines, Kei Tanimoto est né en 1948 à Iga au Japon où il a vécu presque toute sa vie. Il est le fils du céramiste Kosei Tanimoto et père de Takashi Tanimoto, une famille de sculpteurs.

À partir de 1970, il a suivi l’enseignement de sa pratique artistique au Japon. En 1973, il est arrivé à Paris et s’est initié à la gravure sur cuivre auprès de l’artiste Stanley William Hayter. En 1974, Kei Tanimoto a ouvert un atelier de céramique portant le nom Akira.

Dès 1976, il a commencé à exposer ses œuvres en participant à une performance au Musée national des arts asiatiques, Paris, puis au Musée Guimet en 1977, avant de rentrer au Japon pour reprendre le four de Mitagama à Iga.

Kei Tanimoto a été une personnalité de grande renommée dans son pays. Son travail est conservé dans les collections les plus prestigieuses du Japon et du monde entier. Il est exposé à Tokyo, Kyoto, Francfort, Paris, Bruxelles, en Angleterre et aux Etats-Unis.

Les céramiques Iga appartiennent à une petite famille de traditions anciennes et légendaires au Japon.

Traditionnellement non émaillées, les argiles locales sont étudiées et travaillées de manière obsessionnelle par les artisans. Tanimoto façonnait à la main une grande partie de son travail avec des sculptures et des formes créées pour faire écho, à l’aide de son propre style, aux codes anciens.

Les pâtes en terre cuite d’Iga se prêtent bien aux cuissons multiples, qui sont toujours en bois. Les fours sont chauffés à plus de 1.400 degrés Celsius, ce qui permet la formation naturelle de dépôts de cendres pour former une délicate beauté vert jade que tout le travail de l’artiste semble posséder sans effort.

Posés avec légèreté à la surface de ses œuvres sur le contraste brut des taches d’argile claire et du noir foncé, ces récipients sont une métaphore de la lumière et de l’obscurité, de la lutte et de la joie, de la vie elle-même.