Scolarité des « primo-arrivants »
Difficile mais indispensable
La scolarité des « primo-arrivants », c’est-à-dire des enfants de demandeurs d’asile en âge de scolarité arrivés il y a moins d’un an au Luxembourg est certainement un élément très important de la politique d’accueil. Il s’agit d’une tâche difficile mais qui mérite la plus grande attention.
Marie-Josée Jacobs et Mady Delvaux-Stehres, ont tenu à rassurer un député qui s’inquiétait des problèmes que peut causer aux élèves autochtones l’arrivée des « primo-arrivants » dans leurs classes, et plus particulièrement dans l’enseignement fondamental, après la décision de renoncer aux classes « d’accueil ». Elles n’acceptent pas que l’on dise, comme le faisait le député, que les primo-arrivants sont, à présent, « intégrés » sans aucune préparation dans les classes « ordinaires ». Elles rappellent que cette décision a été prise sur proposition d’un groupe de travail composé d’inspecteurs et d’enseignants expérimentés. Comme il ressort aussi des expériences similaires réalisées à l’étranger dans l’enseignement fondamental, on observe que les enfants scolarisés dans les classes « ordinaires », qui simultanément suivent des cours de langue intensifs, non seulement progressent très rapidement dans ses apprentissages, mais sont également motivés à apprendre la langue d’enseignement et s’intègrent plus rapidement dans l’enseignement régulier qu’avec le système de la classe d’accueil. Elles précisent que, quel que soit le statut des parents, les enfants ne sont pas identifiés comme demandeurs d’asile.
Lors de la dernière rentrée, on comptait, au niveau de l’enseignement fondamental, 279 primo-arrivants, desquels 58 pour le cycle 1, 76 pour le cycle 2, 59 pour le cycle 3 et 86 pour le cycle 4.
Géographiquement ils sont répartis comme suit : Luxembourg (127), Esch-sur-Alzette (80), Differdange (49), Echternach (24), Sanem (23), Pétange (23), Mamer (21), Hesperange (21), Ettelbruck (17), Dudelange (17) et Kayl (15). A Luxembourg ils représentent 0,3% de la population scolaire totale, Esch (0,2%), Differdange (0,1%) et Echternach (0,1%), et dans les autres communes moins de 0,1%.
Elles font remarquer qu’il existe aussi 6 classes spécialisées d’accueil organisées par l’Etat à l’Institut Héliar à Weilerbach pour les demandeurs de protection internationale.
Au niveau du post-primaire on comptait, au 17 février dernier, 356 primo-arrivants, répartis comme suit : Lycée technique du Centre à Luxembourg (146), Lycée technique Mathias Adam à Pétange (27), Lycée technique d’Esch-sur-Alzette (32), Lycée technique de Bonnevoie (15), Lycée technique Nic Biever à Dudelange (14), Lycée technique des Arts et Métiers à Luxembourg (12), Lycée du Nord à Wiltz (13), Lycée technique d’Ettelbruck (12), Lycée Josy Barthel à Mamer (15), Lycée technique Michel Lucius (11), Lycée technique Joseph Bech à Grevenmacher (14), Nordstad-Lycée à Diekirch (15), Uelzechtlycée (15), Lycée technique École de Commerce et de Gestion à Luxembourg (15). Mis à part au Lycée technique du Centre où ils représentent 0,6% de la population scolaire, dans les autres les primo-arrivants représentent 0,1% ou moins.
Dans le post-primaire, les classes d’accueil ont été maintenues. On en compte 19 réparties dans les 14 lycées cités plus haut qui étaient, au 1er février dernier, fréquentées par 265 adolescents âgés de 12 à 17 ans.
A cela s’ajoutent encore les classes d’insertion, les classes à régime spécifique à langue véhiculaire française, les classes préparatoires au Bac international avec comme langues véhiculaires le français et l’anglais, les classes ALLET (allemand langue étrangère) + classes français+, des brochures d’information en français, allemand, anglais, portugais et serbo-croate, des réunions avec les parents avec possibilité de traduction ainsi que les médiateurs interculturels et la Cellule d’accueil scolaire pour nouveaux arrivants (CASNA) du Service de scolarisation des enfants étrangers, cette dernière ayant pour mission d’orienter les élèves de 12 à 17 ans, d’encadrer et d’aider les enseignants des classes d’accueil et d’insertion.
Et malgré tout cela, la tâche est encore ardue.
I.P.I