Enquêtes Ceps/Instead « Vivre au Luxembourg »
On abandonne le foyer familial, pas la famille
Ceps/Instead vient de présenter les résultats d’une enquête réalisée en 2009 : « Quitter le domicile parental : fin de la vie de famille ? ».
La première chose qui ressort de cette enquête est qu’un quart des 18 à 34 ans qui ont quitté la maison familiale maintient un contact pratiquement quotidien avec le père et la mère, seuls 7% coupent définitivement les ponts avec leurs parents.
Cependant, s’ils maintiennent les contacts avec leurs parents, on observe certaines différences.
L’enquête montre que les « jeunes adultes » ont généralement un contact plus régulier avec la mère qu’avec le père. S’ils sont 34% à avoir un contact quasi journalier avec leur mère, ils ne sont que 26% à avoir cette fréquence avec le père.
En cas de séparation, s’ils ne sont plus que 12% à maintenir ce rythme de contact avec le père, alors qu’ils étaient 31% lorsque celui-ci vivait en couple avec la mère, il n’en va pas de même pour le contact avec la mère, qui reste inchangé. Ceps/Instead explique cette différence du fait que lors de la séparation, l’enfant est généralement confié à la mère.
La fréquence des contacts avec la mère varie également selon le sexe, 38% des jeunes femmes voient leur mère presque chaque jour, alors que ce n’est le cas que pour 30% des jeunes hommes. Avec le père, ils sont 26% à avoir cette fréquence de contact, indépendamment du sexe. Cette différence serait, selon les enquêteurs, due au fait que les femmes seraient plus attachées aux relations familiales.
Un autre facteur intervenant, semble-t-il, sur la fréquence des contacts, est l’âge auquel le jeune adulte a quitté le foyer familial C’est ainsi que 24% de ceux qui sont partis avant l’âge de 19 ans ont un contact presque quotidien avec leur mère, tandis qu’ils sont 34% lorsqu’ils l’ont fait à 19 et 20 ans, et 37% s’en sont allés après 25 ans, tandis qu’avec le père, ces chiffres sont respectivement de 17, 28 et 29%. Selon, l’enquête, plus jeune on quitte le domicile parental, et plus on s’éloigne, et c’est donc la distance qui expliquerais cette différence.
Logiquement, la distance joue un rôle très important. A moins de 15km, 50% des jeunes adultes maintiennent un contact régulier, c’est le cas pour 25% de ceux qui vivent entre 15 et 100 km, et pour 12% de ceux qui vivent à plus de 100km de leurs parents.
L’enquête confirme également que la culture familiale est plus développée chez les gens originaires des pays du Sud que chez ceux du Nord. On constate qu’il en va de même au niveau des contacts avec le père, qui sont plus fréquents chez les résidents étrangers que chez les Luxembourgeois.
Si la fréquence des contacts père-fils, père-fille et mère-fils diminue lorsque le jeune adulte vit en couple, la relation mère-fille demeure inchangée.
Près de deux de ces jeunes adultes sur trois se disent satisfaits de la fréquence des contacts avec leurs parents. Néanmoins, un tiers souhaiteraient en augmenter la fréquence, desquels, logiquement, 90% sont des immigrés.
Il faut cependant rappeler que les jeunes n’ont jamais vécu autant chez leurs parents. En 2008, selon Eurostat, 83,8 % des jeunes femmes et 89,5 % des jeunes hommes, âgés de 18 à 24, au Luxembourg, vivaient au domicile familial, desquels 68,1 % poursuivaient leurs études. Chez les 25-34 ans, c’était le cas pour 30,4 % des jeunes hommes et 9,8 % de jeunes femmes, desquels plus de 20 % poursuivaient leurs études.
I.P.I