Kultur13. Mai 2023

Cinéma : «Little Duke»

Déclaration d’amour d’Andy Bausch aux petites gens

de Michel Schroeder

Né en 1959 à Dudelange, Andy Bausch a réussi à se forger une excellente réputation publique et critique, ce grâce à des films, dont certains sont devenus des œuvres cinématographiques cultes : Troublemaker ; Le club des chômeurs ; Inthierryview ; D’Belle Epoque… Dans sa carrière, espérons-le, encore loin d’être finie, Andy a réalisé 26 films, dont des séries télévisées, ainsi que des documentaires.

Avec cette nouvelle réalisation, Andy Bausch met en scène le monde et la vie de petites gens qui ne bénéficient guère, pour certains même, pas du tout, d’une vie côté soleil. Les emmerdes, les soucis, et encore des emmerdes et encore des soucis. Ça n’en finit plus, et quand on croit, que cela va enfin s’arrêter, cela recommence de plus belle !

Les actrices et les acteurs de chez nous ont la part belle dans ce nouvel opus, applaudi comme il se doit. Lors de la séance, à laquelle nous avons assisté, ce qui est vraiment exceptionnel pour la projection d’un film, une dame a crié «Merci Andy» et a commencé à applaudir. Elle a communiqué son enthousiasme aux autres personnes qui avaient assisté à la séance, pour finir, la moitié de la salle à applaudi.

Tourné à Luxembourg, les images de la capitale sont nombreuses. Il y a transition entre les quartiers riches et les quartiers plutôt pauvres. Andy Bausch n’hésite pas à montrer et à filmer la misère morale et sociale.

Au début du film, alors qu’Emile Knepper passe devant la cinémathèque, on voit une grande affiche avec Thierry Van Verweke en tête d’affiche d’un film.

Dans ce film, qui est rempli d’émotions, le côté comédie est également fort présent. On rit souvent et cela fait du bien. Et quelque part, cela aide à faire passer plus facilement le message : les personnes qui sont confrontées à des problèmes existentiels de tout genre, dans notre pays, sont plus nombreux que l’on ne voudrait le croire. Andy leur offre la possibilité d’ex­primer leurs maux.

Dans «Little Duke», vous verrez Larisa Faber dans le rôle de l’avocate, Christiane Rausch dans celui de la juge juge, Josiane Peiffer dans celui de l’assistante sociale, Marie Jung est l’institutrice en maternelle, Anne Brionne, une des infirmières, Mayalani Moes, l’agent de police, Valérie Bodson la veuve du Limpertsberg, Elisabet Johan­nesdotir est la toxicomane Dani, mère du petit Jules. Dans le rôle du garçonnet de sept ans, Mayson Bossi. Jean-Paul Maes a endossé le rôle du notaire peu scrupuleux, Nickel Bösenberg, celui du psychologue à la masse (complètement cinglé), Serge Tonnar, un spéculateur immobilier sans foi ni loi, André Jung est Emile Knepper, Luc Feit est Schumi, Marco Lorenzini, le pilier de comptoir. Emile Knepper et Schumi viennent de faire un héritage quelque peu empoisonné. Le propriétaire du Pub irlandais Little Duke, situé dans le quartier du Pafendall, O’Hara est décédé. Un établissement qui se trouve dans un piteux état, mal vieilli, la clientèle y est rare et les seuls qui y viennent encore ne paient pas. Little Duke est endetté jusqu’à la moelle. Le pub Little Duke existe bel et bien dans le quartier du Pafendall, à cent mètres de la sortie de l’ascenseur. L’intérieur du café a été reconstitué en studio.

Emile Knepper et Victor Schumacher (Schumi) sont orphelins. O’Hara s’est beaucoup occupé de lui. Il a donné du travail aux deux amis, les a nourris, hébergés. Un frère père de substitution, attentif, aimant, attentionné…

Schumi est connu pour sa grande gueule. Pas un mauvais gars, mais vivant plutôt dans les nuages. Il a tenté sa chance en Belgique, espérant trouver un job à Knokke. Finalement, il est resté dans un coin un peu paumé des Ardennes belges, acceptant un travail mal payé dans une friterie, une friterie au patron profiteur.

Il va revenir au Luxembourg. Emile l’a averti, que les jours d’O’Hara étaient comptés. Le vieil homme s’éteint.

Lorsqu’ils apprendront de la bouche du notaire, qu’ils ont hérité du café, les deux hommes se sentent relativement perdus : les dettes du Little Duck sont importantes. Le notaire, peu scrupuleux, leur conseille de vendre au promoteur immobilier qui cherche à tout prix à construire des appartements de luxe à cet endroit. Il a déjà réussi à convaincre des propriétaires voisins du Little Duck.

Emile n’a pas beaucoup de chances dans la vie. Il est bouleversé par la toxicomanie de sa fille Dani, maman du petit Jules. Emile s’occupe bien de l’enfant, mais l’assistante sociale est d’avis, que le vieil homme ne représente pas une famille idéale pour l’enfant.

Je ne vais pas résumer tout le film ici, je vous invite à aller le voir. Vous serez loin d’être déçu.

De rebondissement en rebondissement, «Little Duke», est un film qui fera date dans la carrière cinématographique d’Andy Bausch, j’en suis convaincu.