Ausland05. Oktober 2024

«Toujours de votre côté»

Les perspectives pour le Parti du Travail de Belgique aux élections communales du 13 octobre

de Julie Maenaut, Bruxelles

Le résultat du PTB aux dernières élections est un signal d’espoir important pour tous les combats à venir de la classe travailleuse et de la jeunesse», déclarait Peter Mertens, secrétaire général du PTB au lendemain des élections fédérales, régionales et européennes du 9 juin dernier. «Le PTB double ses élus en Flandre (avec 8,3% des votes), progresse fortement à Bruxelles (18,5%) et est le parti de gauche qui résiste le mieux en Wallonie (12%).»

En juin, le PTB est devenu le quatrième parti du pays (avec 10,7%), et dans certaines communes, même le troisième, le deuxième, voire le premier parti.

Sur base des avancées faites en juin, les ambitions du PTB sont grandes aux élections communales et provinciales qui auront lieu le 13 octobre. Le parti de la gauche authentique veut continuer à grandir dans les grandes villes et percer dans plus de communes.

Avec une stratégie ciblée, le PTB présente des listes dans plus de 70 communes et dans 9 des 10 provinces belges. Nous avons choisis de nous présenter dans les villes et communes où nous sommes implantés, où nous connaissons le milieu associatif, là où nous sommes en capacité de développer un rapport de force et de mobiliser la population pour aller chercher des victoires.

Après avoir percé dans les grandes villes en 2012, à Bruxelles, Anvers, Liège et Charleroi, en 2018 le PTB a réussi à envoyer des élus dans les chefs-lieux des provinces et les villes importantes du pays. En 2024, nous voulons doubler notre nombre d'élus, et le nombre de communes où nous sommes élus. Concrètement, nous voulons passer de 150 à 300 élus locaux, et être représentés dans plus de 70 conseils communaux dans le pays, afin de renforcer et d’ancrer toujours plus solidement le PTB sur le terrain.

Pour des villes et communes qui répondent aux besoins de leurs habitants

Les élections communales du 13 octobre sont un moment important pour faire entendre la voix des jeunes, des travailleurs et travailleuses, des petits commerçants, et de toutes celles et ceux qui font la richesse de nos communes. Nous voulons envoyer le message clair aux partis traditionnels qu’on veut aller dans une autre direction: une direction sociale.

Ce sont des élections importantes, parce qu'il y a un débat fondamental au niveau local. Il y a une lutte qui se joue dans toutes nos villes et communes pour savoir à qui on confie les clefs du développement de la ville. Aux grands promoteurs et groupes immobiliers, dont l'objectif est d’attirer des gens fortunés? Ou bien on donne les clefs à la population?

«Toujours de votre côté» est le slogan de campagne du PTB. Toujours du côté des habitants. Pour défendre le droit à la ville, contre la vision néolibérale. Pour défendre le droit à un logement abordable et de qualité. Le droit à une mobilité abordable et accessible. Le droit à des services publics de proximité dans chaque quartier. Le droit à une vie digne, sans pauvreté. Notre vision est diamétralement opposée aux politiques qui veulent privatiser nos maisons de repos, et réduire les investissements dans nos services publics.

Pendant que les promoteurs immobiliers s'accaparent tout, le gouvernement refuse d'investir dans des logements sociaux abordables. Les listes d'attente ne cessent de s'allonger. Nous voulons remettre le droit au logement au centre des priorités. Nous voulons obliger les promoteurs à fournir au moins un tiers de logements abordables et un tiers de logements sociaux dans chaque grand projet de construction.

Une ville à taille humaine, ça veut aussi dire des transports publics de qualité. Ça veut dire investir dans des maisons de repos pour nos aînés et dans des crèches publiques en suffisance. Ça veut dire lutter contre la pauvreté et mettre les besoins des gens au centre de l’attention.

Pour plus de « Zelzate » et de « Borgerhout »

À l’heure actuelle, le PTB forme partie de deux gouvernements communaux, dans l’objectif d’y mener une politique alternative.

À Zelzate, petite commune ouvrière en Flandre Oriental, la coalition du PTB avec Vooruit (parti social-démocrate flamand) démontre qu'une autre politique est possible et réaliste. Les grandes multinationales contribuent plus en taxes communaux, en fonction de leur taille et de leur superficie. Cet argent supplémentaire est reversé aux petits indépendants par une baisse de taxes et à la population par la suppression de la taxe environnementale. On y économise sur les privilèges des gouvernants et on investit dans la lutte contre la pauvreté.

Il y a également Borgerhout, un district populaire d’Anvers, où la coalition progressiste entre le PTB, Vooruit et les Verts a investi dans le tissu associatif local et la participation citoyenne. Elle a mis en place une aide aux associations pour leurs factures d'électricité, afin qu'elles n'aient pas à augmenter les cotisations demandées aux membres.

Aujourd’hui, à Anvers, deuxième ville de Belgique, reconnue pour avoir le deuxième port européen le plus important, le PTB se bat sur le terrain contre l’extrême droite. Dans la ville dont le politicien le plus puissant de la Belgique, Bart De Wever (Président de la N-VA, parti nationaliste flamand de droite) est bourgmestre, lors des élections de juin, le PTB est devenu le deuxième plus grand parti. Derrière la N-VA, mais devant le Vlaams Belang (Parti d’extrême droite flamand). Bart De Wever a maintenant un vrai challenger en face de lui pour les élections communales. Tant sur les quais du port que parmi les jeunes, et dans les quartiers populaires. Le choix sera clair: six années de plus avec Bart De Wever, ou enfin une politique sociale avec le PTB dans une majorité alternative de gauche.

Ce choix ne concerne pas seulement Anvers, Zelzate ou Borgerhout. Si l’occasion se présente, nous sommes prêts à participer à des majorités dans des villes comme Vilvorde et Genk en Flandre, et à Bruxelles également, dans des communes populaires comme Saint-Gilles, Molenbeek ou Forest. En Wallonie, nous comptons avancer dans des grandes villes comme Liège et Charleroi, et nous espérons pouvoir participer à des majorités de changement dans plusieurs communes. Car nous ne voulons pas au niveau local de la politique d'austérité du MR (Parti libéral francophone) et Les Engagés (nouveau nom du vieux parti social-chrétien, de centre-droite).

Rentrer dans des majorités progressistes pourra contribuer à ancrer le PTB et à montrer au niveau local qu’il existe des alternatives. Tout ça ne sera possible évidemment que si nous sommes capables d’instaurer un rapport de force suffisant. Lors des élections juin, plus de 20.000 personnes ont fait campagne pour le PTB. Pour les élections locales, nous voulons faire encore mieux.

Les deux campagnes de cette année sont des moments cruciaux pour renforcer le parti et son organisation. A l’approche des élections, les gens sont particulièrement ouverts à discuter de politique et ont de nombreuses propositions pour améliorer le quotidien. C’est un moment à saisir pour les inviter à se mobiliser dans la campagne, mais aussi à devenir membre du PTB. Parce qu’en fin de compte, c’est en construisant un contre-pouvoir fort un peu partout en Belgique que nous réussirons à imposer un vrai changement.