Kultur20. Januar 2024

Gilliane Warzée à la galerie Subtile jusqu’au 28 janvier

Artiste et infirmière, elle vous ouvre son monde d’émotions

de Michel Schroeder

Située au 21 A, avenue Gaston Diderich, à Luxembourg, Subtile, est à la fois espace d’exposition et caverne où vous découvrirez les plus subtils objets de décoration. Lorsque vous flânerez dans la galerie Subtile, vos yeux se poseront toujours sur un bel objet, sur une réalisation artistique réussie.

Ici, tout est organisé par la galeriste, Catherine Lebrun, pour que vous vous sentiez comme chez vous, détendu, à l’aise. Subtile se situe au fond d’une sorte d’allée de jardin, une allée fleurie selon les saisons.

L’espace d’exposition est composé de plusieurs pièces au rez-de-chaussée, ainsi qu’au sous-sol. Le moindre endroit est dédié à l’art, ainsi qu’aux belles choses. La galeriste a beaucoup de goût, elle vous fera bénéficier de ses judicieux conseils.

Lorsque nous sommes allés, récemment, chez Subtile, ce fût pour rencontrer une brillante artiste à la renommée bien assise: Gilliane Warzée.

Elle transmet à ses modèles son énergie et ses pulsions profondes

Une impressionnante sculp­ture vous attend, dès que vous emprunterez le passage qui conduit à la galerie. Une sculpture plus grande que l’artiste, que vous pourrez voir sur une des photos qui illustre l’article. Au fil de notre visite, nous avons éprouvé de nombreux coups de cœur.

Les peintures de Gilliane Warzée laissent des traces indélébiles dans la mémoire des spectateurs. Son univers expressif est à la fois étrange, magique, surprenant, plein de ces émotions qui conduisent à une émulsion de sentiments.

Les modèles de l’artiste dégagent une force, des émotions et des expressions qui captivent, saisissent, interro­gent celle ou celui qui les observe. Elle transmet à ses modèles son énergie, des pulsions profondes, ainsi que sa sensibilité.

Elle nous montre la nature, la nature sauvage. Ici un singe, là un ours, ailleurs une femme abandonnée à la naissance et adoptée par un lion, ou encore, Ganymède, Abu le chimpanzé, Adna la femme tigre, Rude Girl la femme lionne, lupus la femme loup… Dans bon nombre de ses peintures vous verrez un personnage et un animal. L’osmose et l’union de ces deux-là procure une force inouïe aux œuvres de Gilliane Warzée. Elle aime dire que ce n’est pas le regard qui s’empare des images, mais les images qui s’emparent du regard.

Lorsqu’elle montre des corps, ce sont toujours des divinités de la beauté et de l’amour. Nombre de nus ou portraits de ses femmes incarnent la figure du féminin, de l’amour et du désir. «Un corps», explique l’artiste, «exprime sa jouissance et ses souffrances».

Infirmière et artiste, toujours avec un cœur gros comme ça!

Née en 1977, en Belgique, Gilliane Warzée, fille d’une infirmière et d’un ingénieur chimiste, savait dès l’enfance qu’elle allait, elle aussi, soigner des malades. Elle a travaillé en chirurgie, aux urgences et aujourd’hui, à temps partiel, en cardiologie.

Elle est une femme particulière, artiste, et au service des malades. L’un n’allant pas sans l’autre, elle réussit à concilier ses deux passions.

L’artiste est diplômée de l’Institut des Beaux-Arts d’Arlon. C’est là qu’Annabel lui a enseigné les notions fondamentales qui lui ont permis de développer sa technique initiale, la peinture à l’huile à la spatule. Grâce à l’emploi de pigments fluorescents, ses peintures produisent un effet fantastique dans la pénombre. Catherine Lebrun vous invitera à descendre au sous-sol pour y découvrir ces œuvres fluo­rescentes, éclatantes et inoubliables.

Des prix, des expositions…

Gilliane Warzée a remporté le 4ème prix dans la catégorie huile et acrylique pour l’ensemble de son œuvre au Salon international d'art contemporain Libr’art de Libramont, ainsi que le grand prix Claude Monet dans la catégorie huile lors du 1er Salon international Artistes des trois frontières, à Perl. Tandis que lors de la 8ème Biennale d’art contemporain de Strassen, elle a remporté, haut la main, le 1er prix. Et ce n’est pas tout!

Impossible de citer ici toutes ses expositions, il y en a plus de soixante! Retenons celles de Prüm (Allemagne), Esch-sur-Alzette, Art en Gau­me, à la Cour de Justice de l’Union européenne, Luxembourg, Osaka, au Grand marché d’art contemporain (GMAC) à la place de la Bastille à Paris, au Palais des expositions du Heysel à Bru­xelles, au Parc des expositions de Metz, à la Galerie Carré d’artistes de Paris (Île Saint-Louis), à l’Arte Quadra à Arlon, à la Galerie d’art contemporain Am Tunnel de la Spuerkeess, au Salon d’automne du Parc de la Villette à Paris...

Le Grand-Duc Henri a commandé à l’artiste le portrait de son épouse, la Grande-Duchesse Maria Teresa, tandis qu’à l’Hôpital Robert Schumann du Kirchberg, vous pouvez voir le diptyque «Merci» en hommage à toutes celles et ceux qui ont lutté contre la pandémie.

Outre les peintures de Gilliane Warzée, vous pourrez également acquérir chez Subtile, l’un des deux ouvrages réalisés par l’artiste, ou encore, l’un de ses t-shirts en impression sérigraphique, représentant un lion.