Jusqu’au 26 février chez Nosbaum et Reding (Fëschmaart)
L’art africain contemporain, avec 8 artistes témoins
A la Galerie Nosbaum et Reding huit artistes africains contemporains exposent actuellement une sélection de leurs travaux : Bright Eke, Yacob Fall, Siriki Ky, Richard Laté Lawson-Body, Cynthia Phibel, Amy Sow, Barthélémy Toguo, Freddy Tsimba.
Barthélemy Toguo est un habitué de l’espace d’exposition Nosbaum et Reding. En l’invitant pour la quatrième fois à venir faire découvrir ses travaux au public de chez nous, l’artiste a proposé au galeriste de partager les lieux d’exposition avec sept autres artistes sélectionnés par lui. Belle et noble idée, permettant ainsi d’offrir un tremplin, ainsi qu’une visibilité à de talentueux artistes.
À travers ses lavis exposés aujourd’hui, le camerounais Barthélemy Toguo fait découvrir l’individu comme un organisme relié à son environnement. Les œuvres de Toguo m’ont fait penser à un réseau sanguin. Vous verrez une femme africaine qui attend l’eau qui va permettre de futures récoltes, un individu nourrit par le ventre nourricier de sa terre natale défaillante …. Les gravures de Toguo exposées par la même occasion sont les résultats des recherches picturales réalisées par lui.
Barthélemy Toguo est né au Cameroun en 1967. Il vit et travaille entre Paris et Bandjoun au Cameroun. Il a débuté ses études à l’école des beaux-arts d’Abidjan en Côte d’Ivoire, puis il a étudié à l’école supérieure d’art de Grenoble, ensuite à l’atelier de Klaus Rinke à la Kunstakademie de Düsseldorf. Aujourd’hui l’artiste est fortement apprécié. Son art est souvent provocateur, ce, en particulier, avec ses performances qui le poussent à dénoncer : par exemple avec son installation intitulée Mamadou Airlines, il a présenté une piste de décollage encombrée sur laquelle des avions s’engluent. Grâce à ce travail il a dénoncé que l’Occident apprécie recevoir les ressources naturelles de pays du tiers-monde, mais accepte beaucoup moins facilement les hommes originaires de ces pays. Bravo l’artiste !
Nigéria, Togo, Guadeloupe, Burkina-Faso, Mauritanie, Congo
Bravo et félicitations également aux autres artistes que vous découvrirez chez Nosbaum et Reding.
Bright Eke est originaire du Nigéria. Son œuvre dénonce le fléau mondial de la pollution environnementale. Il nous invite à réfléchir à la société de consommation qui pollue particulièrement beaucoup les pays en voie de développement. Progrès et modernité ne font finalement pas toujours bon ménage !
Richard Laté Lawson-Body montre la pollution des fonds marins. Cet artiste plasticien et calligraphe togolais nous dévoile l’élément eau, à la fois essence de la vie, mais également porteur de mort.
Aux Antilles le contexte social et politique traduit les relations entre histoire individuelle et histoire collective. Cynthia Phibel, artiste guadeloupéenne, mêle dessin numérique, aquarelle et acrylique. Son projet est d’évoquer une anthropologie du quotidien, pas toujours facile à vivre aux Antilles !
Yacob Fall défend de manière très symbolique la préservation de la biosphère. Il utilise toutes sortes de matériaux pour réaliser ses travaux.
L’artiste du Burkina-Faso Siriki Ky est tout à fait à l’aise lorsqu’il travaille le bois, la pierre ou encore le bronze. Ses têtes invitent le public à revisiter ses idées préconçues sur les prétendues spécificités de l’esthétique africaine.
Allons voir maintenant du côté de la Mauritanie et découvrons la peintre Amy Sow. A l’aide de son œuvre, cette artiste attire notre attention sur la condition sociale des femmes et des enfants en Afrique et ailleurs dans le monde. Aves sa Femme voilée, elle utilise la crise sanitaire actuelle qui affecte le monde entier, dans le but d’interroger l’image du voile comme symbole de privation de liberté, individuelle, mais aussi maintenant, collective !
Il dénonce la violence et l’injustice sociale qui caractérise les sociétés contemporaines. Il utilise, pour réaliser ses œuvres, des matériaux et objets trouvés, tels que cuillères, capsules, clés, mais aussi cartouches de balles ramassées sur les champs de bataille. Les travaux de l’artiste congolais Freddy Tsimba traduisent toujours la force éternelle de la vie qui nous permet de mieux nous confronter à l’horreur.
Voici une exposition qui mérite votre visite !
Galerie Nosbaum et Reding, 4, rue Wiltheim à Luxembourg. Tél. 2811251. Ouverte du mercredi au samedi, de 11 à 18 heures.