Kultur21. August 2021

Jusqu'au 29 août à Esch/Alzette

Caecilia Tripp und Armand Quetsch

La Konschthal Esch est en chantier de transformations, quelques semaines avant son ouverture en automne. C’est dans cette perspective que se conclut le cycle d’expositions de préfiguration «Schaufenster». Pour la troisième édition, «Schaufenster» s’associe au programme du «Mois Européen de la Photographie», placé sous le thème de «Rethinking Nature/Rethinking Landscape».

Pour «Schaufenster 3», la Konschthal a invité Caecilia Tripp à exposer son œuvre «Liquid Earth», réalisée dans le cadre d’une résidence d’artistes à Bourglinster en 2018. «Liquid Earth» est une œuvre transversale qui associe les catégories de l’art vidéo et de la danse contemporaine et se développe avec des capsules temporelles dans l’espace, avec ZOME et son fondateur Theodore Wohng ainsi que son collaborateur spatial Jonathan Nguyen.

Caecilia Tripp a porté son regard sur les Terres rouges, «de Minett». Dans une approche artistique qui se réfère, entre autres, aux écrits d‘Edouard Glissant (1928-2011), Caecilia Tripp associe des images d’un volcan en éruption à celles d’une chorégraphie de danse contemporaine. Glissant considérait le paysage comme un «personnage» actif de l’Histoire.

Et cette identité se ressent aussi dans les images, que dans la bande sonore de la vidéo de «Liquid Earth». Le son d’une respiration rythmique est associée aux bruits des éruptions du volcan Nyiragongo, situé sur le territoire de la République Démocratique du Congo.

Le danseur dans la vidéo de «Liquid Earth» est Georges Maikel Pires Monteiro. Sa prestation fait référence au travail des ouvriers sidérurgiques, notamment son costume, qui est celui de l’emblématique «Feierstëppler».

Armand Quetsch transforme les piliers du viaduc ferroviaire, en face de la Konschthal, avec une série d’images monumentales qui représentent des troncs d’arbres. Plus précisément des fûts d’arbre, car le point de vue d’Armand Quetsch est celui d’un face-à-face direct tel que l’on pourrait l’avoir lors d’une promenade sur un sentier forestier.

Sur le boulevard Prince Henri, Armand Quetsch opère un détournement: les piliers du viaduc y deviennent bien plus que de simples supports du chemin de fer. Visibles des deux directions du flux automobile, ces colonnes forment un nouvel ordre, sinon ionique, tout du moins naturel.

En réponse à ces colonnades, la façade de la Konschthal devient le support de l’image (en négatif) d’un arbre aux multiples ramifications. Cette intervention est en résonance vec le thème du «Mois Européen de la Photographie», et incarne en même temps le thème de la transformation qui est au cœur des programmations actuelles et futures de la Konschthal.

Les oeuvres de Caecilia Tripp und Armand Quetsch sont à voir jusqu'au 29 août. Konschthal Esch, 29-33 Boulevard Prince Henri, Esch/Alzette. Heures d'ouverture: Lundi à dimanche, 10 à 18 h. Entrée libre.