Kultur13. März 2021

Pol Belardi, Yuri Rhodenborgh, Angelo Boltini

Un dix sur dix pour «FUMAGE»

Michel Schroeder

Assister à un concert auquel participe Pol Belardi, professeur de musique à Differdange, est à chaque fois un événement. Samedi passé, dans la très agréable salle, à l’acoustique qui répond aux plus grandes exigences, de «Op der Schmelz» à Dudelange, auditeurs et auditrices ont vraiment été gâtés.

Ma jo dann, moi qui voulais m’en aller après le premier morceau, mes oreilles agressées, de morceau en morceau je fus fasciné par Yuri Rhodenborgh, au chant et à la guitare, Angelo Boltini, électronique et basse et Pol Belardi, tambours et percussions. Les trois musiciens, à la fois interprètes, mais également compositeurs d’une grande partie des compositions qui figuraient au programme de cette soirée, ont offerts au nombreux public présent, un programme fort diversifié, intelligent et compulsé pour toutes les émotions. Je fis partie de ceux-là qui applaudirent chaleureusement cet opus pénétrant, percutant et rempli de sonorités différentes, mais enthousiasmantes.

C’est lors de tous ces confinements successifs qu’ont vu le jour les compositions jouées lors de cette soirée. Des compositions ciblées, pour bien des goûts, donc garanties pour plaisir à des amateurs de musique différents.

FUMAGE, un programme qui entraîna auditeurs et auditrices, de plus en plus scotchés à la musique, dans un important spectre d’émotions les plus diverses. C’est lors d’un projet de jazz transeuropéen qu’ils ont eu l’idée géniale et généreuse de fuir les sentiers battus pour palpiter et exploser sur scène, au sein d’un paysage sonore inédit, nouveau, à l’excellence évidente.

Du jazz, oui, mais loin de n’être que du jazz, FUMAGE, fuit les conventions, s’engouffre dans le sillage de Dirty Projectors, James Blake et Grizzly Bear.

Et comme nous l’a expliqué Pol Belardi, FUMAGE n’est pas vraiment inspiré des poissons qui sont fumés, mais plutôt d’une technique picturale utilisée par les surréalistes. Le procédé consistait à se servir des traces de suie laissées par la fumée de bougie ou d’une lampe à kérosène comme fonds pour réaliser une composition visuelle. Un peu de surréalisme donc dans la musique de nos trois acolytes.

Ce concert sera encore joué dans les semaines et mois à venir. Gardez un œil attentif aux agendas culturels. Vous ne le regretterez pas !