Jusqu’au 7 janvier chez MOB-Art Studio
Voyage méditatif et sensoriel avec 7 artistes
Il vous sera possible d’apprécier le talent de plusieurs artistes jusqu’au 7 janvier prochain à la Galerie MOB-ART studio dirigée par Luc Schroeder, au 19 A, avenue de la Porte Neuve à Luxembourg (Tél. 691 109 645 / www.mob-artstudio.lu). Les horaires d’ouverture de la Galerie sont les suivants : mardi après-midi de 14 à 18 heures, du mercredi au samedi de 10h30 à 18 heures. Vous éprouverez bien des coups de cœur en visitant cette exposition.
La céramiste et le sculpteur de moquette
Designer et créatrice d’objets, Léa Schroeder possède un esthétisme très fort. Elle parvient à relier l’esthétisme au fonctionnel à l’aide de ses créations. Mais cette fois, elle a franchi un grand pas en proposant des tableaux en céramique. Et le résultat, me demanderez-vous ? Celui-ci est fort réussi, nous avons beaucoup apprécié. Que ce soit avec ses vases ou autres objets fonctionnels polychromes, ou depuis peu avec ses tableaux, les inspirations ethniques de l’artiste se mêlent aux histoires vécues, racontent en silence des mythes ancestraux et des contes modernes. Ses pièces uniques ou, pour certains, aux tirages numérotés, sont lumineuses, attirent immédiatement le regard. On décide très vite l’achat de l’une de ses œuvres, mais on reviendra pour effectuer un choix définitif. Léa est une artiste heureuse, on le sent et, ce n’est pas la moindre des choses, elle rend heureux celles et ceux qui voient et approchent ses réalisations.
Jean-Christophe Belaud s’imprègne de la géométrie sacrée, cercles, triangles et carrés qui s’inscrivent les uns dans les autres et deviennent la structure d’un micro-univers. L’artiste est sensible aux arts primitifs, il est passionné par les masques et toutes les figures humanoïdes dans l’art. Il reconnaît, à notre question, que la science-fiction l’influence aussi. Un jour pluvieux, à l’aide d’une agrafeuse et de colle, il a réalisé sa première œuvre à l’aide de moquette. Il a développé progressivement sa propre technique de travail, adaptée à cette matière. Aujourd’hui il est sculpteur sur moquette et …il adore ça.
Fragments corporels et réalité virtuelle
La jeune artiste espagnole Txiki Margalef possède le goût de la découpe corporelle. Les photographies de fragments corporels, tels que seins, yeux, bouches, proposés dans maintes œuvres de l’artiste font l’effet de vues kaléidoscopiques. Txiki met en forme les images d’un moi incertain, à la fois fasciné et inquiet.
Dans son laboratoire, Eric de Ville, manipule depuis toujours les images en leur donnant une dimension purement artistique et imaginaire, voire surréaliste. Aujourd’hui, sa démarche photographique se rapproche de celle d’un peintre. La composition de ses œuvres se base sur ses propres prises de vue qui seront ensuite manipulées numériquement pour arriver à l’œuvre finale. Soucieux du détail, de la qualité et de la justesse de la lumière, son travail est une recomposition faite à l’aide de sa sensibilité pour en arriver à créer une réalité virtuelle qui questionne le spectateur. Derrière ses compositions, il y a un message que chacun est libre de voir et d’interpréter suivant ses codes, la clé étant dans le titre.
L’essence des images
Peinture et photographie sont en dialogue permanent dans le travail d’Yves Ullens. Il voit la photographie comme un peintre et utilise son appareil photo comme un pinceau. Il explore une expression libre des formes et des couleurs comme les artistes abstraits du XXème siècle l’ont fait avec la peinture. Au-delà de l’abstraction, l’artiste s’intéresse surtout aux émotions et invite le spectateur à un voyage méditatif et sensoriel.
Au travers de ses œuvres, René Kanzler se concentre sur l’essence de l’image qui s’agrandit de manière à englober le concept même de photographie. Elles deviennent des images photographiques dans lesquelles l’artiste met en évidence différents aspects de la réalité. Ce faisant, tous les moyens lui conviennent pour atteindre cette mise en exergue, les images semblant parfois abstraites, parfois superficiellement réalistes.
Sensation des mouvements
Les œuvres monumentales de Bruno Desplanques présentées chez Mob Art Studio résultent de la superposition de touches de couleur appliquées à l’aide d’une truelle de maçon sur différents supports en vue de restituer la perception sensible des éléments naturels et de faire émerger des espaces respectifs s’apparentant à des paysages sylvestres imaginaires. Comme à l’orée d’un bois ou d’une forêt profonde, un pied déjà dedans, le spectateur est invité à entrer dans la peinture avec le désir et la crainte mêlée de s’y perdre pour mieux s’y retrouver à moins que ce ne soit l’inverse.
Si on retrouve chez Bruno Desplanques la sensation des mouvements de l’eau, de l’air et de la lumière, des énergies créatrices qui nous animent et dont nous dépendons, il est surtout question pour l’artiste de faire dialoguer le sujet et le médium, de donner à voir la nature et la peinture en train de se faire.
La vitalité des éléments suggérés, le foisonnement de la végétation emplissant l’espace librement sans limites apparentes sont pour lui une métamorphose de la peinture, libre et désireuse de s’étaler, de se répandre et d’envahir l’espace du support jusqu’à englober le spectateur lui aussi.
