Le masque et la plume (3)
La mise en bière du Corona
Ce second confinement est ressenti par beaucoup de gens comme plus pesant et lassant encore que le premier, vu que cela commence à bien faire et qu’on a du mal à apercevoir le bout du tunnel et le fait qu’il se fait dorénavant appeler «lockdown» par les anglophiles locaux (rien à voir avec la pénurie récurrente de locos aux CFL) n’y change rien.
Le Covid 19 a lui aussi au fil des mois muté en optant pour la féminité et se fait, tendance oblige, depuis peu appeler la Covid, sans devenir moins dangereuse et sournoise pour autant, bien au contraire, renvoyant du même coup son compère le Corona auquel on l’associait au tout début, répudié et ringard, dans sa boîte à cigares voire son casier consigné. C’est à se demander si le Corona élu premier parmi les «maux de l’année» ne serait pas plutôt et «pour de vrai» le cocu des douze derniers mois. Alors qu’auparavant, affirmer qu’on était «vacciné» voulait dire, qu’on avait, à force de rouler sa bosse acquis tout l’expérience nécessaire pour affronter les aléas de la vie et qu’ainsi on ne risquerait plus, vu qu’on «savait nage», de se laisser avoir comme par le passé ; cette expression au figuré, est également revenue, du moins provisoirement et faute à cette même satanée Covid – la garce – à son seul sens originel.
Les »vaccinodrômes», dont les nombreux férus de vélo frustrés osent espérer qu’ils seront recyclés, une fois le virus lâché, ne vont pas tarder à ouvrir leurs portes d’ici peu.
Pendant ce temps, sur nos espèces d’autoroute, on nous conseille, certes en anglais, de sortir couvert en mettant notre masque en guise de capote – to stay safe – tout en oubliant en contrepartie de rappeler aux chauffards au volant de leurs superpuissants SUV, les fondamentaux, en l’occurrence qu’il est peu recommandable et tout autant risqué de rouler à 140 km, voire plus les uns accolés aux autres, même par temps de pluie, en ne gardant point ses distances, contrairement au professeur Raoult, le savant de Marseille, dont on sait que, quand il roule, il ne carbure ni à la chloroquine, ni au Pastis !
Lassé, que dis-je, exténué, par tout le «télétravail» que j’ai dû prester depuis des semaines, allongé sur mon canapé et tous les navets que j’y ai dû visionner à longueur de journée dont Fantomas dans le rôle d’un infectiologue en chef, je vous donne rendez-vous, promis-juré, d’ici quelques jours confinés pour un autre feuilleton afin de vous servir quelques «Cowitzercher» comme antidote…avec au nom de tous les miens et de mes deux chiens, tous mes vœux de silence et de paix pour toutes les nuits de la St. Sylvestre à venir et finalement exaucés cette fois-ci, car exempte de fêtards et de pétards, et ce grâce au «couvre-feu» et un certain sens de la responsabilité retrouvée.
Guy van Hulle