Kultur30. April 2021

A la Valentiny Foundation jusqu’au 2 mai

La flore sous-marine d'Ellen van der Woude

de Michel Schroeder

Elle trouve son inspiration dans le souffle de la nature, du monde sous-marin, végétal, animal. Le souffle qui l’anime est un long refrain qui jamais ne s’épuise, qui toujours scrute plus haut, plus profond. Ellen van der Woude, qui expose jusqu’au 2 mai à la Valentiny Foundation  sise au 34, route du Vin à Remerschen, a uni sa vie au végétal, au minéral aussi. Constamment, l’artiste recherche les formes, les textures que l’on retrouve dans la nature.

Elle manipule l’argile avec tendresse

D’origine néerlandaise, l’artiste céramiste Ellen van der Woude vit au Luxembourg depuis près de trente ans. Elle fait partie de ces artistes femmes pour lesquelles l’art est un mode de vie majeur.

Elle montre à l’aide de ses travaux ces merveilles de la nature que l’humanité est en train de détruire.

Les coraux et autres éléments des profondeurs sous-marines constituent le principal aspect de ses créations actuelles. Elle célèbre également la profusion de la vie par une puissance et une liberté d’expression qui en font l’une des artistes les plus sincères d’aujourd’hui. Ses arborescences sous-marines dépassent le motif et ses prolongements symboliques pour constituer la matrice même de son travail.

Si Ellen a également peint, aujourd’hui elle se sent vraiment à l’aise lorsqu’elle travaille la terre. Il s’agit d’une parfaite union qui s’est établie entre l’artiste et cette argile qu’elle manipule avec tendresse, dans des mouvements j’imagine gracieux. Sans cette grâce, ses sculptures ne pourraient pas, finalement, être aussi gracieuses.

Les œuvres d’Ellen van der Woude que vous pourrez admirer à Remerschen sont en grès et en porcelaine. Elle les mélange, les unit, utilise leurs couleurs naturelles, très dynamiques quelque part. C’est ainsi qu’elle parvient à créer des éléments de l’univers sous-marin.

Sa flore sous-marine n’est pas toujours réelle, car l’artiste est très onirique.

Dans le but de rendre ses sculptures plus visuelles, plus tactiles aussi, elle utilise des textures, des oxydes, des pigments, ainsi que de l’argile colorée.

Le résultat est stupéfiant.

Le corail a un rôle de bâtisseur

Elle produit une sorte de dentelle, afin d’exprimer la fragilité des coraux.

Le corail a un grand rôle de bâtisseur. Autour de lui, tout un écosystème se développe, car les coraux sont de grands protecteurs de l’environnement sous-marin, en fournissant un abri aux poissons, aux mollusques et aux crustacés. Tout en constituant un habitat unique, mais si fragile, pour la faune et la flore marine, les coraux favorisent la biodiversité.

Au sein du monde corallien, certaines espèces profitent de l’occasion pour venir se faire soigner par des sortes de poissons spécialistes. En quelques sorte, des médecins, des infirmiers. Stupéfiant !

Dans l’univers familier à la Jean-Jacques Cousteau, on peut considérer les coraux comme étant des hôpitaux.

Prendre conscience de l’écosystème planétaire

Ellen van der Woude nous a expliqué qu’elle essaie d’amener le public à une réflexion et à une prise de conscience sur l’écosystème planétaire qui, aujourd’hui, est plus malmené que jamais. Qu’il s’agisse des espèces humaines, animales ou végétales, c’est-à-dire aussi bien du sort des migrants que de la déforestation, du réchauffement climatique, de l’extinction des espèces de la faune et de la flore.

Il est indispensable que nous nous replacions dans le cycle de la nature, avec humilité, en la respectant, sans vouloir en devenir, à tout prix, et souvent à n’importe quel prix, les maîtres et propriétaires.

Prix du jury «De Mains de Maîtres»

Les amateurs de belles œuvres proches de la nature, ainsi que les amateurs d’art avec un A majuscule ont déjà eu le plaisir de découvrir les réalisations d’Ellen van der Woude dans les espaces d’expositions suivants : Galerie A Spiren à Strassen, Salon Révélations au Grand Palais à Paris (à plusieurs reprises), Galerie Schortgen à Luxembourg, à To ideal Land of Ceramics à Beijing en Chine, au Château de Bourglinster, ainsi qu’à plusieurs Salons du Cercle artistique de Luxembourg (CAL).

Elle a également exposé en Suisse, à Venise, à Bruxelles. En 2016, elle a remporté le prix du jury lors de l’exposition «De Mains de Maîtres» à Luxembourg. On retrouve sa sculpture Green Fingers sur un timbre-poste émis par la poste luxembourgeoise en 2016.