Projet de train pendulaire Bruxelles-Bâle
Sur une voie de garage ?
A mi-chemin entre le train à grande vitesse et le train traditionnel, le train pendulaire ou Pendolino, peut s’incliner dans les courbes, garantissant ainsi le confort des voyageurs lorsqu’il roule à vitesse élevée. C’est un train de ce type qui aurait dû faire la liaison entre Bruxelles et Bâle, en passant par Luxembourg. Mais à la fin janvier, la presse belge a annoncé que, suite à un changement intervenu au sein de la direction des Chemins de fer fédéraux (CFF), ce projet de train pendulaire ne fait plus partie des priorités de la compagnie suisse. Et, toujours selon la presse belge, cette décision aurait amené le gestionnaire du réseau ferroviaire belge, à interrompre les travaux sur la ligne Bruxelles-Namur-Luxembourg (ligne 162) qui, en principe, devraient s’achever en 2014.
Ayant pris connaissance de ces nouvelles, le député Roger Negri a demandé à Claude Wiseler, ministre du Développement durable et des Infrastructures, de lui faire le point de la situation en ce qui concerne le projet Pendolino, et de lui faire connaître les conséquences de cette décision sur le projet EuroCap-Rail, d’interconnexion ferroviaire des trois « capitales européennes » (Bruxelles, Luxembourg, Strasbourg) ?
Le ministre rappelle que ce projet de train pendulaire pour la ligne Bruxelles-Luxembourg-Strasbourg-Suisse compte quatre partenaires : la Société nationale des chemins de fer belges (SNCB), la Société nationale des chemins de fer français (SNCF), les CFL et les Chemins de fer fédéraux (CFF). En fait, tout reposait sur l’achat par la compagnie des CFF, d’automotrices pendulaires pour son trafic international, desquelles certaines auraient été utilisées sur la ligne Bruxelles-Suisse. Mais à la fin de l’année dernière, les CFF ont finalement renoncé à cet achat, estimant que les trains conventionnels étaient plus adaptés à leurs besoins. Les Suisses ont néanmoins déclaré vouloir poursuivre les discussions en vue d’améliorer la liaison entre la Suisse, le Luxembourg et la Belgique.
Le ministre souligne que, contrairement à ce qui a été annoncé, cette décision des CFF ne remet en aucune manière en question ni le développement de la ligne Bruxelles-Luxembourg, ni le projet EuroCap-Rail.
Selon Infrabel, société gestionnaire de l’infrastructure ferroviaire belge, les travaux sur la ligne 162 ne sont ni suspendus, ni remis en question. La majeure partie de ces travaux n’a aucun lien avec l’utilisation de trains pendulaires, ils permettront de gagner, avec des trains classiques, 20 minutes sur le trajet Luxembourg-Bruxelles. Ce ne sont que les quelques travaux spécifiques à la circulation de pendulaires qui ont été interrompus en attendant qu’une décision définitive soit adoptée.
Il indique cependant qu’après que les CFF ont renoncé à l’achat de pendulaires, les quatre partenaires ont procédé à une consultation de marché afin de voir quelles sont les possibilités existant au niveau du matériel roulant pendulaire compatible aux 4 réseaux, pour un achat limité à 4 ou 6 automotrices. Une fois ces résultats obtenus, les 4 partenaires se retrouveront pour voir ce qu’il y a lieu de faire en fonction de l’impact des résultats sur le plan des affaires.
Si le projet était définitivement abandonné, la ligne Strasbourg-Bruxelles sera desservie, entre Luxembourg et Strasbourg (et la Suisse ... dans la mesure du possible) par quatre TGV, comme prévu dans le protocole d’accord intergouvernemental de 2002, et, par la création de trains classiques en correspondance entre le Luxembourg et Bruxelles.
I.P.I