Nouvelle campagne de Greenpeace
Que fait votre banque de votre argent ?
C’est hier matin, que Paul Delaunois et Roger Spautz, respectivement directeur et responsable de campagne de l’organisation, ont répondu à cette question.
En fait, c’est aux clients de la banque BNP-Paribas que Greenpeace pose cette question. La nuit du 15 au 16 octobre, à l’occasion du lancement de cette campagne, des agences de cette banque au Luxembourg et dans d’autres pays d’Europe avaient été « décorées » d’affiches et d’autocollants reprenant cette question.
BNP-Paribas est accusée par Greenpeace d’investir l’argent de ses clients dans des projets dangereux. La banque serait sur le point de financer la construction d’un réacteur nucléaire dangereux, qui a repris, il y a quelques mois, à Angra dos Reis, à 150 km de Rio de Janeiro. Il est important de souligner, qu’en réalité, la construction de ce réacteur, dont les standards de sûreté sont ceux d’avant Tchernobyl, avait débuté en 1984, avant d’être interrompue, faute de financements internationaux, en 1986, et que depuis lors, 70% des pièces de ce réacteur étaient stockées sur le site.
Mais voilà, aujourd’hui les financements sont revenus. S’il s’agit, comme l’a rappelé Paul Delaunois, d’un marché très intéressant, le prix d’un réacteur étant aujourd’hui de plusieurs milliards, même s’il y a toujours un risque pour les investisseurs. Et c’est justement au niveau du risque qu’est intervenu un changement. Pour relancer le marché du nucléaire, les Etats détenteurs de la technologie nucléaire, dans ce cas-ci, la France (AREVA), ont trouvé une astuce. Afin d’encourager les banques à financer ce genre de projets, ces pays délivrent des garanties d’Etat, ce qui fait que finalement ce sont ces Etats qui assument le risque financier.
Bien sûr, BNP-Paribas n’est pas la seule banque à agir de la sorte. Si elle a été choisie c’est parce que, avec un investissement de 13,5 milliards d’euros entre 2000 et 2009, elle est le plus important financier privé du nucléaire, devant Citibank, Barclays et la Société générale. Et lorsque Greenpeace rappelle que la plupart de ces banques ont pris des engagements en faveur du développement durable et de la responsabilité sociale, les banques déclarent qu’elles ne sont pas responsables des orientations énergétiques et qu’il s’agit d’un problème politique. Ce à quoi Paul Delaunois rétorque que les banques et les acteurs financiers sont tout autant responsables que les industriels du fait que ces projets nucléaires dangereux voient le jour.
Greenpeace invite donc BNP-Paribas à plus de transparence et à renoncer à financer ce projet, et le public à s’informer sur l’usage des fonds par la BNP-Paribas et à lui réclamer plus de transparence via le site www.ouva votreargent.com.
I.P.I