Jusqu’au 25 juin au Konschthaus op der Gare de Clervaux
La première exposition individuelle de Gilles Kutten
Nous avons assisté au vernissage de l’exposition de Gilles Kutten, au «Konschthaus op der Gare» au 17, rue de la gare à Clervaux, afin de vous faire découvrir les travaux de cet artiste. Cette maison d’art est située en face de la gare de Clervaux, alors pour vous y rendre, prenez le train, vous pourrez, par exemple, y lire à votre aise.
Dans un prochain article nous parlerons plus en détail de ce Konschthaus pas comme les autres, lieu de convivialité et d’accueil par excellence gérée par les galeristes Mireille Karpen et Guy Daems.
Nous avons eu le plaisir de nous entretenir avec l’artiste, puis de voir de très près ses dessins. Il faut vous prendre du temps pour parcourir l’univers foisonnant de Gilles Kutten, composé de dessins à l’encre de Chine et au crayon. Une technique qu’il maîtrise à la perfection.
Je ne sais pas du tout où je vais
Gilles est professeur d’éducation artistique au Lycée Aline Mayrisch. Son épouse, ainsi qu’un autre professeur, Mathis Toussaint, ont taquiné Gilles jusqu’à qu’il accepte de montrer ses dessins dans le cadre d’une exposition solo. Grâce à cette exposition et au soutien des galeristes de Clervaux, il la possibilité de montrer aux visiteurs, la beauté, la sensibilité du dessin. L’artiste se dit être inspiré par Max Ernst.
« Quand je commence un dessin, je pose les premiers traits, mais je ne sais pas du tout où je vais. L’œuvre se compose, oserai-je dire d’elle-même. Oui, je crois bien que c’est cela ! Je laisse au public le soin de ressentir ce qu’il éprouve, je ne le guide pas. Il a, en se positionnant devant un de mes dessins, mille pistes à suivre, mille détails à découvrir. J’exagère sans doute, mais si je disais que chacun de mes dessins contient des dizaines d’éléments, là je suis juste. Je dessine depuis fort longtemps, mais maintenant je me sens une véritable vocation artistique » Gilles Kutten voit son art comme une poussée instinctive vers l’épanouissement personnel.
Gilles Kutten cite également Albrecht Dürer, Neo Rauch, Katsuya Terada et Olivier DZO comme l’ayant influencé. Extrêmement curieux de tous les aspects de la vie, il passe des heures à jouer à des jeux de société, à lire des livres, à réaliser des montagnes russes, à réaliser des objets, à créer de la musique électronique et à observer les gens ainsi que le monde tourner.
Contes pour adultes et scènes du quotidien
Gilles Kutten travaille avec une belle précision, dans le trait. Sa main sûre apprivoise ce qu’il met en scènes, ou serait-ce plutôt l’artiste qui est dirigé par les sujets qu’il met en scène. Il semble être soumis à quelque chose à quoi il ne peut résister, c’est cela sans doute la force de son art.
J’ai pris le temps d’effectuer quelques voyages dans l’univers de Gilles Kutten : Ainsi, dans son dessin qui porte le titre «Force», il y a une coupelle qui flotte, au-dessus de cette coupelle qui a des airs de vaisseau spatial, au-dessus de cet sorte d’engin, un arbre de buis, puis des mais qui jaillissent, se maintiennent à une corde. Plus haut, dans le même dessin, un rocher qui danse dans le vide, autour de ce rocher la corde est nouée.
Autour d’un diamant, gravite une ville, avec ses maisons. Le dessin «Home» est, me semble-t-il, un hommage à l’Île flottante de Jules Verne.
Avec sa Tête de mort stylisée, l’artiste nous offre un univers de science-fiction décomposé, puis recomposé. Je vous invite à prendre le temps nécessaire et de scruter, d’observer. Vous irez de découverte en découverte, vous serez impressionné par les nombreux détails de ce dessin.
Gilles Kutten peut verser également dans des univers macabres. Par exemple avec cette plante carnivore qui jaillit du crâne d’une petite fille. Au bout d’une épée, l’enfant a embroché un renardeau…
Ailleurs un conte de fées pour adultes, avec ce canard aux griffes monstrueuses, ce lièvre qui fuit une ville tentaculaire, un oisillon dans son nez, une fée aux seins de marbre.
Il lui arrive également de réaliser des dessins qui traduisent le quotidien : une palissade, un jardin sauvage, des boîtes aux lettres, un chat qui se glisse au travers une ruelle.
Dans la culture du jeu, l’artiste a trouvé des marges d’inspiration. Il a passé de nombreuses heures dans les réalités virtuelles, ainsi que dans le 9ème art : de Spiderman aux romans graphiques, des bandes dessinées en passant par Taniguchi au manga et encore à la culture asiatique.
Cet espace dédié à l’art, ainsi qu’à la créativité, qu’est le Konschthaus op der Gare, Clervaux, est ouvert du mardi au samedi de 14 heures à 19 heures, ainsi que sur rendez-vous (Tél. 691881851. www.konschthausopdergare.lu).
L’artiste Gilles Kutten et son épouse