Amalgame dentaire au mercure
Vers son interdiction ?
L’amalgame dentaire, familièrement appelé « plombage » continue de susciter des débats, malgré que le plomb ne fait plus partie, depuis belle lurette, de ses composants, sa haute toxicité ayant été démontrée scientifiquement. L’amalgame actuel, utilisé depuis plus d’un siècle et demi, composé pour moitié de poudre d’alliages d’argent, d’étain, de cuivre et de zinc et pour moitié de mercure, est loin de faire l’unanimité. Le 10 novembre 2007, un appel, connu sous le nom d’ »Appel du Luxembourg« , ayant pour objectif de faire interdire, au niveau international, les amalgames dentaires au mercure, a été lancé par l’association luxembourgeoise AKUT, par l’Académie internationale de médecine orale et de toxicologie ainsi que par des scientifiques spécialistes des risques pour la santé liés au mercure. Ils considèrent tous que le mercure des amalgames, inhalé et absorbé en grande partie, s’accumule dans le cerveau où il produit des effets neurotoxiques pendant de longues années. Chez la femme enceinte, il traverse le placenta, imprègne les organes du fœtus, dont le cerveau est en développement, puis du nourrisson, et enfin, contamine le lait maternel. Un certain nombre de scientifiques internationaux considèrent que le mercure libéré par les amalgames, puisse être également un des principaux facteurs à l’origine de maladies neurodégénératives telles que l’Alzheimer, et qu’il pourrait également jouer un rôle dans l’aggravation de diverses maladies auto-immunes (hyperactivité du système immunitaire), de certaines maladies psychiatriques et de certaines formes d’autisme.
Si des pays tels que l’Allemagne, l’Autriche, le Danemark et la Suède ont d’ores et déjà limité l’usage de l’amalgame au mercure, la Suède a cessé de le rembourser depuis 1999 et la Norvège a interdit tout usage du mercure depuis le 1er janvier 2008.
A propos de ce problème, le député Xavier Bettel fait remarquer que le remboursement des amalgames dentaires traditionnels par la Caisse nationale de santé sont supérieurs à ceux des implants dentaires composés de ciment composite qui, selon lui, sont plus délicats à poser et ont une durée de vie limitée, alors que les restaurations à l’amalgame sont durables. Il souligne que c’est cette raison financière qui fait que de nombreux patients optent pour le plombage traditionnel.
Il a demandé au ministre de la Sécurité sociale, Mars Di Bartolomeo, s’il n’y a pas lieu de limiter le recours aux amalgames au mercure au profit d’implants dentaires composés de ciment composite et, d’autre part, s’il envisage de suivre la voie de la Suède, ou mieux encore celle de la Norvège ?
Dans sa réponse, le ministre rappelle que les plombages sont remboursés à 95% par l’assurance maladie quel que soit le matériel d’obturation choisi. L’Union des caisses de maladie et l’Association des médecins et médecins dentistes permettent aux dentistes de mettre en compte des prestations et fournitures qui dépassent les tarifs de remboursement, à condition que le patient en soit informé et d’accord de prendre en charge le supplément. Il explique que certains dentistes facturent des convenances personnelles afin de compenser le supplément de travail qu’implique la mise en place correcte des obturations en résine composite.
Un expert français a été chargé par l’ancienne Union des caisses de maladie de proposer des adaptations de la nomenclature dentaire afin que celle-ci tienne compte des évolutions en matière de médecine dentaire. Il estime qu’il faudrait, dans ce cadre, que les alternatives d’amalgames soient considérées comme traitement standard et donc qu’il n’y ait pas de supplément d’honoraires. Il retient que tout matériau d’obturation à ses avantages et ses inconvénients, mais qu’il s’agit d’être très vigilants avec le mercure, rappelant au passage qu’il a soutenu la conférence de novembre 2007, sur les amalgames dentaires au mercure ainsi que l’ »Appel du Luxembourg« .
I.P.I