Kultur05. Mai 2021

«La Peste» de Camus au Théâtre National du Luxembourg

Ils se sont concentrés sur l’essence même du texte

de Michel Schroeder

Camus n’a pas écrit «La Peste» sans avoir pris de nombreux renseignements. Il a abordé des ouvrages médicaux traitant des symptômes et de l’évolution de la peste et notamment l’ouvrage du Dr H. Bourgès, «La Peste : épidémiologie, bactériologie, prophylaxie», des écrits historiques sur les diverses épidémies qui dévastent l’Europe ou l’Asie entre le Xième et le XIXème siècle.

Albert Camus est né en Algérie en 1913. Il a intégré, durant la Seconde guerre mondiale, le mouvement de résistance à Paris. En 1957, il a reçu le prix Nobel de Littérature.

Dans sa mise en scène de «La Peste», Frank Hoffmann et Florian Hirsch, au niveau de son adaptation et de la dramaturgie, font des clins d’œil au Coronavirus qui affecte si fortement la Société, ce sur tous les continents, aujourd’hui. Camus pour écrire sa Peste a étudié ces maladies contagieuses qui ont fait des ravages par le passé. Aujourd’hui nous sommes confrontés à une nouvelle Peste, le Covid.

Les similitudes au niveau des décisions, les comportements des populations, sont extrêmement semblables, hier et aujourd’hui.

J’ai craint le pire, lorsque j’ai demandé au jeune homme qui contrôlait les billets d’entrée, quelle était la durée du spectacle : une heure Monsieur, tout juste une heure.

J’ai déjà lu «La Peste» de Camus et je me suis dit, est-ce que cela ne va pas être un gâchis. En si peu de temps ! Impossible !

Eh bien non, amies lectrices et amis lecteurs, «La Peste», telle que jouée au Théâtre National du Luxembourg, a gagné, ce à tous les niveaux. Les principales idées développées par Camus, on les retrouve ! La philosophie de l’œuvre, même si elle est adaptée aux besoins de la triste actualité que nous vivons depuis un peu plus d’une année maintenant, est, elle aussi, respectée. Dans sa mise en scène, Frank Hoffmann, se concentre sur l’essence même du texte de Camus.

«La Peste» propose une réflexion profonde et humaniste sur les comportements adoptés par une société lorsque ses droits sont restreints.

Dans son texte d’introduction à la pièce le TNL écrit : « L’œuvre ne décrit pas seulement une crise sanitaire, mais fait figure de métaphore pour une crise plus profonde, politique, sociétale et surtout personnelle. Le roman raconte une histoire de la mort, de l’isolement et du désespoir, de l’amour, de la solidarité et de la libération ...»

Sur scène deux acteurs : Marie Jung, dans le rôle du Docteur Rieux, François Camus, dans les rôles de Monsieur Rieux, Raymond Rambert, Monsieur Michel, du professeur Castel, du Préfét, de la mère de Rieux, de Paneloux, de Tarrou, de Cottard, de Grand.

François Camus glisse véritablement d’un rôle à l’autre. Il parvient à incarner les personnages, pas seulement à les jouer.

Il faut aller voir «La Peste». Le spectacle est inoubliable.

Musique, effets sonores et lumières jouent un rôle très important dans cette adaptation théâtrale. Bravo donc également à René Nuss, ainsi qu’à Zeljko Sestak et à son équipe.

Prochaines représentations : Soyez attentifs aux agendas culturels ! D’autres représentations auront encore lieu dans le courant de l’année.