Théâtre Ouvert Luxembourg, Théâtre du Centaure et Kasemattentheater
Très belle saison 2022-2023 des 3 petits théâtres
Trois petites structures théâtrales mais, oh … de fameuse qualité ! Ils en rêvaient de pouvoir finalement jouer à nouveau dans ces lieux qui leur sont propres et qu’ils occupent depuis de nombreuses années maintenant. Et c’est chose faite !
Cette année la conférence de presse commune pour la présentation de la nouvelle saison s’est tenue dans le bar au premier étage du Théâtre Ouvert Luxembourg (TOL). Nous vous présentons les grandes lignes de leurs saisons, non pas par ordre de préférence, mais dans le même ordre que leurs responsables les ont présentées.
Théâtre Ouvert Luxembourg
Lorsque Véronique Fauconnet, directrice artistique du TOL, prit la parole à l’occasion de cette belle et dynamique conférence de presse, elle expliqua que pour cette nouvelle saison, l’équipe avait décidé d’explorer de nombreuses voies.
«Notre grand souhait», a-t-elle conclu, «est que le public retrouve le chemin de notre théâtre. Le public nous est essentiel, pour ces échanges rapprochés que nous pouvons vivre ensemble, pour ces moments intenses dans notre petite salle. Cette saison nous pourrons, après les représentations, retrouver enfin le chemin de notre bar pour ces discussions qui nous nourrissent et nous motivent. Nous avons hâte de vous retrouver».
Les 6, 7, 8, 12, 13, 14, 15, 19, 20, 21, 25, 26, 27 et 28 octobre à 20h, «Les enfants» de Lucy Kirkwood, dans une mise en scène collective, avec Véronique Fauconnet, Olivier Foubert et Catherine Marquez. Suite à une catastrophe nucléaire, le monde tend inéluctablement vers son effondrement. Dans une maison isolée, un couple de scientifiques retraités vit le plus calmement possible. Il espère que la situation se stabilise. Un jour, une ancienne collègue brise ce confort et ce déni. S’impose alors le choix éthique entre la culpabilité et la responsabilité, tant individuelle que collective, pour cette génération des années 80 : fuir ou réagir ?
«Chanson douce» de Leïla Slimani, dans une adaptation de Pauline Bayle, et dans une mise en scène de Véronique Fauconnet, avec Katell Daunis, Colette Kieffer, Mathieu Saccucci, et la musique de René Nuss. Attention ! Les représentations auront lieu les 17, 19 et 20 décembre à 20h, et le 18 décembre à 17h, au Théâtre National du Luxembourg, 194, route de Longwy à 1940 Luxembourg. Chanson douce plonge les spectateurs dans un huis-clos glaçant.
«Never Vera Blue» d’Alexandra Wood, traduite par Sarah Vermande, dans une mise en scène d’Aude-Laurence Biver, est un monologue en escalade où s’entremêlent plusieurs mondes. Cette pièce raconte le combat d’une femme désorientée, à la recherche d’un ultime espoir de se reconstruire. Les 12, 13, 14, 19, 20, 21, 25, 26, 27 janvier, ainsi que les 2 et 3 février, à 20h, et le 29 janvier à 17h.
Les élèves de l’option «théâtre français» du Lycée Michel Rodange interpréteront sur scène des extraits de pièces écrites par des auteurs classiques et modernes : Molière, Marivaux, Feydeau, Anouilh, Bacri, Reza, Durringer, Zeller… dans une mise en scène de Véronique Fauconnet et Colette Kieffer. Les représentations auront lieu les 23, 24, 25 et 26 février dans la nouvelle salle du Lycée Michel Rodange, 30, boulevard Pierre Dupong à Luxembourg. Les horaires seront communiqués prochainement sur le site du TOL.
Claire Cahen, Ali Esmili et Clara Hertz vont jouer «La Campagne» de Martin Crimp, un huis clos à la fois poétique et réaliste, où se mêlent mystère, désir et trahison. Les 23, 24, 25, 28, 29, 30 mars, ainsi que les 1er, 15, 19, 20, 21 et 22 avril, à 20h.
Alors que Bertrand a tout organisé pour que son suicide réussisse enfin, un homme vient frapper à sa porte et lui annonce qu’il est venu pour le tuer. Aude-Laurence Biver, Raoul Schlechter et Hervé Sogne joueront «1h22 avant la fin» de Matthieu Delaporte, dans une mise en scène de Pauline Collet, le 31 mai, ainsi que les 1, 2, 7, 8, 9 15, 16, 17, 20, 21, 28, 29 et 30 juin à 20h.
Informations pratiques : Il est vraiment facile de se rendre au TOL. Il vous suffit de descendre au dernier arrêt actuel du tram, de parcourir deux cents mètres, et d’arriver au 143, route de Thionville à Luxembourg-Bonnevoie. (Tél. : 49 31 66 / www.tol.lu) Le Kulturpass est accepté au TOL.
Théâtre du Centaure
Pour Myriam Muller, directrice du Théâtre du Centaure (www.theatrecentaure.lu), cette rentrée est particulièrement importante. «Il sera, enfin, à nouveau possible de jouer dans notre salle ! Cette saison nous proposons un débat d’idées qui finalement n’en est pas un».
«La ligne artistique de la saison», explique Pierre Rauchs, président du conseil d’administration, «demeure conforme à ce que les spectateurs sont habitués à découvrir au Centaure. Un théâtre qui révèle les sujets que la société tabouise, un théâtre politique au sens premier du terme, du fait qu’il invite le spectateur au questionnement de la société».
Dans une mise en scène de Marja-Leena Junker, Nicole Dogué, Tiphanie Devezin, Mathieu Moro et Delphine Sabat joueront, les 8, 9, 11, 12 et 13 octobre, dans la pièce «Ensemble» de Fabio Marra. Marra, jeune écrivain originaire de Naples, interroge, avec ses personnages hauts en couleur, et avec une tendresse et une verve toute napolitaine, la question de l’acceptation des personnes différentes que nous croisons souvent en détournant les yeux. Il explore les thèmes du handicap, du sacrifice, de l’épanouissement personnel, de l’individualisme, de la normalité. Ensemble nous amène à nous interroger sur les valeurs qui fondent non seulement nos propres existences mais, au-delà de celles-ci, le mode de fonctionnement général de notre société contemporaine.
Avec «Blackbird» de David Harrower, le public assistera à une pièce interprétée en anglais par Jil Devresse et Jules Werner, sous la direction de Myriam Muller. Une pièce au vitriol qui parle du viol sur une jeune fille mineure. Les 10, 11, 16, 17, 18, 20, 23, 24, 25 et 27 novembre au Théâtre du Centaure, et en décembre au Centre des Arts Pluriels Ettelbruck (CAPE).
Le 11 décembre, dans la série «Textes sans frontières», aura lieu une journée littéraire sous le signe des Balkans.
Symbole d’une jeunesse engagée qui refuse tout compromis, «Antigone» embarque le public dans une tragédie qui résonne dangereusement avec les crises que nous traversons actuellement. Caty Baccega, Denis Jousselin, Juliette Moro, Anouk Wagener et Nora Zrika interprètent «Antigone» de Jean Anouilh, dans une mise en scène d’Antoine de Saint Phalle. Les 6, 7, 9, 10, 11, 20, 21, 23, 24, 25 et 26 mars au Théâtre du Centaure, le 10 mars à 19h30 à la Kulturhaus Niederanven, et le 25 mai au Cube 521, à Marnach.
«Juste la fin du monde», une pièce de Jean-Luc Lagarce, avec Eugénie Anselin, Tristan Schotte, Isabelle Sueur, Nadine Ledru et Jules Werner, dans une mise en scène de Myriam Muller. Louis, âgé de 34 ans, revient dans sa famille, après une longue absence, pour annoncer sa mort prochaine. Les 3, 4, 5, 7, 8, 11 et 12 mars au Kinneksbond à Mamer.
Une enfant est reconnue coupable consentante de son propre viol par un tribunal français. Amal Chtati et Simon Horváth dans «A la carabine», pièce de Pauline Peyrade, les 25 et 26 avril, ainsi que les 3, 4, 5, 6, 7, 10, 11, 12, 13 et 14 mai.
Informations pratiques : Théâtre du Centaure «am Dierfgen» 4, Grand-Rue Luxembourg (www.theatrecentaure.lu).
Des escaliers en colimaçon vous conduisent vers une petite salle toute pittoresque. Les spectacles commencent les jeudis et les dimanches à 18h30, les autres jours à 20h. Le Kulturpass est accepté.
Kasemattentheater
C’est dans les archives que le Théâtre des Casemates (www.kasemattentheater.lu) trouve souvent le sel de ses soirées. Le programme de ce théâtre a été présenté par Lex Weyer et Marc Limpach. Pour ceux qui connaissent ce lieu d’expression, vu sa taille et les multiples possibilités de disposition de la salle, il n’y a pas de grande difficulté pour jouer toutes sortes de pièces dans la maison (14, rue du Puits) à Luxembourg.
«Chaque saison, nous allons ouvrir à trois ou quatre reprises notre espace à des concerts de jazz et de voix» a déclaré Lex Weyer.
D’après des textes d’Arnold Hau et de Robert Gernhardt, «Das Hau Projekt», avec Nickel Bösenberg, Dominik Raneburger et Pitt Simon, et dans une mise en scène de Jacques Schiltz, invite à visualiser l’univers du poète, penseur, dessinateur, philosophe, explorateur, universitaire, Arnold Hau. Il a amplement participé à l’histoire culturelle du 20ème siècle. Les représentations auront lieu les 19 et 21 octobre.
Dans le livret du programme de la saison 2022-2023 du Théâtre des Casemates est annoncé en date des 18 et 19 novembre, «Daydreams, eine Werkstattinszenierung nach William Mastrosimones Tagträumer». Sur scène, Laura Trierweiler et Nicolas Lech, dans une mise en scène de Sara Goerres. Dans cette œuvre, la réflexion sociale est de mise.
En mai 1940, Alex Bonn, né le 8 juin 1908, est un jeune avocat, inscrit depuis 1932 au barreau de Luxembourg. Au centre de la soirée lecture du 1er décembre, un article d’Alex Bonn, non publié, écrit à New York en octobre 1941, sur la situation des juifs au Luxembourg, et un texte relatant ses rapports avec la Gestapo, notamment des déplacements qu’il a effectués, à travers la France vers le Portugal, en compagnie d’agents de la Gestapo. Marc Limpach et Elsa Rauchs liront les textes d’Alex Bonn, «1940/41, Alex Bonn et la situation des juifs persécutés au Luxembourg». L’encadrement musical sera assuré par Michel Reis et Claire Parsons.
Les 8 et 9 décembre, «Haaptsaach eng Gäns !, Dein ist mein Herz, du Gans !» Une soirée avec les enfants terribles de la chanson classique, Borisowitsch & Jhang, qui s’annonce inoubliable.
Les 20 et 21 décembre, «Schnouky», un monologue adapté de lettres d’Andrée Viénot-Mayrisch, avec Eugénie Anselin. Mais qui donc se cache derrière ce fils ? Andrée Mayrisch est une jeune fille courageuse et volontaire, qui rêve d’indépendance, et que ses amis surnomment Schnouky. Née en 1901 à Dudelange, fille unique du célèbre couple Aline et Emile Mayrisch, elle jouit d’une éducation privilégiée et libérale, mais reste pour beaucoup la grande méconnue des Mayrisch. La mise en scène est assurée par Antoine de Saint Phalle, la dramaturgie est de Charel Meder.
Dans une mise en scène d’Anne Simon, Marie Jung jouera les 3, 4, 7, 8 et 10 février, dans «Schwester von» de Lot Vekemans.
Nickel Bösenberg, Pétur Oskar, Elsa Rauchs, Raoul Schlechter et Anouk Wagener joueront les 28, 30 et 31 mars, ainsi que les 18, 19 et 20 avril, dans Ode de Thomas Melle.
Les 4, 5, 6, 19, 20 et 21 mai Catherine Janke et Pitt Simon, dans une mise en scène de Kay Wuschek, interprèteront la pièce «Janus» d’Anouk Wagener.
L’équipe de la rédaction du Zeitung vum Lëtzebuerger Vollek souhaite à chacun de ces trois théâtres, une saison faite de beaux succès, de belles rencontres, de partages et d’échanges.