Kultur26. Mai 2023

A la Galerie Schortgen jusqu’au 27 mai

Passé et futur se télescopent dans les sculptures de Stéphane Halleux

de Michel Schroeder

L’enfant terrible, ou plutôt le remarquable génie créatif Stéphane Halleux est revenu là, où il a exposé il y a vingt ans, pour la première fois. Stéphane nous a d’ailleurs confié que c’est à la Galerie Schort­gen qu’il était né, en tant qu’artiste. Un peu comme, expli­que-t-il, avec émotion, quand il était enfant et qu’il rentrait à la maison, après avoir joué dans la neige, pour boire un bon chocolat chaud devant un dessin animé.

Nous vous conseillons vivement d’aller voir cette exposition, car il s’agit réellement d’un sommet imaginaire d’exception, Stéphane Halleux étant, par excellence, le sculpteur de ses propres rêves. Des rêves, qu’il nous communique au travers ses sculptures. Il procède de la mythologie contemporaine.

Maurice Schortgen et son équipe accueillent la nouvelle exposition de ce brillant artiste dans leur espace d’exposition Galerie Schortgen, au 24, rue Beaumont à Luxembourg. La Galerie est ouverte du mardi au samedi de 10h30 à 18 heures.

Un futur à la fois démodé et à la mode

Stéphane est un artiste hors du temps. Il est né en Belgique le 6 juillet 1972. Aujourd’hui, ses réalisations bénéficient d’une reconnaissance internationale.

C’est en 2014 que ses sculptures et son univers ont pris vie dans un court-métrage, «Mr Hublot», une œuvre cinématographique qui a été récompensée par l’Oscar du « Best animated short Film ».

Dans son univers, passé et futur se télescopent. Quelque part ces œuvres sont naïves, elles composent du rêve, de l’imagination, de la magie aussi. Son futur est à la fois démodé et à la mode, car toujours applaudi et ce depuis ses débuts artistiques.

Ses matières premières sont surtout le bois, le métal, ainsi que le cuir, sans oublier, et j’allais presque le commettre cet oubli, ses matières premières sont évidemment également la mémoire de l’homme, ses pulsions, ses émotions.

L’artiste ne cache pas, qu’il est inspiré par l’univers de Jules Verne et de Tim Burton. Ainsi s’est exprimé, pour nous Stéphane Halleux : «Bien que je ne considère pas mon travail comme essentiel et que je pense que la plupart des gens ont beaucoup d’autres premières nécessités avant de s’offrir de l’art, j’attache tout de même énormément d’attention à la finition de mes sculptures. Je choisis avec soin les cuirs, leur texture, les différents éléments qui accessoirisent la pièce, je m’inquiète des patines, des couleurs, de l’oxydation des métaux, j’étudie la forme, les courbes, le design, les lettrages, les soudures.»

Stéphane imagine la vie de ses personnages

Année après année, Stéphane Halleux a construit un monde qui habitait en lui. Quand il fabrique un personnage, un fonctionnaire à hélice, un expert-comptable, l’artiste imagine sa vie, son environnement, son appartement, son trajet quand il va à son travail.

Son lien à l’enfance est très grand. Depuis qu’il a reçu des figurines « Big Jim Agent Secret », quand il était gamin, il a imaginé des univers, dans lesquels ses jouets étaient vivants. C’est encore ce qu’il fait aujourd’hui, les rendant concrets, vivants.

Les sculptures de l’artiste sont ludiques : il montre des véhicules en vadrouille, des hélices prêtes à tourner, une petite Vespa, un fonctionnaire en voyage, un cosmonaute et son chien.

Même si les sculptures de l’artiste incitent à réfléchir et à mesurer les dysfonctionnements de la société, la dépendance aux accessoires et à la surconsommation, avant tout, il nous offre de l’émerveillement !

Stéphane Halleux a montré ses travaux à Strasbourg, Berlin, Namur, La Haye, San Diego, Paris, Bruxelles, Yverdon, Amsterdam, Knokke, Bruges, Durbuy ...