Luxemburg

Un travail aux conséquences positives en Afrique, en Asie, en Amérique Latine

La Fondation Raoul Follereau Luxembourg

Fondée en 1966, la « Fondation Raoul Follereau Luxembourg » mène de nombreux projets sur le terrain, le plus souvent en partenariat, dans de nombreux pays du monde. Annuellement, la Fondation gère plus ou moins 60 projets. Son fonctionnement est indépendant de toutes opinions politiques, religieuses et sociales.

Lèpre et ulcère de Buruli

La lèpre et l’ulcère de Buruli sont deux maladies qui causent des dégâts importants parmi les populations d’Afrique et de l’Inde.

La lèpre est une maladie chronique infectieuse qui en l’absence de traitement médical entraîne des lésions progressives et permanentes de la peau, des nerfs, des muscles et des membres. Certains facteurs liés à la pauvreté, comme la malnutrition, la promiscuité, l’analphabétisme et les mauvaises conditions d’hygiène favorisent la propagation de la maladie.

Les personnes atteintes par la lèpre souffrent de stigmatisation et de discrimination sociale : un lépreux handicapé est le plus souvent rejeté par sa communauté à cause de la visibilité extérieure de la maladie.

La lèpre est guérissable dans un laps de temps allant de 6 à 12 mois suivant la forme contractée. Une prise en charge médicale précoce permet d’éviter des séquelles irréversibles et de tarir le réservoir de bacilles que la personne porte en elle. Depuis l’année 1980, la lèpre se guérit grâce à une poly chimiothérapie.

Si le bacille de la lèpre peut être neutralisé, les séquelles qu’il occasionne en l’absence de traitement sont irréversibles et handicapent lourdement le patient. Bien que certains handicaps puissent cependant être amoindris et corrigés grâce à des opérations, à de la physiothérapie, des souliers orthopédiques, des prothèses, la personne devra malheureusement continuer à vivre avec les stigmates de la maladie.

L’ulcère de Buruli est une maladie infectieuse de la peau provoquée par une bactérie de la même famille que celle qui est à l’origine de la lèpre et de la tuberculose, le Mycobacterium ulcerans. Cet ulcère se manifeste souvent par un nodule sous-cutané indolore qui, en absence de traitement, évolue vers une plaque, un œdème ou s’ouvrira pour donner une ulcération. Cette ulcération va s’étendre en superficie et en profondeur.

Cette bactérie environnementale qui apparaît dans les régions tropicales humides sévit en majeure partie sur le continent africain, notamment dans les pays côtiers de l’Afrique de l’Ouest et les pays de l’Afrique Centrale.

Aucun groupe racial ou socio-économique n’est à l’abri de l’ulcère de Buruli.

Un traitement médicamenteux est possible, à base de rifampicine/streptomycine. Ce traitement n’est cependant pas applicable à tous les malades. Souvent, cependant, étant donné le diagnostic tardif de la maladie, la chirurgie reste le traitement de choix. Malheureusement dans beaucoup de zones endémiques dans les pays en développement, il est rare de disposer d’installations satisfaisantes pour pratiquer des interventions chirurgicales. Le traitement chirurgical consiste en une excision avec ou sans greffe cutanée ou à une amputation.

Dans tous les cas, il est important qu’un dépistage précoce soit fait pour limiter au maximum les interventions chirurgicales et pour réduire ainsi la durée et les frais d’hospitalisation.

A l’instar de la lèpre, il n’existe pas encore de vaccin contre l’ulcère de Buruli.

De défi en défi

Le Bénin est l’un des pays dans lequel de nouveaux cas d’ulcère de Buruli sont régulièrement dépistés. L’augmentation rapide du nombre de cas constitue un immense défi pour les services de santé publique de ce petit pays d’Afrique de l’Ouest. Aujourd’hui, grâce à la « Fondation Raoul Follereau Luxembourg » fonctionne un Centre de Dépistage et de Traitement des Ulcères de Buruli, appelé Le Luxembourg à Allada, ville située à une cinquantaine de km de Cotonou, la capitale du pays.

Au Bénin la Fondation soutient également d’autres projets, comme le Centre sanitaire et nutritionnel de Zagnanado, l’Hôpital La Croix de Zinvié, la ferme agropastorale de Hon, des programmes d’appui à l’enfance en détresse (appui à la scolarisation, lutte contre le trafic d’enfants, appui aux groupements de femmes ), le Centre nutritionnel de Partago, les enfants orphelins du sida… « L’Espace Bonheur » de Dassa, quand à lui, vise la réinsertion sociale et économique d’une cinquantaine d’handicapés physiques.

La Guinée Forestière est également considérée comme région de forte prolifération de l’ulcère de Buruli. C’est à N’Zérékoré que fonctionne un Centre de Traitement des Ulcères de Buruli, d’une capacité de 30 lits. Ce Centre, mis en place grâce à la « Fondation Raoul Follereau Luxembourg » comporte un bloc opératoire avec deux salles d’opérations, une salle de physiothérapie, une pharmacie, un bloc administratif. S’engager en Guinée Forestière a été une vraie aventure, car les conditions de vie dans cette grande région de la Guinée sont très précaires, la stabilité et la paix sont fragiles, les infrastructures routières, énergétiques et hydrauliques sont vétustes et délabrées et le réseau de sécurité sociale inexistant.

Depuis 1980, la « Fondation Raoul Follereau Luxembourg » soutient également activement des projets en faveur des lépreux au Sénégal.

La lèpre est en net recul au Mali, il n’en reste pas moins que de nombreux lépreux guéris de leur maladie présentent de forts handicaps. L’augmentation des prix des aliments de base ont des conséquences dramatiques pour les plus pauvres, d’autant plus s’ils sont victimes d’un handicap. De nombreux handicapés ont bénéficié de formations spécifiques et travaillent dans des structures spécialisées. Malheureusement leurs salaires sont particulièrement bas, une situation qui ne leur permet pas de subvenir à leurs besoins alimentaires. Une aide est ainsi accordée à près de 1.500 lépreux guéris à Bougouni, Yanfoyila, Diéma, Kita, Bamako et Mandé.

Si le génocide qui a eu lieu au Rwanda remonte maintenant à un peu plus de quinze années en arrière, aujourd’hui le pays ne doit pas seulement composer avec les séquelles du génocide, mais également avec diverses maladies, dont la lèpre.

L’Hôpital Mère et Enfant « Le Luxembourg » a vu le jour à Bamako, au Mali, en 1998. Cet structure offre aujourd’hui une capacité d’hospitalisation de 100 lits et permet aux mamans et à leurs enfants de bénéficier de soins de qualité dont ils seraient privés ailleurs, faute de moyens financiers. Cet hôpital fonctionne en partenariat avec la « Fondation Raoul Follereau Luxembourg » et le Centre Hospitalier de Luxembourg, cette situation permettant l’amélioration les services de la structure hospitalière malienne, comme notamment la prise en charge gratuite des patients démunis.

Mali, Madagascar, Sénégal, Philippines…

La lutte contre la lèpre fonctionne comme suit : dépister et recenser des nouveaux cas de lèpre, administrer des traitements médicaux appropriés sur le terrain, effectuer le suivi des cas dépistés, sensibilisation des populations, faire changer les mentalités des populations afin de leur faire admettre que la lèpre est une maladie comme une autre, guérissable et qu’il ne faut en aucun cas la diaboliser.

Guérir un malade de la lèpre ne coûte en moyenne que 50,00 €. Ce montant permet de faire fonctionner des centres médicaux (traitement des plaies, ergothérapie, physiothérapie, interventions chirurgicales telles qu’amputations avec applications de prothèses), paiement des médecins et du personnel soignant, formation de personnel local, mise à disposition aux malades de sandales, bassines en plastique, pastilles de désinfection, mise à disposition de matériel de sensibilisation utile aux animateurs de santé, programme de réinsertion sociale des malades guéris.

L’Aide aux Lépreux et au Développement de la « Fondation Raoul Follereau Luxembourg » a été pour l’année 2009 tout à fait exceptionnelle. Les aides ont permis la réalisation d’objectifs colossaux sur divers continents : Afrique : Bénin, Cameroun, République Démocratique du Congo, Guinée, Guinée-Bissau, Madagascar, Mali, Mozambique, Rwanda, Sénégal, Togo. Amérique du Sud : Bolivie, Pérou. Asie : Chine, Inde, Indonésie, Philippines.

Follereau Enfants

Conséquence de sa longue expérience sur le terrain, la « Fondation Raoul Follereau Luxembourg » réalise depuis longtemps que de nombreux problèmes frappent principalement les enfants. C’est pour cette raison qu’a été créée la section « Follereau Enfants ». A Bamako, au Mali, le Centre Hospitalier Mère Enfant « Le Luxembourg » est un des nombreux projets de la Fondation ayant pour cadre le bien-être des enfants.

De nombreux enfants sont victimes de la lèpre, de l’ulcère de Buruli, ainsi que de la tuberculose. L’accent est mis au niveau du traitement des jeunes malades.

En Afrique, la société est extrêmement indifférente à l’égard des personnes à déficience mentale. Plusieurs Centres destinés à défendre et à améliorer les droits sociaux des enfants déficients mentaux sont soutenus par la Fondation.

Dans le but de renforcer la protection et la survie des enfants en difficulté et d’endiguer la mendicité infantile, la « Fondation Raoul Follereau Luxembourg » soutient depuis 1996 le projet « Enfants de la rue de Ségou », initié par la Fondation pour l’Enfance. Ce programme favorise un retour de l’enfant dans la famille, ainsi que la réinsertion scolaire et professionnelle. Les éducateurs du projet repèrent les enfants des rues et leur offrent la possibilité de sortir de cette situation dramatique.

La Fondation gère également un Centre destiné aux enfants des rues aux Philippines.

La civilisation est barbare lorsqu’elle permet la faim, la misère, la mortalité infantile, le manque de vitamines, la malnutrition, les asservissements, le travail, la prostitution, l’exploitation qui frappent les plus faibles de la société, les enfants.

Sensibilisation du public

Les responsables de la « Fondation Raoul Follereau Luxembourg » considèrent qu’il est primordial de sensibiliser en particulier le jeune public à propos du quotidien malheureux de bien des enfants du monde. Il nous faut encourager enfants et jeunes à jouer un rôle actif dans la lutte contre les inégalités et les injustices qui frappent un nombre croissant de la population de bien des pays de la planète.

Les animateurs et animatrices de la Fondation organisent des conférences, projections de films, journées thématiques. Ils ont la possibilité de réaliser des programmes sur mesure, en fonction de l’âge des enfants et des desideratas des enseignants.

La Fondation luxembourgeoise Raoul Follereau bénéficie du statut d’Etablissement d’Utilité Publique. www.ffl.lu
L’adresse de la Fondation est : 151, avenue du X Septembre L- 2551 Luxembourg Tél. 446606-1. Fax : 459653. E-mail : info@ffl.lu.

Michel Schroeder