Luxemburg

Mauvaise répartition territoriale des pharmacies

A Esch/Alzette, de nombreux quartiers en sont dépourvus

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Il n’existe pas, au Luxembourg, de règlement fixant le nombre de pharmacies qu’il doit y avoir dans une commune. Seule une recommandation prévoit une pharmacie pour 5.000 habitants.

Cependant, les députés d’Esch-sur-Alzette, Jean Huss et Félix Braz, font remarquer que leur ville compte huit pharmacies, alors que selon cette recommandation officielle, il ne devrait y en avoir que six. Mais ce qu’ils n’acceptent pas, ce n’est pas ce « surnombre », mais le fait que de ces huit pharmacies, cinq soient situées autour du quartier de la Gare et de la principale artère commerciale, alors que de nombreux quartiers à forte densité de population en sont dépourvus.

Ils ont donc demandé au ministre de la Santé et de la Sécurité sociale, Mars Di Bartolomeo, comment il explique cette situation, et surtout, ce qu’il a fait, depuis le 17 février 2006, lorsqu’il avait laissé entendre au collège échevinal d’Esch-sur-Alzette, qu’il allait « s’attaquer au problème de la répartition inégale des pharmacies » ?

Le ministre rappelle que la révision de la procédure d’attribution des concessions pour pharmacies en vue d’obtenir une couverture appropriée du territoire est prévue dans le programme gouvernemental, mais précise que si cette mesure vise à assurer un service public de proximité à la population, il faut également tenir compte, selon lui, de la viabilité économique des pharmacies.

Il explique que, selon la loi relative au régime de la pharmacie, aucune pharmacie ne peut être ouverte sans autorisation du gouvernement, après avoir pris connaissance de l’avis du collège médical et de l’autorité locale. Il considère que la densité des pharmacies est proche de la densité démographique, et cite les exemples, de la région du Sud, dont la population représente 30,2% de la population totale du Luxembourg, et les pharmacies présentes représentent également 30,2% de l’ensemble des pharmacies du pays, et de la Région du Centre-Sud, où vit 37,7% de la population, et où sont établies 38,2% des pharmacies. Au niveau national on compte 18,6 pharmacies pour 100.000 habitants, soit une pharmacie pour 5.375 habitants, un peu moins de ce qui est prévu par la recommandation. A Esch, il y en a une pour 3.750 habitants, et à Luxembourg, une pour 4.475 habitants.

Le ministre reconnaît que la répartition dans les villes est dissymétrique, et l‘attribue aux héritages historiques. Et, comme il n’existe pas de règles relatives au transfert des officines, ce n’est qu’en cas de vacance d’une concession de pharmacie, ou lors d’une nouvelle création qu’il est possible d’imposer l’implantation dans un périmètre défini, afin de pouvoir ainsi mieux répondre aux besoins de la population.
Mais, est-il normal qu’en matière de Santé, un service « public » de proximité ne peut être assuré que lorsqu’il est rentable ?

I.P.I