Kultur05. Oktober 2022

A la Galerie Schortgen jusqu’au 15 octobre

Anémones, oursins et coraux d’Ellen van der Woude

de Michel Schroeder

Carolin Wehrmann et Ellen van der Woude à la Galerie Schortgen, deux artistes pour les œuvres desquelles vous allez éprouver, assurément, des coups de cœur. Deux sublimes dames qui ont le pouvoir de parler aux mers et aux océans, comme nul autre ne parviendrait à le faire, fusse-t-il un magicien né entre les bras de Neptune !

Dans le cadre du présent article, je vais m’attarder sur les travaux d’Ellen van der Woude, une artiste qui a à son palmarès de nombreux lieux d’exposition, et pas des moindres : galerie «A Spiren» à Strassen, salon Révélations au Grand Palais à Paris (à plusieurs reprises), galerie Schortgen à Luxembourg, To Ideal Land of Ceramics à Beijing en Chine, Château de Bourglinster, Cercle artistique de Luxembourg (CAL).

Ellen van der Woude a également exposé en Suisse, à Venise, Bruxelles. En 2016, elle a remporté le prix du jury lors de l’exposition «De Mains de Maîtres» à Luxembourg. La même année, on retrouve sa sculpture Green Fingers sur un timbre-poste émis par la poste luxembourgeoise.

D’origine néerlandaise, l’artiste vit et travaille au Luxembourg.

Ses mains façonnent avec délicatesse

Elle trouve son inspiration dans le souffle de la nature, le monde sous-marin, végétal, l’animal. Le souffle qui l’anime est un long refrain qui ne s’épuise jamais, qui toujours scrute plus haut, plus profond. Ellen van der Woude a uni sa vie au végétal, au minéral aussi. Constamment l’artiste recherche les formes, les textures que l’on retrouve dans la nature.

Si Van der Woude a également peint, aujourd’hui elle se sent vraiment à l’aise lorsqu’elle travaille la terre. Il s’agit d’une union parfaite qui s’est établie entre l’artiste et cette argile qu’elle manipule avec tendresse, dans des mouvements j’imagine gracieux. Sans cette grâce, ses sculptures ne pourraient pas, finalement, être aussi gracieuses.

Elle montre, à l’aide de ses travaux, ces merveilles de la nature que l’humanité est en train de détruire.

Les coraux et autres éléments des profondeurs sous-marines constituent le principal sujet de ses créations actuelles. Elle célèbre également la profusion de la vie par une puissance et une liberté d’expression qui en font l’une des artistes les plus sincères d’aujourd’hui. Ses arborescences sous-marines dépassent le motif et ses prolongements symboliques pour constituer la matrice même de son travail.

Les œuvres d’Ellen van der Woude que vous pourrez admirer à la galerie Schortgen sont en grès et en porcelaine. Elle les mélange, les unit, utilise leurs couleurs naturelles, très dynamiques quelque part. C’est ainsi qu’elle parvient à créer des éléments de l’univers sous-marin.

Sa flore sous-marine n’est pas toujours réelle, car l’artiste est très onirique.

Dans le but de rendre ses sculptures plus visuelles, plus tactiles aussi, elle utilise des textures, des oxydes, des pigments, ainsi que de l’argile colorée. Le résultat est stupéfiant.

La fragilité des coraux mise en scène

Elle produit une sorte de dentelle, afin d’exprimer la fragilité des coraux.

Le corail a un grand rôle de bâtisseur. Autour de lui, tout un écosystème se développe, car les coraux sont de grands protecteurs de l’environnement sous-marin, en fournissant un abri aux poissons, aux mollusques et aux crustacés. En constituant un habitat unique, mais fragile, pour la faune et la flore marine, les coraux favorisent la biodiversité.

Au sein du monde coralien, certaines espèces profitent de l’occasion pour venir se faire soigner par des sortes de poissons «spécialistes». En quelque sorte, des médecins, des infirmiers. Stupéfiant !

Dans cet univers familier à Jean-Jacques Cousteau, on peut considérer les coraux comme étant des hôpitaux.

L’artiste appelle à une prise de conscience de l’écosystème

Ellen van der Woude nous a expliqué qu’elle essaie d’amener le public à une réflexion et à une prise de conscience sur l’écosystème planétaire qui est, aujourd’hui, plus malmené que jamais. Qu’il s’agisse des espèces humaines, animales ou végétales, c’est-à-dire aussi bien du sort des migrants, de la déforestation, du réchauffement climatique, de l’extinction d’espèces de la faune et de la flore.

Il est indispensable que nous nous replacions dans le cycle de la nature, avec humilité, en la respectant, sans vouloir en devenir, à tout prix, et souvent à n’importe quel prix, les maîtres et les propriétaires.

Galerie Schortgen 24, rue Beaumont 1219 Luxembourg (tél. 26201510 / www.galerie-schortgen.lu). La Galerie est ouverte du jeudi au dimanche, de 10h30 à 18h.