Luxemburg

5ème Rencontre participative à l’inclusion sociale

Les revendications foisonnent

de

C’est au Centre culturel de Luxembourg-Bonnevoie qu’à eu lieu, le 16 mars dernier, la 5ème Rencontre participative à l’inclusion sociale, à laquelle ont participé des professionnels ainsi que des personnes défavorisées. Les 90 personnes réunies à cette occasion ont discuté sur les principaux problèmes auxquels sont con-frontées les personnes en situation de pauvreté et d’exclusion. Cela a aussi été l’occasion de passer en revue les revendications des dernières années, afin de reprendre celles qui, faute d’avoir été prises en considération, sont encore d’actualité.

Hier matin, les résultats de ces travaux ont été présentés par Karine Manderscheid, présidente du Réseau luxembourgeois de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale. Elle a énuméré les revendications qui ont émergé des différents ateliers, après avoir souligné que les priorités ont été discutées de façon assidue.

En ce qui concerne les besoins de base, il ressort d’une étude qualitative sur une vingtaine de ménages, que leurs moyens financiers sont insuffisants pour couvrir leurs besoins de base, une grande part des revenus disponibles étant consacrés au loyer. Les revendications à ce niveau visent une réforme du revenu minimum garanti (RMG), qui devrait :

– prendre en compte séparément l’impact du loyer et des charges sur les revenus disponibles, les frais courants (nutrition, vêtements, hygiène, besoins spécifiques) impliquant des charges supplémentaires. La partie liée au loyer devrait être considérée individuellement, en fonction du loyer

– constituer un droit personnel, indépendant d’une communauté domestique, pour éviter ainsi de pénaliser les communautés d’habitation.

On y a proposé la création d’un RMG Jeunes, dont pourraient bénéficier les jeunes, lorsque l’ADEM « ne remplit pas son obligation légale » de leur fournir un emploi endéans les 3 mois. Les participants ont également demandé que soient simplifiées les démarches destinées à obtenir des avantages sociaux, des démarches qui sont, selon eux, très compliquées.

Au sujet de l’accès au travail, il ressort des travaux que le suivi, par l’ADEM, des personnes à la recherche d’un emploi, n’est ni assez poussé, ni assez personnalisé, et ceci serait dû à un manque d’effectif, ainsi qu’au fait que le profil et les compétences des demandeurs d’emploi ne sont pas suffisamment pris en compte par les placeurs. Il semble également que les ATI (affectation temporaire indemnisée) ne reçoivent plus d’assignations et que de ce fait ils n’ont plus accès à un emploi “normal”.

D’autre part, les RMGistes semblent “privilégiés“ par rapport aux personnes bénéficiant d’une mesure pour l’emploi (ATI, contrat d’accompagnement dans l’emploi (CAE), contrat d’initiation à l’emploi (CIE)) ou de l’art.13.3, du fait qu’elles ont droit à des gratuités (abonnement transports en commun) et qu’elles obtiennent plus aisément un petit prêt.

Lors du débat sur la santé, les voix ce sont une nouvelle fois élevées pour réclamer l’introduction d’un tiers-payant pour les consultations médicales.

En matière de logement, les participants demandent :

– le renforcement des bases légales pour que les commissions du loyer communal puissent contrôler efficacement les loyers

– la création d’une aide étatique pour aider ces personnes à acquérir un logement bon marché (garantie étatique sur l’apport initial du demandeur de prêt)

– des avantages sociaux pour les propriétaires qui louent des logements à prix modeste à ces personnes.

Enfin, pour ce qui est de l’accès à la culture, s’ils reconnaissent que le Kulturpass a éliminé, une bonne partie de la barrière financière qui empêchait l’accès à la culture, ils demandent que celui-ci soit combiné avec la gratuité du transport en commun. Ils souhaitent aussi que des guidages culturels gratuits soient offerts, par l’Etat, aux personnes défavorisées désireuses d’approfondir leurs connaissances culturelles.

Espérons que les ministres concernés ne fassent pas, une fois encore, la sourde oreille à ces revendications... en cette année européenne de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale !

I.P.I