Kultur06. September 2022

Nouvelles publications de Maryse Krier et Patricia Lippert

Deux dames au talent original

de Michel Schroeder

Il faisait très chaud ce jour-là au Parc merveilleux de Bettembourg, même trop chaud. Malgré l’impression que nous avions de nous trouver dans une serre tropicale, le public qui avait répondu à l’invitation de « l’ ARC Kënschtlerkrees», a écouté avec beaucoup d’attention les auteures Maryse Krier et Patricia Lippert, lire leurs nouveaux ouvrages. Pourquoi avoir choisi le Parc merveilleux, pour organiser une telle matinée ? La réponse se trouve quelque part dans les histoires contées, car ni les animaux, ni la nature n’y manquent, tout y est mis en scène avec émotion, délicatesse, et une certaine tendresse, aussi.

Das Kind und der große Vogel

Maryse Krier, professeure à la retraite, auteure de nombreux ouvrages, parvient à insuffler une forte présence à son récit «Das Kind und der große Vogel». Sa lecture, nous a permis d’accompagner ses personnages, de les sentir proches, d’en faire des amis, parce que l’auteure, à l’aide de sa voix et de ses gestes théâtraux, tisse un lien entre elle et le public. Rien d’étonnant me diriez-vous, quand on sait qu’elle a dirigée, pendant une quinzaine d’années, une troupe de théâtre scolaire, au Lycée technique Nic Biever de Dudelange.

Heureux choix que d’avoir sollicitée l’artiste Patricia Lippert pour illustrer cet album, car cette dernière a captée les moments cruciaux de l’histoire, afin de lui apporter, à l’aide de couleurs frappantes, une énergie et une mise en espace judicieuse. La tendresse fait, elle aussi, partie de l’inspiration de Patricia Lippert. Elle est tout en douceur, ressemble à une douce musique, qui retentit au fil des pages de l’album.

L’enfant, sûr de lui-même, traverse la prairie. Ses cheveux s’envolent dans le vent. Drôle de surnom que lui ont donné ses parents : Racine. Sans doute à cause de ses cheveux couleur acier et feu. Cet enfant est exceptionnel, il semble posséder bien des qualités.

Il aimerait, lorsqu’il se couche dans les herbes, pouvoir y disparaître tout entier. On ne le voit plus, seules dépassent ses chaussettes rouges ! Il aime la couleur de ses chaussettes, jamais il n’en porterait d’une autre couleur. Comme à chaque fois qu’il est couché dans l’herbe, son regard voyage dans le ciel. Aujourd’hui, il y a des nuages blancs, ainsi que des nuages gris, tout à fait comme il les aime. Souvent, il reste là pendant des heures, les yeux ancrés dans le ciel, à observer les oiseaux. Ces oiseaux qu’il envie. Ils sont dans le ciel, bénéficient de la proche chaleur du soleil et ont la possibilité, d’accompagner les nuages en voyage.

Un monde, qu’il le ressent rempli de mystères. Lorsque sa maman tente de le raisonner parce qu’il reste ainsi étendu dans l’herbe parfois humide, il lui répond qu’en cet endroit, il a l’impression qu’il va partir en voyage, en compagnie des nuages et des oiseaux.

En ce premier jour de vacances scolaires, Racine est au comble de sa joie. Étendu dans l’herbe, il aperçoit un point noir, qui se dirige droit sur lui. Il grandit à mesure de sa descente. Il pique véritablement sur lui et, bientôt, Racine, voit qu’il s’agit d’un oiseau. Mais jamais l’enfant n’avait vu, ni observé un oiseau aussi gigantesque.

Vous l’aurez compris, amies lectrices et amis lecteurs, c’est le grand oiseau, dont il est question dans le titre de l’album.

Mais que lui veut l’oiseau, que va-t-il se passer, à quel mystère, Racine va-t-il être confronté, quelle sera l’issue de cette histoire captivante?

Je ne vous en dévoilerai pas plus, ce serait de trahir l’auteure. Et cela, je ne le veux pas, elle est si sympathique, cette grande amie des chats et des artistes. Il vous reste, une solution pour connaître le fin mot de l’histoire: vous rendre dans une bonne librairie, et en acheter plusieurs exemplaires pour en faire, oui, pourquoi pas, des cadeaux.

Der Blaupilz und die Schnecke

Si Patricia Lippert est surtout connue, chez nous et bien au-delà de nos frontières, pour ses grandes qualités d’artiste-peintre, elle nous a démontrée que sa transformation en clown, elle sait captiver grands et petits. Patricia Lippert est, elle aussi, une conteuse née.

Elle n’a pas lu, elle a interprétée le texte de son album «Der Blaupilz und die Schnecke, eine Fabel für gross und klein». Avec des enfants de la commune de Differdange, elle a inventée et créé, la suite de cette histoire, qui va être publiée dans les prochains mois.

C’est arrivé un matin, il était encore tôt. Dans une petite clairière, à l’ombre d’un épicéa situé dans une forêt mixte, apparut soudain… «Personne». Enfin, quelque chose… La veille, cette chose n’était pas encore là. Et ce quelque chose, pourquoi vous le cacher plus longtemps, était de couleur bleue.

Non, non, vous vous trompez, ce n’est pas une fleur!

Et ce quelque chose, ou «Personne» si vous préférez, ne sait ni trembler, ni siffler, ni ramper. Enfin, il est là, bleu, visqueux, et lumineux.

Eux l’appellent «Pilz» (champignon). Pilz ne passe pas inaperçu. «Oh, vous avez vu, un champignon» s’exclame la fourmi lève-tôt ! «Oh, mais le drôle est encore revêtu de sa chemise de nuit» se moqua le brin d’herbe !

La présence de ce champignon arrivé là, on ne sait d’où il vient, ni comment, a vite fait le tour du voisinage et des contrées plus lointaines, pardi. Le tam-tam de la forêt fonctionne toujours à merveille, lors de toutes circonstances.

Beaucoup de mystères, autour de ce champignon si mystérieux.

Tout en étant très inventive et surdouée en imagination, Patricia Lippert, mise sur l’occasion, afin de nous raconter une fable écologique.

Patricia Lippert pourrait entrer aisément en politique. Elle ose dire, crier, chanter et écrire ce qu’elle pense de notre monde actuel, sans mettre de gants. Elle va loin, très loin, même lorsqu’elle revendique un monde et une société, plus justes et plus égalitaires, une société respectueuse du monde animal et végétal.

«Patti» sort ses griffes, devient hargneuse, mais toujours avec une sorte de respect. Si vous voulez découvrir ses pensées, ainsi que ses idées couchées sur papier, illustrées et clamées de vive voix, je vous conseille d’acquérir l’album «Codi Songs» (accompagné d’un CD).

C’est une sorte de blues à l’état pur, « du pur Lippert », en tous cas. Et avant tout, un régal!

Cette publication, ainsi que la précédente présentée dans cet article, peuvent être commandées en librairie.