Il est clair qu’une liaison directe en TGV, reliant Bruxelles à Strasbourg, qui passerait par Luxembourg, ferait beaucoup d’heureux. Mais voilà, il semble que cela restera un beau rêve. En effet, si des médias ont évoqué, le mois dernier, l’établissement au printemps prochain d’une liaison TGV entre Bruxelles et Strasbourg, celle-ci se fera via Lille et Paris, à raison de deux allers-retours par jour.

Ayant appris la nouvelle, le député Marc Lies a interpellé le ministre du Développement durable et des Infrastructures, afin de savoir s’il confirme cette nouvelle, et si c’était le cas, pourquoi le TGV ne passera-t-il pas par Luxembourg ?

Le ministre indique au député qu’avec la libéralisation du transport ferroviaire entamée en 2010, l’exploitation des lignes se fait exclusivement par les entreprises ferroviaires, sans qu’il n’y ait plus aucune intervention des Etats. Résultat de cette politique : seules les liaisons dites « rentables » sont maintenues. C’est cette politique de libéralisation qui est responsable de la disparition d’un certain nombre de liaisons, et il cite comme exemple, les trains directs Bruxelles – Luxembourg – Strasbourg – Bâle.

Il explique que si la ligne Luxembourg - Paris génère des bénéfices à la SNCF, ce ne semble pas être le cas pour Strasbourg et ce, même si celle-ci serait prolongée vers le Sud de la France. Il fait remarquer au passage que l’axe ferroviaire « Eurocaprail » (Bruxelles – Luxembourg – Metz – Strasbourg – Suisse) qui relie trois « capitales européennes » (Bruxelles, Luxembourg, Strasbourg) sera concurrencé par le TGV Bruxelles – Paris – Strasbourg qui, du fait qu’il ne passera pas par Luxembourg, sera plus intéressant au niveau de la durée du trajet.

Il saisi l’occasion pour faire savoir qu’à partir du 4 avril prochain, il y aura 2 allers-retours TGV à partir de Luxembourg, via Strasbourg, le premier vers Marseille, et le second vers Montpellier. De même, et toujours à cette époque, la liaison Luxembourg – Paris se fera avec des nouvelles rames TGV à deux étages (Euroduplex).

Enfin, il tient à signaler qu’à l’occasion de la 8ème réunion conjointe des gouvernements belges et luxembourgeois, qui s’est déroulée le 5 février dernier à Bruxelles, on a fait le point sur l’état d’avancement du dossier relatif à la modernisation de l’axe Bruxelles – Luxembourg, tant au niveau de l’infrastructure que du matériel roulant, l’objectif du projet étant d’amener la vitesse de référence sur cette ligne à 160 km à l’heure.

On ne soulignera jamais assez le fait que, bien qu’on en connaisse les conséquences désastreuses, la politique de libéralisation se poursuit, envers et contre tout, notamment sous le fallacieux prétexte de la « rentabilité », et elle ne concerne, malheureusement pas, que le secteur des transports...

I.P.I