Kultur04. April 2023

Inauguration de la sculpture «de Péitenger Wandjang» d’Yvette Gastauer-Claire

de Michel Schroeder

Après l’inauguration, cet été, de la sculpture «Histoire.s» de Florence Hoffmann, trois années, jour pour jour, après la tornade qui avait frappé de plein fouet et avec une extrême violence le territoire de la Commune de Pétange, commettant des dégâts pour plus de cent millions d’Euros, la Commune de Pétange a procédé à l’inauguration d’une nouvelle sculpture baptisée le «Péitenger Wandjang», une très belle œuvre réalisée par l’artiste Yvette Gastauer-Claire.

Cette œuvre, installée en face de l’entrée de la gare de Pétange, mesure 2 mètres cinquante et pèse la bagatelle de 350 kg. Du beau travail se sont exclamés les invités, ainsi que les nombreux badauds présents. Il faut reconnaître, que l’artiste a eu un véritable coup de génie en créant cette sculpture. Le personnage possède, tout en étant hautain et arrogant, un caractère bien trempé, ainsi qu’une certaine élégance.

L’artiste a effectué des recherches importantes pour arriver à ce résultat : un «Wandjang« à la belle prestance, à la personnalité forgée dans le vent de Pétange, avec sa moustache, ses boutons dorés, son paletot typique, son bonnet et son attitude tout à fait similaire à celle des ouvriers des CFL de l’époque.

La sculpture le «Péitenger Wandjang» d’Yvette Gastauer-Claire est un hommage à tous les ouvriers des CFL, ainsi qu’à l’histoire particulièrement riche et mouvementée des Chemins de Fer luxembourgeois à Pétange.

En 1873 furent mises en circulation les lignes de chemin de fer Esch-Pétange et Pétange-Steinfort. Pétange étant le siège des Chemins de Fer Prince Henri, de nombreux cheminots s’y installèrent. Beaucoup ou du moins un certain nombre d’entre eux furent très orgueilleux de leur statut de cheminot, ainsi que de leur bel uniforme aux boutons dorés ou encore de leurs maisons construites à l’époque.

Les Pétangeois de souche furent vite considérés dans les villages voisins comme trop épris d’eux-mêmes, arrogants aussi. Ce qui leur valut le nom de «Wandjang». Cette notoriété, finalement, remonta jusqu’à la capitale du Bassin Minier, Esch-sur-Alzette, jusqu’à Luxembourg-Ville aussi, ainsi que dans tout le pays.

Le «Wandjang» devint, après la 2ème Guerre Mondiale, un motif souvent mis en scène pour les Cavalcades. Le Vent de Pétange («Péitenger Wand») s’est également inscrit dans le folklore populaire, en effet la vallée de la Chiers est connue pour ses rafales de vent qui soufflent de l’ouest. Une devise des manifestations carnavales­ques de Pétange n’est-elle pas «De Wand, dee bléist» (Oh, comme le vent souffle).

La rue qui mène de la Place de l’Hôtel de Ville de Pétange à la Gare de la localité était appelée «Härewee», le chemin des seigneurs. C’est dans cette rue, que furent construites les maisons des maîtres, chefs et responsables de la direction des Chemins de Fer. Hélas, un seul bâtiment de cette époque est conservé, il se trouve en face de la sculpture d’Yvette.

Au sujet d’Yvette Gastauer-Claire

L’artiste professionnelle indépendante Yvette Gastauer-Claire a travaillé de 1980 à 1984 au Musée de l’Etat dans l’atelier de restauration. Puis, suite à ses trois maternités, elle a consacré son temps à travailler dans son atelier à Schifflange. Elle participe régulièrement à des expositions collectives et reçoit de nombreuses propositions à réaliser des expositions personnelles, expositions, qu’elle accepte, lorsque le temps le lui permet.

On peut admirer de nombreuses sculptures d’Yvette Gastauer-Claire dans l’es­pa­ce public. Je ne vais en citer que quelques-unes ici, car elles sont très nombreuses :

La fontaine «Wou dat roud Gold gegruewe gouf» à Dudelange, «De Feiersteppler» devant la Banque centrale à Luxembourg, «De Schëfflen­ger», sculpture, que l’on peut voir à l’Hôtel de Ville de Schifflange. L’artiste a réalisé ce travail en collaboration avec Sol Wozniak, le mémorial «Porte d’Italie» à Dudelange, «Saint Willibrord» à l’église paroissiale de Schifflange, «Arche de Noé», dans le cadre de Land’Art à Bettembourg, «Hommage à Will Hoffmann», plaque en bronze à Esch-sur-Alzette, «E Wënzer bei sénger Arbecht», ensem­ble sculptural en bronze à Ehnen.