Luxemburg

Coûts socio-économiques des OGM

Aider les agriculteurs à produire sans OGM

de

Greenpeace Luxembourg a présenté, hier matin, son nouveau rapport relatif aux coûts socio-économiques liés à l’utilisation des organismes génétiquement modifiés (OGM).

Dans son introduction, son directeur, Paul Delaunois, a souligné le changement de cap de la Commission Barroso II, en autorisant la culture de la pomme de terre transgénique « Amflora » destinée à l’industrie et à l’alimentation animale. Cette décision à eu pour effet de créer des confrontations entre les Etats membre car, si à en croire BASF, l’Allemagne, les Pays-Bas, la République Tchèque et la Suède seraient prêts à la cultiver, d’autres tels que la Belgique, l’Italie et l’Autriche y sont opposés, la France quant à elle attend l’avis de son Haut Conseil des Biotechnologies avant de prendre une décision. Pour Paul Delaunois, le bilan des OGM après 15 ans d’utilisation est on ne peut plus négatif, du fait que les OGM n’ont pas réussi à faire valoir un quelconque intérêt économique ou social, le seul intérêt étant celui des actionnaires de multinationales telles que BASF, Monsanto, etc. Et malgré cela, les industries agroalimentaires continuent, doucement mais sûrement, de grignoter toujours plus de territoire.

Du rapport de Greenpeace il ressort, notamment, que dans de nombreux cas les cultures transgéniques ont eût un coup élevé pour différents acteurs de la chaîne alimentaire, et ce, sans apport de bienfaits significatifs pour l’ensemble de la société. On y rappelle que des sondages d’envergure réalisés en 1997, 2001 et 2004 ont mis en évidence l’importance qu‘a la sécurité alimentaire pour la majorité des consommateurs, où que ce soit dans le monde, des consommateurs qui estiment également que si des produits contiennent des OGM, l’information doit être mentionnée sur une étiquette.

Maurice Losch, responsable de la Campagne OGM, qui a présenté le rapport, a expliqué que la mise en place de filières permettant l’offre d’aliments garantis sans OGM au consommateur comporte un surcoût équivalant à 10 à 15% des prix du marché.

Au sujet de la culture du soya transgénique Roundup Ready (RR) de Monsanto aux Etats-Unis, dont les rendements sont inférieurs de 5 à 10% à ceux du riz conventionnel, ce qui a, en 2008, occasionné aux agriculteurs des pertes de récolte supérieures au tonnage des exportations annuelles de soya des Etats-Unis vers l’Europe, il a fait savoir, qu’à long terme, les fortes doses d’herbicides utilisées ont rendu les mauvaises herbes plus résistantes, obligeant ainsi les agriculteurs à acheter, soit plus d’herbicides, soit des herbicides plus puissants.

Maurice Losch espère que l’Union européenne tiendra compte de tous les coûts socio-économiques évoqués dans le rapport avant d’autoriser d’autres OGM. 

Alors que les pré-discussions sur la réforme de la politique agricole commune (PAC) de l’Union européenne sont en cours actuellement, et que les discussions proprement dites auront lieu durant la présidence belge, pour Maurice Losch la réforme de la PAC est une opportunité pour donner un nouvel avenir à l’agriculture européenne et, pour ce faire, il demande au gouvernement de s’engager pour que la PAC favorise la production régionale de qualité et garantie sans OGM.

Pour protéger l’agriculture luxembourgeoise des effets négatifs des OGM, Greenpeace et les autres organisations de l’Initiative « Luxembourg sans OGM » demandent au ministre de l’Agriculture, Romain Schneider, d’aider financièrement les agriculteurs à mettre en place une filière garantie sans OGM pour les matières fourragères dans l’agriculture conventionnelle.

I.P.I