Un hommage admirable à notre Dicks national : une exposition, un livre et un CD
L’exposition »Ech sinn e groussen Hexemeeschter – Dicks - 1823 – 1891 - Edmond de la Fontaine« consacrée à la vie et à l’œuvre, ainsi qu’à l’influence de l’auteur sur son époque, fermera ses portes le 28 mars prochain au »Centre National de Littérature de Mersch« . Le CNL vient de publier un catalogue d’exposition remarquable, une publication qui tient d’ailleurs bien plus du « beau livre » que du catalogue, ainsi qu’un CD. Le livre est du à la plume et aux recherches de Germaine Goetzinger, Roger Muller, Nicole Sahl, Josiane Weber. Steve Karier dit, sur le CD, avec talent et noblesse, des poèmes connus et moins connus de notre poète national Dicks.
Si Edmond de la Fontaine n’a guère connu de succès comme industriel et propriétaire d’une fabrique, il a orchestré succès littéraire sur succès littéraire, tout au long de sa vie d’écrivain, de poète, de dramaturge, d’auteur de li-vrets d’opérettes, de pièces de théâtre, de chansons, d’airs musicaux, de pamphlets, de réflexions. Il publie sous son nom, Edmonde de la Fontaine, des essais et autres recherches destinés à un public populaire, tandis qu’il utile le pseudonyme »Dicks« pour ses autres créations littéraires.
La popularité d’Edmond de la Fontaine fit tapage dès après le 25 février 1855, lorsque le Club de gymnastique de la capitale, la Société de Gymnastique, proposa une pièce de théâtre en un acte sous le titre De Scholtschein. Komèdestéck an èngem Akt. Text a Museck fum Dicks.
Les éloges ne cessèrent guère tout au long de la carrière de l’auteur, même si parfois on le ridiculisait. La méchanceté et la médiocrité sont souvent le lot des jaloux, tandis que la popularité de »Dicks« ne se démentit jamais.
On écrivit dans la presse de l’époque : »Nous avons des valses charmantes, des polkas ravissantes, des contredanses entrainantes, de ce cher Dicks. Les chansons de Dicks se chantent dans les salons, dans les ateliers, dans les rues. Chez nous Dick crée le vaudeville, avec bonheur et talent« . – »Dicks qui connait si bien notre langue, qui sait si bien la manier, la plier, sans jamais porter atteinte à sa pureté, a su, avec la pièce De Scholtschein charmer ses compatriotes. Expressions proverbiales, bons mots, allusions fines, tout y est admirablement appliqué.« - »M. de la Fontaine a fait faire un grand pas à notre jeune littérature ; un dialogue clair, léger et vif, une intrigue peut-être un peu simple mais intéressante jusqu’au dernier moment, des caractères bien soutenus et aussi naturels que la langue, ce qui présentait la plus grande difficulté, le tout émaillé de spirituels couplets, de délicieuses chansons, ne laisse qu’une chose à désirer : c’est de voir l’auteur faire bientôt un nouvel appel à son talent musical et poétique« .
Il ne nous est pas possible de citer toutes les œuvres de Dicks. Nous avons effectué une sélection, proposée ici en or-dre chronologique : De Scholtschein (comédie) ; De Koséng oder Schwarz onder blont (comédie) ; D’Mumm Ses oder De Gêscht (comédie) ; D’Kirmesgèscht (comédie) ; Cœur Dame (polka pour piano) ; Etteléch Reimen vum Dicks (publication) ; Et wor emol e Kanoneer (chanson) ; Meng Freiesch as en hierzegt Kant ; Die Luxemburger Sprichwoerter und sprichwoertlichen Redensarten (publication) ; De Ramplassang (comédie) ; Op der Juocht (comédie) ; Die luxemburger Kinderreime (publication) ; Den Hèr an d’Madamm Tullepant (comédie) ; Luxemburger Sitten und Bräuche (publication) ; En as rosen (comédie) ; Kiéwerlénk, komm (chanson) ; Nondi Kass ! (comédie) ; De Wellefchen an de Fischen, eng al Séchen, nei a Reimen gesât fum Dicks……
Ech sin e groszen Hèxemêschter,
Wêl, wan éch Hokes-pokes so’n,
Sin all Gespènster, we all Gêschter,
Mîr ennerdo’n !
Kemt èppes an e Stal geschlach,
A muorges sin all Ke gestrach,
Hèllt séch anzwo èng Traûlîcht op,
Sin d’Wîchtelcher an ênger Kichen,
A sètzen d’Kribènk Nuôz op d’Kopp ;
Da‘ kommen d’Leit méch sichen,
Az kuck elei !
Den an’ren Dâch as alles an der Rei. (…)
L’exposition »Ech sinn e groussen Hexemeeschter – Dicks - 1823 – 1891 - Edmond de la Fontaine« se tient jusqu’au 28 mars au »Centre National de Littérature de Mersch / Lëtzebuerger Literaturarchiv« 2, rue Emmanuel Servais L- 7565 Mersch. Tél : 32.69.55-1. Fax : 32.70.90. E-mail : cnl@cnl. etat.lu URL : http://www.literaturarchiv.lu
Il est possible d’acheter le livre, ainsi que le Cd directement auprès du C.N.L ou dans toute bonne librairie.
Michel Schroeder