Kultur10. Juli 2025

Jusqu’au 19 juillet chez Ceysson et Bénétière, Wandhaff

Cinq artistes qui explorent les limites de la forme et de la matière

de Michel Schroeder

La Galerie Ceysson & Bénétière, située au 13-15, rue d’Arlon à Koerich-Wandhaff est, avec la Fondation Valentiny de Remerschen, le plus grand espace d’exposition de notre pays. L’équipe représente depuis bien longtemps les travaux de notre ami Robert Brandy, au Luxembourg, ainsi qu’à l’étranger.

Dans le cadre de l’exposition que vous pourrez voir au Wandhaff jusqu’au 19 juillet, des travaux de l’artiste luxembourgeoise Vera Kox sont à l’honneur. Vera, avec ses œuvres d’une belle originalité, expose en compagnie de quatre autres artistes, Trudy Benson, Clédia Fourneau, Sadie Laska et Lauren Luloff. Ces artistes possèdent en commun une approche intuitive, physique, artisanale du geste artistique. Cinq artistes, cinq langages artistiques variés : Trudy Benson s’adonne à la peinture numérique transposée à la main, Vera Kox réalise des sculptures en céramique mi sont mi-organiques, mi-industrielles. Sadie Laska est spécialisée dans les collages bruts, tandis que Lauren Luloff est experte en textiles cousus. Quant aux peintures de Clédia Fourniau elles sont impulsives. Ces artistes proposent un regard mouvant sur le monde, en constante mutation.

Nous avons, nous ne vous le cacherons pas, éprouvé deux coups de cœur. L’un pour les travaux de Laurent Luloff, l’autre pour les céramiques de Vera Kox.

Vera Kox ou les relations complexes entre l’homme et la terre

L’artiste interroge la sculpture dans sa dimension la plus tactile. Céramique, plâtre, caoutchouc. Véra modèle, coule, plie des matériaux instables ou fragiles, les laissant parfois dans un état transitoire. Ses formes semblent hésiter entre l’organique et l’industriel, le solide et le mou, l’objet et le résidu.

Il se dégage de ses œuvres une étrangeté silencieuse, une tension sourde, comme si la matière conservait la mémoire d’un autre usage, d’une autre vie. L’artiste réfléchit beaucoup aux relations complexes qui s’établissent entre l’homme et la terre, aux difficultés écologiques, tout en s’appropriant de façon contemporaine sa matière de prédilection, la céramique.

Vera Kox est née en 1989 à Luxembourg. Elle vit et travaille à Berlin et au Luxembourg. Grâce à une expérimentation rigoureuse visant à altérer, modifier, étirer et comprimer la signification de la matière, elle révèle des fossiles contemporains de notre réalité moderne et matérialiste.

L’artiste a déjà exposé à Stavanger, à Düsseldorf, à Berlin, à Vienne, à Reutlingen, au MUDAM Luxembourg, à Paris, au Mexique, à Genève.

Lauren Luloff et ses compositions diaphanes

L’artiste a fini par déplacer la peinture vers la couture, le patchwork, l’assemblage. Elle peint sur différents types de soie, qu’elle teint, découpe et coud. Toutes les images sont peintes par ses propres soins à l’aide de teinture. Il en résulte des compositions diaphanes, vibrantes, qui évoquent autant le souvenir que la peau, la mémoire que la lumière. Son travail s’inscrit dans une tradition picturale élargie, où le féminin, le domestique et le sensoriel dialoguent avec la modernité.

Lauren peint des gens et des plantes, deux sujets féconds, porteurs de vie. Les êtres humains et les végétaux se développent et se décomposent.

L’artiste est née aux Etats-Unis. Elle vit et travaille à New York.

Trudy Benson et ses fenêtres sur un ailleurs

Née en 1985 à Richmond, Etats-Unis, Trudy Benson explique qu’elle ressent tout de suite une présence physique lorsqu’elle arrive dans une pièce où se trouve une peinture. C’est là une des principales raisons qui l’a fait tomber amoureuse de la peinture.

Elle aime utiliser des couleurs et des associations chromatiques que le photographie ne parvient pas vraiment à capter. Mes réalisations sont des fenêtres sur un ailleurs, ou des ailleurs.

Clédia Fourniau et ses peintures impulsives

Née en 1992 à Paris, Clédia Fourniau, diplômée des Beaux-Arts de Paris, mélange différents matériaux et supports, comme le pigment sec, la peinture à l’huile, le mica, l’acrylique, la résine, ainsi que l’aquarelle et le crayon de couleur.

Pour l’artiste, le geste pictural dépend du processus et du matériau lui-même, enraciné dans une pratique de l’attente qui se construit jour après jour dans son atelier. On ne compte plus les Prix qui ont récompensé ses œuvres.

Sadie Laska et son
dynamisme presque punk

Née à Prince, Etats-Unis, en 1974, Sadie Laska, travaille des matériaux peu conventionnels. Ses compositions incorporent des objets trouvés et des pièces de tissus insolites pour donner vie à des formes vibrantes de dynamisme.

Un grand nombre de ses toiles montrent des formes entremêlées à des jets de peinture aérosol aux contrastes vifs. Les lignes presque punk de Lasla cryptent sa gestuelle et anime ses formes.