Kultur12. Februar 2022

Jusqu’au 19 février chez Ceysson & Bénétière

Robert Brandy, ce grand fidèle au pays de ses origines

Avec l’exposition «Robert Brandy face à lui-même, 50 ans de carrière», le Musée national d'Histoire et d'Art a rendu un formidable hommage à Robert Brandy. Aujourd’hui, son ami de longue date, Bernard Ceysson, est heureux de présenter des œuvres de l’artiste dans le grand espace d’exposition de la galerie Ceysson & Bénétière, sise au 13-15, rue d’Arlon à Wandhaff - Koerich (Tél. 26202095 / www.ceyssonbenetiere.com).

Brandy expose depuis bien longtemps dans les espaces d’exposition de Ceysson & Bénétière.

Un besoin fou d’exister

Robert Brandy, je me souviens l’avoir présenté, à plusieurs reprises, dans les colonnes du Républicain Lorrain, notamment lors de sa première exposition à la galerie La Cité, dans la Montée du Grund.

Depuis, il en a fait du chemin ce cher Robert Brandenburger ! Il est incontestablement l’une des valeurs les plus sûres, en termes d’art, de notre pays.

Dès son plus jeune âge, il a ressenti le besoin d’exister, le besoin de vivre autrement, de devenir artiste, pour pouvoir vivre sa passion, son amour pour la peinture. Aujourd’hui, la renommée de Brandy dépasse les frontières nationales, ses œuvres intégrant d’importantes collections d’art muséales et privées aux quatre coins du monde.

C’est dans son atelier qu’il se sent en sécurité. Derrière ses feuilles et tiges de bambou qui laissent passer la lumière du jour, c’est un lieu de création, de rencontre. Il y trouve son énergie qu’il partage avec le public à travers ses créations.

Dans ses œuvres abstraites, Robert Brandy nous oblige à saisir le monde au travers de nos émotions, nos sentiments, nos sensations. Il nous apprend à voir le monde autrement.

Pour comprendre la (les) démarche(s) artistique(s) de Brandy, il faut se plonger dans son passé. Raison pour laquelle je vous invite à découvrir deux livres : «Robert Brandy» publié chez Ceysson-Editions d'Art, et «Robert Brandy face à lui-même, 50 ans de carrière» publié par le Musée national d'Histoire et d'Art.

Un tout petit brin d’histoire

Né à Luxembourg en 1946, Brandy est marqué par ses origines, et plus spécifiquement par un artiste expressionniste, Joseph Kutter. Un tableau de cet artiste trônait dans le salon de sa grand-mère, grand-mère qui l’a encouragé depuis son enfance à devenir peintre.

De 1960 à 1964, il a étudié le dessin technique à l’Institut Emile Metz de Luxembourg. Il a ensuite étudié dans le sud de la France. Concernant son choix du sud de la France pour effectuer ses études artistiques, Brandy révèle que cette décision a un lien direct avec Cézanne. Il a découvert chez Cézanne une autre lumière, une autre saisie de l’espace.

Fort de son expérience unique vécue à l’étranger, Brandy décide de rentrer au Luxembourg. Dans son pays natal, il souhaite vendre ses toiles et devenir un peintre reconnu.

Les principales expositions de Brandy

En 1971, il a exposé au Café Mini Hilten de Luxembourg, ensuite, en 1972 au cinéma Marivaux, en 1973 au Palais des Congrès d’Aix-en-Provence... en 1976 à la Galerie Paul Brück à Luxembourg, ainsi qu’à Virton et Charleville-Mézières, en 1977 à Bruxelles, Lyon, Hyères, ou encore à la galerie La Cité de Luxembourg avec Jeannot Bewing... ainsi qu’à Lausanne et Heidelberg.

Dans les années 1980, retenons ses expositions à Auvernier, Aachen, Luxembourg, Bahrein, Leverkusen, à Bruxelles avec Mikis Theodorakis, Athènes, Esch-sur-Alzette, Saarbrücken, Neuchâtel, Locarno, Hambourg, Genève, Bonn, Paris. Des années 90 à aujourd’hui, ses principales expositions ont eu lieu au Centre de l’image et de l’image imprimée à La Louvière, en Arkansas, à Amsterdam, New York, Luxembourg, Knokke, Tokyo, Gap, Bruxelles, Konstanz, Los Angeles, Liège… sans oublier l’exposition «Robert Brandy et ses amis écrivains et artistes» au Centre national de Littérature de Mersch.

Allez voir son exposition à Wandhaff

Ne ratez surtout pas son exposition à la galerie Ceysson & Bénétière. Il s’agit d’une sorte de rétrospective, étant donné que vous y verrez aussi bien des tableaux (des techniques mixtes sur toile) qui datent des années 1970 à 2021. Des créations, toutes récentes donc pour certaines, afin de vous faire une bonne idée de l’évolution de l’artiste.

Lors du vernissage de cette exposition, que vous pourrez voir jusqu'au 19 février, son galeriste a dit de lui : «Il y a tellement de possibilités pour te nommer, mais un style pour te reconnaître, et tu es reconnaissable entre tous, avec ton chapeau, ta moustache, ta peinture. Pour tes dernières œuvres tu as su te mettre en difficulté, et non des moindres, puisque tu as décidé de retourner vers l’utilisation d’une technique bien ancienne : l’encre de Chine. Bien que très traditionnelle, son emploi te met à mal. Car l’erreur n’est pas possible, la retouche difficile. Ton geste très visible en surface est assuré, sans compromis, et le défi est de taille. Je ne parle pas seulement de la dimension monumentale de tes œuvres mais aussi de la dextérité avec laquelle tu arrives à faire éclore de ces lignes noires une lumière captivante. J’aime les tons chauds de cette nouvelle série que tu proposes pour cette exposition, mais le plus intéressant à mes yeux, ce sont les va-et-vient que tu mets en œuvre avec ces rappels subtils sur d’autres périodes de ton travail».

A découvrir et apprécier sans modération !

Dans le présent article, une fois n’est pas coutume, j’ai repris des extraits et passages des textes et études suivants : «Robert Brandy, l’artiste et son style» de Malgorzata Nowara, et «Cher Robert Brandenburger, cher Robert Brandy, cher Brandy, cher Robert» de Maëlle Ebelle.