Photos de Serge Koch au Moulin de Beckerich
En toute complicité avec ce qu’il photographie
Lorsque le président de l’ARC Kënschtlerkrees, qui est également vice-président du Cercle artistique Luxembourg (CAL), expose ses nouvelles créations photographiques, je pense qu’il est intéressant d’aller voir, sur place, les résultats de son savoir-faire. Serge Koch a, non pas produit, mais plutôt façonné des photos qui sortent de l’ordinaire. Il s’agit, cette fois, d’un beau «mix» : il nous entraîne dans un flot de photos qui ne lui est pas habituel et, finalement, il y en a pour tous les goûts. Je le préfère ainsi, non, je l’aime beaucoup ainsi, et l’apprécie. S’il reste dans une certaine abstraction, elle est en tout vraiment accessible et permet une sorte de voyage dans des univers qui lui sont propres, mais des univers que l’on peut aussi s’approprier. Voici ce que j’ai écrit dans le livre d’or de l’exposition : «Serge, naviguer dans ton exposition est un réel plaisir, pas de monotonie, pas de sinistrose, un courant de lumière, de couleurs et d’ombres furtives. Bravo !».
Que vous dire ? Eh bien… allez voir cette exposition ! Elle en vaut la peine. Et je ne vous dis pas cela parce que Koch est un ami de longue date, mais bien parce que nous avons éprouvé beaucoup de plaisir à parcourir les cimaises de la galerie. L’exposition se tient jusqu’au 11 décembre à la Millegalerie, située dans le Moulin de Beckerich au 103, Huewelerstrooss) à Beckerich. La Millegalerie, dirigée par Françoise Bande – elle-même artiste – est accessible au public du jeudi au dimanche, de 14 à 18 heures, ou sur rendez-vous.
Le Moulin de Beckerich est un endroit fabuleux, situé dans un écrin de verdure. Il y a là un restaurant et une brasserie, des ateliers y ont lieu, ainsi que toutes sortes de soirées culturelles. Vous pourrez également y visiter le musée.
Des photos qui racontent et expriment
Avec sa série «Trees», le voilà complice des arbres, de leurs bourgeons, de leurs branches les plus fines, les plus fragiles aussi. La photo 1 laisse passer la lumière jaunâtre d’un soleil qui s’apprête à aller se reposer, tandis que la photo 4 nous offre l’astre lunaire, des bourgeons qui émettent des sons stridents.
«Flower on the Window» offre un instantané d’une flore décomposée, puis recomposée par un photographe subtil qui a une grande connaissance de la finalité de son cliché. Avec sa photo «Girl in the Wood», Serge Koch reste très ancré dans la nature, au sein d’une forêt. Idem pour sa photo «Wood 1», où branches et feuilles saluent la bise, on dirait une bise hivernale.
Il y a aussi cette photo de femme ou de jeune fille, «The Shadow Behind The Mask». Cette créature est à la fois ombre et questionnement. Son regard part en voyage, elle semble détachée du monde. Quelque part elle inquiète. Mais la société d’aujourd’hui semble également si souvent détachée du monde, de la réalité, que cela donne froid dans le dos.
Avec les photos «Komm mir denken eis eng Geschicht aus», Serge Koch nous invite à entrer dans le monde des contes, avec toutes sortes de créatures. Accompagnons le photographe dans ses univers.
Etant donné qu’il est présent tous les dimanches à la Millegalerie, ainsi que les jours où auront lieu des événements (voir plus bas), vous aurez la possibilité de bavarder avec lui.
Il jette un regard aiguisé sur tout ce qui l’entoure
«Je voudrais vous expliquer, au sujet du travail de photographe de Serge Koch, ce qui suit», nous a dit Françoise Bande : «Il détient le pouvoir étonnant de figer une fraction de seconde et donne à voir une introspection intime d’une scène. Il nous livre une image qui peut nous éclairer ou nous renvoyer à une réflexion. Depuis son enfance, Serge Koch cherche à capter son vécu visuel, support de mémoire, pour l’inscrire à l’éternel présent. Pour cela, il a développé une aptitude à la réactivité, et traverse la vie les sens en éveil, avec un regard aiguisé pour tout ce qui l’entoure. Ce qui implique une observation particulière de son environnement, afin de pouvoir détecter les éléments graphiques, les jeux de lumière et les ombres, les apparitions, les interactions et les superpositions. L’artiste devient alors maître dans l’art de prévoir, et se tient prêt à capter toute situation potentiellement parlante pour lui. Ses photographies révèlent un caractère unique, car cela provient d’une expression personnelle dans l’immédiateté, elles racontent en filigrane l’artiste et sa sensibilité».
Le samedi 10 décembre, à 17 heures, dans la Millegalerie, Claudine Bohnenberger et Serge Koch proposent un aller-retour multi média, avec des questions, des réponses, des affirmations, des réactions, des images, ainsi que des interprétations. Connaissant nos deux hyper-créatifs et fins experts des domaines de la poésie et de l’art, ce sera un régal.