Kultur21. Juni 2023

«1h22 avant la fin», au TOL jusqu’au 30 juin

Une pièce à la fois drôle et dramatique

de Michel Schroeder

C’est dans la très agréable et conviviale petite salle du Théâtre ouvert Luxembourg (TOL) que nous avons assisté pour vous à une représentation fort réussie de la pièce «1h22 avant la fin» de Matthieu Delaporte.

Cette pièce est drôle, dramatique, et quelque peu embarrassante de par son sujet délicat. Les rôles collent parfaitement à l’actrice et aux deux acteurs de la pièce.

Lorsque vous prendrez pla­ce sur votre siège, l’acteur Raoul Schlechter sera déjà assis sur la scène, les pieds dans le vide. Il se met en situation, mais je pense aussi qu’il en profite pour scruter le public qui va assister à la représentation.

Bertrand vit seul dans un appartement rudimentaire. Il téléphone à sa compagnie d’assurance afin de déclarer un accident de voiture. On lui fait remarquer qu’il ne possède pas de voiture. «Non, non, en effet je ne conduisais pas. Je m’étais allongé au milieu de la route. Un conducteur a tout fait pour ne pas m’écraser, et s’est écrasé contre un arbre». Au fil de son entretien avec la dame qui est au bout du fil, il indique qu’il souhaite également mettre fin à son contrat d’assurance, étant donné qu’il ne va plus en avoir besoin.

Puis il téléphone à son fournisseur de courant. Là aussi, il demande à ce que l’on mette fin à son contrat.

Le public commence à se poser des questions. On finit par comprendre que Bertrand est au bord du suicide.

Au fil de la pièce on apprend que Bertrand aime les femmes, mais qu’il n’a jamais connu l’amour. Bertrand semble être une sorte d’oublié de la société, un mec comme on en croise de plus en plus aujourd’hui, désabusé, n’ayant plus vraiment goût à la vie, vivant par habitude. Quelque part ce constat est sinistre !

Arrive un personnage qui lui annonce que son rôle est de le tuer ...

Au fil d’absurdités, d’humour noir et de loufoqueries, le public accroche admirablement bien à la situation. Je vous conseille d’aller voir «1h22 avant la fin», les surprises et retours de situations sont nombreux.

Delaporte connaît, depuis plus de vingt ans, de magnifiques succès.

La metteuse en scène, Pauline Collet, a rejoint le collectif «Le Gueuloir» dont nous avons déjà parlé ici, à l’occasion des Nuits de la Culture. Elle a participé à une résidence d’écriture dans le cadre d’Esch 2022. Elle est également comédienne et autrice.

L’actrice Aude-Laurence Biver travaille au Luxembourg sous la direction de Fabienne Zimmer, Serge Tonnar, Sylvia Camarda, Véronique Fauconnet et de Sophie Langevin. On a eu l’occasion de la voir également au Théâtre national du Luxembourg, ainsi qu’au Grand Théâtre.

Raoul Schlechter a débuté sur les planches du Théâtre national du Luxembourg dans la production Hamlet de Frank Hoffmann. Au cinéma on a pu le voir, entre autres, dans «Eng nei Zait» de Christophe Wagner, dans «Le chemin du bonheur» de Nicolas Steil et, dernièrement, dans les séries «Capitani» et «Bad Banks».

Hervé Sogne a fait ses premiers pas professionnels sur les planches du Théâtre des Capucins, dirigé par Marc Olinger. Ensuite, il a joué dans de nombreuses pièces, un peu partout. Il a également joué dans plusieurs films, notamment dans «An American Werewolf in Paris».

Assister à une représentation dans la salle du TOL est toujours une belle expérience, la salle étant petite, la proximité avec les actrices et les acteurs est un «must» absolu. On se sent quelque peu impliqués dans l’action.

La mise en scène de Pauline Collet, la scénographie et les costumes de Joanie Rancier, sont géniaux.

Les prochaines représentations de «1h22 avant la fin» dans la salle du TOL (143, route de Thionville) à Luxembourg, auront lieu les 17, 20, 21, 28, 29 et 30 juin à 20h (Réservations : au 493166/ info@tol.lu/ www.tol.lu).