Kultur17. Dezember 2022

Expo à la galerie de l’Escher Theater

Olivier Sader, un des «grands» pionniers du graffiti

de Michel Schroeder

La galerie de l’Escher Theater au 122, rue de l’Alzette va accueillir régulièrement des jeunes artistes, l’offre en espace d’exposition s’étant étoffée. Actuellement il vous sera possible d’y contempler les travaux d’Olivier Sader jusqu’au 22 décembre.

Vous serez conquis, tout comme nous, par la richesse des facettes créatrices de cet artiste polyvalent, proposant un savant mélange de graffiti et d’art urbain, ou «street art», le tout enveloppé dans des couleurs qui plaisent beaucoup, qui explosent dans toutes les directions, avec une maîtrise exemplaire. En peu de temps, Sader est devenu un classique dans sa discipline, admiré par un public qui ne cesse de s’agrandir.

Vous apprécierez les mouvements qui imprègnent ses œuvres, tout comme son aisance lorsqu’il est influencé par la calligraphie. Dans ses travaux, vous allez également découvrir des murs, des briques, des tags, des flops, des slogans, des couleurs...

Artiste urbain et décorateur

Artiste urbain et décorateur, Olivier Sader a débuté en autodidacte, avec un réel talent et une envie toujours grandissante de dire, de s’exprimer à travers ses œuvres réalisées à la bombe aérosol. Si la rue, les murs ont été pendant longtemps son unique lieu d’expression, il a ajouté à ces lieux forts qui ont toujours accueillis avec plaisir ses réalisations, le travail en atelier, la coordination et l’organisation d’événe­ments culturels.

Il a découvert que tout cela lui permettait d’exprimer encore plus son talent.

Il y a quelques années encore, la discipline du «street art», ainsi que du graffiti, manquaient de reconnaissance. Aujourd’hui cela a nettement changé. Mais, pour réussir il est indispensable de croire en soi, et de se battre. Olivier Sader n’a jamais arrêté de se battre, aujourd’hui, son parcours est jalonné de réussites.

Chez Hariko à Esch, aux abattoirs de Hollerich…

Olivier Sader a découvert l’art du graffiti à l’occasion d’un voyage à Paris. Il est l’un des premiers à avoir importé cette culture dans notre pays, dans les années 90. N’est-il pas devenu une figure emblématique dans le domaine du style «writing», cette technique qu’il maîtrise à la perfection pour écrire et dessiner son nom ?

La raison d’être et de vivre de l’artiste est de faire du graffiti. C’est grâce à cette discipline qu’il a pu cesser de travailler en usine, de vivre de son art.

Il a créé l’a.s.b.l. «I love Graffiti» afin de se donner la possibilité de promouvoir cette discipline artistique qui lui tient à cœur et au corps, contribuant ainsi également à la reconnaissance du genre et à la diffusion de son histoire.

Il donne des cours de graffiti, entre autres, chez Hariko à Esch, avec l’artiste Stick. Tout le monde connaît probablement le «Hall of Fame», situé dans les anciens abattoirs de Hollerich. Olivier Sader est l’un de ceux qui ont donné vie et existence à ce lieu où il est possible de s’adonner à la passion du graffiti, et ce, en toute légalité.

Legacy

L’artiste explique que sa toile Legacy, réalisée en 2017, est celle qui traduit le plus et le mieux son amour pour le graffiti. Les amateurs et connaisseurs y verront les références, l’énergie et la brutalité du geste et du «flow» (flux) déversé sur les murs. Cette toile, explique Olivier Sader, a voyagé avec eux lors de leur «road trip» (virée, équipée) jusqu’en Iran, enroulée à l’arrière du van. «Je l’avais prise, ainsi que d’autres, au cas où, au détour d’une route, une galerie me donnerait l’opportunité de la présenter».

Bon vent à Olivier Sader, bonne route à ses projets. Merci de nous faire découvrir votre talent !