Kultur15. Dezember 2022

L’espace d’exposition «Subtile»

Valse à cinq artistes

de Michel Schroeder

Situé dans la capitale, au 21A, avenue Gaston Diderich, «Subtile» est à la fois espace d’exposition et caverne, où vous découvrirez les plus subtils objets de décoration. Ici, tout est organisé par Catherine Lebrun, pour que vous vous sentiez comme chez vous, détendu, à l’aise. «Subtile» se trouve au bout d’une sorte d’allée de jardin, une allée fleurie selon les saisons.

L’espace d’exposition est composé de plusieurs pièces au rez-de-chaussée, ainsi qu’au sous-sol. La moindre surface est dédiée à l’art, ainsi qu’aux belles choses. La galeriste a beaucoup de goût, et vous fera bénéficier de ses judicieux conseils.

Dans ce reportage, nous ne vous présenterons qu’une partie des artistes exposants. Ils viennent d’horizons différents (Brésil, Espagne, Italie, Belgique, Mexique, Luxembourg), c’est donc à un voyage avec Dedé Lins, Alexandre Aldavert, Patricia Sartori, Paulina Baron, Laurence de Tapol Nesson et Marianne Steinmetzer que nous vous convions.

Dedé Lins, influencé par la culture afro-brésilienne

Dedé Lins appelle ses réalisations des «fragmentos». Il s’agit de gravures géométriques au laser réalisées sur des chutes de cuir. On a envie de caresser ses œuvres pour ressentir la douceur de cette noble matière.

L’artiste vit entre le Brésil et l’Espagne, ce qui lui offre une grande liberté esthétique. Dedé Lins invite à un dialogue géométrique de lignes et de couleurs, résultat de la fusion d'influences contemporaines telles que le design, la mode, le pop art, ainsi que le «street art». Ses tableaux si particuliers sont influencés par l’art africain, très présent dans la culture afro-brésilienne de Bahia. Je dirai qu’il est entré dans un mouvement à la fois ethnique, urbain et technologique.

Patricia Sartori et son nouveau langage abstrait

Née au Brésil, elle est d’origine milanaise. En 2015, elle s’est installée à Bruxelles.

Dans les peintures qu’elle affectionne de réaliser aujourd’hui, Patricia Sartori utilise une fine plaque de métal comme support pour gratter de l’acrylique, engendrant ainsi un processus unique de sérigraphie manuelle. Ses œuvres créent un nouveau langage abstrait situé entre la peinture expressionniste et le design graphique. L’artiste explique que ses créations évoquent parfois les formes de la nature, des sculptures, des totems, des paysages.

Le pacte avec la nature d’Alexandre Aldavert

Alexandre Aldavert crée et recherche des paysages organiques où se nouent des scènes qui nous rappellent notre humanité. L’artiste explique qu’il est un photographe qui fait de la mise en scène, qu’il prend le temps de créer un écrin, qu’il dessine des paysages qu’il photographie pour les figer dans le temps, les préserver.

Le travail d’Aldavert est marqué par l’idée d’émerveillement. Il souhaite comprendre et préserver notre environnement. Ses œuvres déploient des figures végétales, animales et minérales aussi troublantes que belles, elles sont empreintes d'interrogations sur notre société contemporaine qui a trop tendance à méconnaître la nature.

Paulina Baron, originaire du Mexique

Paulina Baron est née en 1993 au Mexique. Elle ne cesse de se réinventer, de se chercher. Elle utilise de nombreuses ressources et matériaux qu’elle trouve dans la nature : fleurs, minéraux, plantes, feu. Elle transforme, retransforme. En 2021, elle a remporté le Luxembourg Art Prize de la Pinacothèque de Luxembourg.

Rencontre avec Marianne Steinmetzer

L’artiste luxembourgeoise Marianne Steinmetzer réalise des travaux en porcelaine fort réussis. Pour elle, la blancheur de la porcelaine, sa finesse et son toucher ont toujours été convoitise, ainsi que son envie de se lancer dans cette discipline.

Cédons la parole à Marianne : «Très tôt, j’ai adoré les réalisations de manufactures de Limoges, j’ai découvert les porcelaines artisanales, et j’ai finalement peint mes premières œuvres sur porcelaine blanche émaillée. Mais j’avais décidé de ne pas en rester là. J’allais réaliser mes propres pièces. Je me suis mise au tournage et au coulage. Quel plaisir, quelle révélation ! Mais aussi ce fût un apprentissage permanent, un défi complet. La porcelaine se comporte en diva capricieuse qui ne se laisse pas facilement appréhender. Du fait de sa composition elle se distord facilement, la moindre hésitation du geste se révélant à la cuisson.

Je me suis lancée dans les techniques décoratives, j’ai essayé différentes porcelaines, mélangé les pigments pour élargir ma gamme de coloris, j’ai suivi des cours pour apprendre à réaliser des moules en plâtre. Et tous les jours je me rends compte que je peux passer mon existence à avancer. J’aime réaliser des récipients, bols, vases, enveloppant et arrondis, protecteurs. Mes pièces peuvent être destinées à l’usage domestique ou à la décoration.

La porcelaine est une matière tellement parfaite en soi que j’opte souvent pour une seule couleur dans le décor, associée à un relief, par exemple, ou alors je marie un biscuit à la glaçure».

Pour Marianne Steinmetzer, les réalisations de ses œuvres en porcelaine sont en osmose parfaite avec elle.