Kultur08. September 2009

Et si la liberté !: témoignages

A travers l’histoire des hommes, des peuples ont assujetti d’autres hommes, d’autres peuples. L’expression de cet avilissement prend diverses formes parmi lesquelles, l’envahissement, l’occupation, l’esclavage, le colonialisme, l’assimilation ou la guerre, le génocide. Lorsque le peuple victime finit par retrouver des forces, par lui-même ou avec le concours d’autres, il organise un procès pour se faire justice et exige réparation, comme bien des pays ont pu le faire avec l’Allemagne de la seconde guerre mondiale.

Mais, lorsque le peuple victime est encore trop faible par rapport à son bourreau, pour être en mesure d’exiger la reconnaissance des faits qui peut conduire au mea culpa et à réparation, le processus de réconciliation peut émaner du peuple bourreau sur lequel le temps aura fait son œuvre et permis la prise de conscience collective qui engendre le devoir de mémoire.

Reconnaître le statut de victime à un peuple, surtout par le bourreau d’hier, c’est le défaire du poids de l’influence négative de l’histoire, et le dévêtir de son complexe de peuple infériorisé. Son génie créateur peut alors se libérer. C’est aussi cela, le droit des peuples.
Dans notre société moderne, la reconnaissance des faits est le minimum que l’on demande à l’auteur d’un crime, ne fût-ce que, pour que la famille puisse faire son deuil.

Dieu sait que le continent Africain a été victime de colonisations criminelles. Aujourd’ hui, certains pays considèrent que la tutelle de l’ancienne puissance coloniale est nécessaire. D’autres se souhaitent plus épanouis, émancipés et entendent assurer et assumer pleinement l’indépendance.

Le professeur Mamadou Koulibaly, auteur du livre Eurafrique ou Librafrique, l’ONU et les non-dits du pacte colonial, publié aux Editions de l’Harmattan (www.librairieharmattan.com), invite à travers son essai, les Africains à s’assumer entièrement. Cet ouvrage a été publié dans la collection Afrique Liberté.

Professeur de Gestion des Ressources Humaines, Patricia Braflan-Trobo, publie aux Editions de l’Harmattan (www.librairieharmattan.com), son livre Société post-esclavagiste et management endogène, le cas de la Guadeloupe.

En effet, pour ce qui est de la gestion des hommes au travail en Guadeloupe, les méthodes de management qui s’y appliquent le sont dans une société issue du mode de production servile, dont les caractéristiques organisationnelles sont à bien des points de vue proches de l’ordre de l’esclavagisme récent/contemporain.

Cela est d’autant plus vrai que 160 ans après l’abolition de l’esclavage la formation sociale héritée de ce dernier fait que la place des « races » n’a guère changé dans la société guadeloupéenne. Les détenteurs du capital et les hauts fonctionnaires ou cadres sont majoritairement issus du groupe dit blanc et la masse des ouvriers et salariés est invariablement composée de Guadeloupéens d’origine africaine ou indienne. La société guadeloupéenne moderne est encore constituée de classes sociales raciales dont les frontières gardent une grande étanchéité. L’accession des afro et indoguadeloupéens à des postes de dirigeants d’entreprise, de managers ou de cadres s’est faite et se fait encore dans une société bâtie sur le préjugé de couleur, encore bien actif, qui affecte historiquement une place et des fonctions précises à chaque ethnogroupe.

Cher lecteur, tu trouveras dans mon livre, le récit des souffrances et de peines que nous, les plus malheureux enfants du monde, avons subies au temps de notre vie en cet enfer terrestre qui a nom Ausch­witz-Birkenau. Je pense qu’à l’heure où tu liras mon livre ce nom est déjà bien connu du monde, pourtant personne ne pourra croire à la vérité de ce qui se passe ici. D’autres pensent que si l’on transmet au monde par la radio avec quelle barbarie, quelle atrocité, quelle brutalité est traité ici l’être humain, ce ne sera perçu que comme simple propagande de terreur. Je veux donc te démontrer que tout ce que tu as entendu, y compris ce que j’écris ici, n’est qu’une part minime de ce qui s’est réellement passé à Auschwitz-Birkenau. Ici est le lieu créé par le pouvoir des bandits, les nazis, comme repaire d’extermination tout exprès pour notre peuple, et en partie aussi pour d’autres peuples. C’est ainsi que Zalmen Gradowski, né en Pologne en 1910, déporté en 1942 à Birkenau avec sa famille, gazée le jour même, commence son livre Au cœur de l’enfer, publié dans la collection TEXTO aux Editions Tallandier (www.texto-legout­delhistoire.com/www.tallandier.com) Transféré au Sonderkommando du crématoire numéro III, il a été assassiné le 4 octobre 1944.

Les Sonderkommando étaient formés de déportés juifs pour la plupart, chargés d’assurer le fonctionnement des chambres à gaz et des crématoires d’Auschwitz-Birkenau. Ces témoins, toujours indésirables à un moment ou à un autre, étaient régulièrement exécutés. Le manuscrit du livre de Zalmen Gradow­ski, enfoui dans le sol, a été heureusement retrouvé. C’est ainsi que ce témoignage nous est parvenu.

Les libertés ont souvent été acquises suite à des Révolutions. Dans la collection Tempus l’Histoire en Poche vient d’être publié aux Editions Perrin, l’ouvrage collectif Comment naissent les Révolutions. Les déflagrations révolutionnaires sont le produit d’un mélange volatile d’événements passés, parfois passés inaperçus, que les historiens qui ont participé à cet ouvrage ont entrepris d’étudier, en analysant non seulement le cas français depuis 1789 jusqu’à mai 68, mais également les grandes révolutions des XIXème et XXème siècle. Cette publication propose une somme colossale d’informations à propos des Révolutions.

Michel Schroeder