Jusqu’au 8 septembre au Casino Luxembourg, Forum d’art contemporain
My last Will – Ma dernière volonté – Que restera-t-il ?
Cette exposition multimédia présente les travaux de trente-deux artistes internationaux, ainsi que de collectifs d’artistes. C’est à l’initiative du duo d’artistes Marc Weis et Martin De Mattia qu’elle a été mise en place. Il vous sera possible de la visiter jusqu’au 08 septembre au Casino Luxembourg – Forum d’art contemporain (41, rue Notre-Dame L- 2013 Luxembourg www.casino-luxembourg.lu info@casino-luxembourg.lu Tél : 22 50 45). Tous ces artistes se sont penchés sur la question « Que restera-t-il ? ». Un ouvrage a été publié, accompagnant l’exposition. Cette publication réunit tous les textes, dessins, collages et photographies qui ont vu le jour en amont de l’exposition.
Cette exposition a été réalisée en coproduction avec les « Kunstsammlungen Chemnitz ».
Des interrogations importantes par les temps qui courent
Ce parcours d’exposition original, ponctué d’une multitude d’œuvres récentes, dont cinq installations vidéo et sonores inédites. Dans une approche critique, le questionnement par chacun des artistes sur l’héritage qu’ils laisseront révèle la diversité des perceptions face à leur propre création. Ils cherchent à aller au cœur de leur objectif artistique et de leurs centres d’intérêts personnels.
C’est avec radicalité que certains artistes s’emparent de leur environnement familial et de son héritage.
« Que restera-t-il ? » est une interrogation à se poser d’urgence, surtout dans le contexte d’une pandémie qui a marqué les individus et des situations de guerres, de conflits et d’autres désordres politiques.
Tobias Zielony se remémore les moments intenses de son enfance. Raphaela Vogel intervient sur des peaux de bêtes, composantes fétiches indéniables. Schönfeld et Scoufaras mettent en garde contre les déchets contaminé, tandis que Lara Almarcegui acquiert des droits miniers afin d’empêcher d’extraction et la destruction par des entreprises d’une nature vierge.
Iván Argote, artiste colombien, s’imagine un avenir sans l’héritage des monuments coloniaux. Et Mohammed Bourouissa interroge le portrait de l’activiste noire Assa Traoré sur les réseaux sociaux, dans une série de portraits réalisés à l’aide de l’Intelligence Artificielle. La mort aussi s’invite dans l’exposition en tant que sujet.
Quelques précisions au sujet d’une sélection d’œuvres
L’artiste colombien Iván Argote a, en imagination, créé un avenir sans monuments laissés par le colonisateur. Il porte, à l’aide de ses travaux, un regard sur le présent depuis un futur meilleur. L’artiste explique qu’il a voulu produire des hallucinations, investir les lieux mêmes pour demander, au vu et au su de tout le monde, pourquoi nous continuons à commémorer des figures coloniales. Pourquoi nous semble-t-il normal de célébrer la domination d’une culture par une autre, pourquoi nos espaces publics servent-ils toujours de lieux où s’affichent le pouvoir et l’autorité.
La mystérieuse photographie Zodiac du cinéaste et artiste français Clément Cogitore met en évidence le fait que nous sommes tous, à notre insu, les héritiers du passé. Elle montre un homme qui se fait tatouer sur le dos une carte du globe céleste inspirée d’une gravure sur bois d’Albrecht Dürer.
Depuis leur jeunesse, les jumelles néerlandaises Liesbeth et Angélique Raeven forment un duo d’artistes. Elles ont créé une poupée-robot réaliste, Annelies, dont elles partagent les traits. À la mort de l’une des sœurs, le robot Annelies restera pour l’autre une sorte d’ersatz réconfortant. Ce duo d’artistes est connu pour des œuvres à caractère performatif souvent extrêmes.
La grande peinture à l’huile Cosmic Prayer de Portia Zvavahera impressionne à la fois par la luminosité de ses couleurs et le calme qui émanede l’arrangement des figures. Sa pratique rituelle de la peinture s’inscrit dans la tradition de son pays d’origine, le Zimbabwe, et donne lieu à des compositions picturales rythmées et musicales. Ses motifs ont pour source ses rêves, visions et souvenirs.
Pour My Last Will, l’artiste So Hui-Yu a réalisé un film aux images émouvantes. Mêlant images historiques et imaginaires de science-fiction, le film offre une vision kaléidoscopique de l’héritage culturel et social, tout en faisant allusion à des tensions sociales.
Informations pratiques : Le Casino Luxembourg – Forum d’art contemporain est ouvert les lundis, mercredis, vendredis, samedis et dimanches, de 11 à 19 heures, les jeudis de 11 à 21 heures.