Luxemburg

Syndrome d’épuisement professionnel

Burn out, lorsque le stress devient chronique

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Le syndrome d’épuisement professionnel, également connu sous le nom de burn out (incendie intérieur), se répand de plus en plus. Outre à la fatigue continue, on compte aussi parmi les symptômes : l’épuisement mental, la déprime, la démotivation,... mais également l’irritabilité. Il est important de souligner que les effets du stress chronique sur la santé mentale des travailleurs se manifestent surtout dans les pays industrialisés.

Y a-t-il vraiment de quoi s’étonner qu’un tel phénomène s’étende toujours plus ? Les entreprises exigent de plus en plus de leur personnel, toujours plus (flexibilité) et toujours plus vite... rentabilité oblige. Résultat : le stress devient chronique et l’anxiété fait partie du quotidien Avec les temps qui courent, le risque de perte de l’emploi est élevé et personne n’est à l’abri de la précarité.

Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le burn out se caractérise par « un sentiment de fatigue intense, de perte de contrôle et d’incapacité à aboutir à des résultats concrets au travail ».

Les personnes atteintes par cette maladie professionnelle s’épuisent mentalement et physiquement, en travaillant toujours plus pour atteindre des objectifs irréalisables. On observe que si les personnes ayant une plus forte propension à l’anxiété ou une conscience professionnelle très poussée, étant perfectionnistes ou incapables de déléguer, sont plus susceptibles d’être atteintes, et que certaines professions du milieu médical, de l’enseignement ou du social semblent plus exposées, il est clair que le burn out peu toucher chacun d’entre nous, indépendamment de la profession.

Il ressort d’une étude récente sur le bien-être au travail au Luxembourg, commanditée par la Chambre des Salariés et réalisée par TNS-Ilres dont les résultats ont été publiés en avril dernier, que 43% des salariés ressentent du stress au travail, pour 13% le stress est continu et pour 30% il est fréquent, pour 53% il s’agit de stress négatif, et pour 38% « surtout positif ». Les salariés les plus touchés par le stress négatif sont ceux des secteurs social et santé (53%), des finances (53%), de l’enseignement (51%) et des transports (50%).

En ce qui concerne le burn out, 20% éprouvent ce sentiment, desquels 3% continuellement et 17% fréquemment, le secteur le plus touché étant l’enseignement avec 38%.

Le député André Bauler, qui s’inquiète du coût économique et social du burn out, a demandé à François Biltgen, ministre du Travail et de l’Emploi, ce que le gouvernement a fait en la matière (études, analyses) et ce qu’il compte faire en matière d’information et de sensibilisation ?

Le ministre fait savoir qu’au niveau du burn out, les programmes d’information et de sensibilisation sont « plutôt rares », mais que des initiatives existent, au niveau des chambres professionnelles, dans les domaines du stress et de l’harcèlement moral, des sujets liés à celui du burn out.

Il est clair qu’une campagne d’information et de sensibilisation sur le burn out, accompagnée de mesures qui s’imposent pour l’éliminer serait nécessaire mais... qu’adviendra-t-il ensuite de la sacro-sainte rentabilité ?

I.P.I