Pierre Földes a réalisé son film «Saules aveugles, femme endormie» d’après les nouvelles de Haruki Murakami. Ce film d’animation a été présenté en compétition officielle lors du Lux Film Fest.

Avant d’être présenté au Grand-Duché, ce film a remporté le Grand Prix du scénario, le Prix de la meilleure musique de film, ainsi que la mention du jury lors du Festival international du film d'animation d'Annecy, une référence en la matière.

L’écrivain Haruki Murakami n’est pas seulement un auteur respecté, mais c’est aussi un phénomène éditorial. Les livres de cet auteur japonais sont vendus par millions d’exemplaires à travers le monde. Les histoires de cet auteur emblématique parlent à chacun. Il s’agit d’une œu­vre forte, emprunte de «pop culture» et d’universalité, ancrée dans une époque, et ouverte sur un imaginaire onirique, à la fois exotique et référentiel.

2011, alors qu’un tremblement de terre et un tsunami affectent sérieusement Tokyo, Kyoko quitte subitement son mari. Désemparé, celui-ci prend une semaine de congé et part dans le nord pour y livrer une boîte au contenu énigmatique à deux jeunes femmes. Son collègue, disgracieux et solitaire, se retrouve nez à nez avec un crapaud de deux mètres de haut lui demandant de l’aide pour sauver Tokyo d’un autre tremblement de terre imminent.

Influencés par leurs visions du tremblement de terre, sous la forme de saules maléfiques, d’un lombric géant, d’un vœu secret, d’une boîte mystérieuse et d’un corridor sombre et sans fin, les 3 personnages de ce film tentent de renouer avec eux-mêmes.

Fortement épuré, et d’une grande sensibilité, «Saules aveugles, femme endormie» est un chef d’œuvre que je vous invite à aller voir, sans faute !

Pour Pierre Földes, l’animation semblait évidente pour pouvoir retranscrire le style, ainsi que l’évanescence de Murakami. C’est suite à un dialogue entamé entre Haruki Murakami et Pierre Földes, sur son approche globale et accompagné de son travail d’animation, un style graphique et visuel sachant épouser son propre imaginaire, que l’auteur japonais a été séduit.

Le style du dessin, à la fois doux et innovant, laisse le spectateur pénétrer l’univers du réalisme magique que Pierre Földes exploite au mieux, mélangeant les codes de l’imaginaire, de la fable et de la réalité quotidienne, chers à l’auteur japonais.

Je suis d’avis que ce film a été davantage pensé comme une partition que comme un scénario : les personnages n’ont pas vraiment d’enjeux, pas de conflits évidents. On ne sait pas grand-chose d’eux, ni d’où ils viennent, ni où ils vont. Peu à peu, on commence à comprendre certaines choses et à deviner les aspects de leurs personnalités.

Fondée en 2012 par Pierre Urbain et David Mouraire, la société de production indépendante luxembourgeoise Doghouse Films développe et produit des films de qualité avec des messages clairs et à forte valeur ajoutée artistique, qu’ils soient destinés à un public adulte ou familial. Ce film est distribué par la société luxembourgeoise Tarantula.