Par un splendide après-midi du mois d’août, sans trop de chaleur, nous nous som­mes rendus à Asselborn, pour assister à la randonnée guidée conduisant sur les traces des postillons des Tour et Taxis de l’Eislek, il y a 500 ans.

Notre randonnée a pris son départ devant l’Auberge du Relais Postal d’Asselborn. Nous avons fait connaissance avec deux des personnages principaux : le marchand de draps Martin Tissus d’Echternach et le Maître du relais postal d’Asselborn, Franz Kleffer. Soit dit en passant, que certains rôles représentant des personnages masculins sont interprétés par des dames.

Franz demande à Martin Tissus qui souhaite se rendre à Bruxelles, de lui rapporter de la dentelle fabriquée sur place. Franz lui conseille de suivre la route fixe utilisée par les courriers pour se rendre de Rome à Bruxelles, pour principalement acheminer le courrier impérial des Habsbourg.

En route, Martin Tissus demande son chemin à la cuisinière du curé. Elle avoue qu’elle aussi souhaiterait voir le monde, mais que son fameux curé prétendait toujours qu’il faut prendre, dans la vie, les événements comme ils viennent. Sauf que lui il se graisse la panse comme on dit et prend tout le bon temps qu’il peut !

Un autre personnage raconte à Martin Tissus que les attaques dans le but de voler les voyageurs ne sont pas rares. Il faut principalement se méfier des soldats qui récoltent l’impôt et qui, lorsque l’occasion se prête, détroussent vo­lontiers d’humbles passants.

Un postillon raconte sous quelles conditions misérables il travaille. Et comment les palefreniers sont mal considérés. Leur tâche de soigneurs de chevaux n’est pas de tout repos. Ils n’obtiennent aucun salaire, sont maigrement nourris et logent dans des conditions sommaires.

Sur son parcours, Martin Tissus rencontre ensuite Siss, grande spécialiste des plan­tes. Elle doit se méfier, car de mauvaises langues prétendent qu’elle est une sorcière.

Elle parle des privilèges dont bénéficient les riches, de la pauvreté dans laquelle survit la grande majorité de la population. Méfiez, mon cher Martin, des créatures démoniaques qui hantent nos forêts. Elles ne font pas seulement partie de l’imaginaire populaire, elles sont tristement bien réelles.

Nous avons appris et on nous a montré les plantes médicinales de nos régions, pour soigner les bronches, ainsi que de nombreuses autres maladies, pour éviter les rides de la vieillesse, pour chasser les vers du corps…. On fabriquait, jadis, même de la bière naturelle et du savon à base du Seiffenkraut.

Poursuivant son chemin, Martin Tissus croise la route de François le postillon. Il explique les nombreux attaques et vols commis sur la voie postale, les rencontres avec les loups. Martin prend alors la sage décision de ne pas poursuivre sa route vers Bruxelles.

La randonnée quitte alors l’ancien tracé de la voie postale, pour traverser des prairies, de la forêt. Parfois le chemin est escarpé, mais ici tout est d’une beauté à couper le souffle. Les efforts n’auront pas été vains.

Arrivés à un contrefort, nos guides et les acteurs nous invitent à déguster du pain et du saucisson. Un beau moment convivial.

Martin et François expliquent que nous allons maintenant rejoindre le Domaine du Moulin d’Asselborn. En chemin, nous rencontrons Pierchen, tailleur de pierres qui travaille pour un maître local. Actuellement toute l’équipe est affairée à la construction du Château de Clervaux. Grâce aux explications du jeune tailleur de pierre, nous apprenons l’exiguïté des maisons du peuple (une seule pièce servant à tout) et l’opulence et la grandeur des maisons des riches.

Le dernier personnage avec lequel nous ferons connaissance sera Paul le meunier. Il livre des détails sur la vie au moulin, souvent assez rude.

Asselborn, pendant 150 ans le seul relais postal de notre pays

A l’époque, les postillons devaient voyager des semaines pour atteindre leurs destinations. L’importante artère de communication mise en place, appelée la route des courriers, passait par l’Oesling au 16ème et 17ème siècle. Le villa­ge d’Asselborn, dans la Com­mune de Wincrange, fut dès 1520 et pendant 150 ans le seul relais postal de l’actuel Luxembourg. C’est ici que la famille Kleffer dirigeait les choses jusqu’à ce que la route soit déplacée vers le sud.

25 août, date de la prochaine randonnée

La prochaine randonnée, sur le même thème, aura lieu le 25 août, en nocturne, de 19 heures à 22h30. Cette randonnée comptabilise un total d’un peu plus de 5 kilomètres. Le degré se situe entre facile et moyen. Prévoyez toutefois des chaussures solides, ainsi que du ravitaillement, tel que boissons et petit encas.

Veuillez noter que la randonnée est proposée uniquement en langue luxembourgeoise. Le départ se fait à l’Auberge du Relais Postal, 5, Posteck à Asselborn.

Si vous souhaitez participer à cette inoubliable randonnée historique, réalisée en collaboration avec le Parc naturel de l’Our et l’Office Régional de Tourisme (Visit Eislek). Veuillez effectuer votre réservation sur www.naturpark-our-lu