Ausland

La gauche européenne face à la crise

Le numéro 100 de la revue Études marxistes vient de paraître

Voici le numéro 100 de votre revue. Depuis vingt-quatre ans, la revue Études marxistes s’est efforcée de remplir la mission énoncée dans le premier numéro paru en 1988 : « rendre compte des analyses matérialistes, progressistes, susceptibles d’affiner la réflexion marxiste dans tous les domaines de l’actualité comme dans ceux du passé qui éclairent les situations d’aujourd’hui ». À une époque où il était de bon ton de crier à la « mort du marxisme », elle affirmait « la fécondité et l’efficacité du marxisme qui a permis à des millions d’hommes, aliénés depuis des millénaires, de se libérer économiquement et socialement. Il donne aux asservis du tiers monde et du monde capitaliste une conscience lucide de leurs possibilités libératrices. Il donne à la classe ouvrière et à ses alliés une théorie et une méthode scientifique de combat pour construire une société qui mettra fin à l’exploitation de l’homme par l’homme ».

Le marxisme est tout le contraire d’un dogme. Pour un marxiste toute vérité est à la fois relative et absolue, « pas au sens de la négation de la vérité objective, mais au sens de la réalité historique des limites de l’approximation de nos connaissances par rapport à cette vérité ».

Les temps ont changé. Il est de nouveau plus facile de parler de Marx depuis que de nombreux économistes et hommes politiques l’ont redécouvert. Dès le début de la pire crise depuis 1929, ses analyses s’avèrent, une fois de plus, d’une actualité brûlante en matière d’économie. Les analyses marxistes de la crise et de la politique inhumaine du monde politique dévoué au grand capital trouvent aujourd’hui une audience plus large. En témoignent le succès remarquable et durable du livre de Peter Mertens, le président du Parti du Travail de Belgique (« Comment osent-ils ? La crise, l’euro et le grand hold-up », Aden, 2012) et la percée électorale de ce parti.

Études marxistes veut à l’avenir jouer un rôle plus actif dans ce débat de société. Évidemment, nous garderons les points forts sous forme de dossiers. Toutefois, nous tenterons de les aborder en apportant des aspects ou des points de vue différents. Convaincus du caractère de plus en plus européen et international de la lutte, nous continuerons à regarder au-delà des frontières et de vous présenter les analyses marxistes les plus pertinentes paraissant dans d’autres langues. La complexité des nouveaux problèmes que pose un monde en évolution permanente exige cette coopération internationale. Mais nous voulons aussi être plus rapides sur la balle. Non pas comme un quotidien – Études marxistes reste trimestriel –, mais, avec des articles plus courts, nous serons désormais plus proches de l’actualité, pour en éclairer les enjeux plus fondamentaux. Sous la forme d’interviews ou d’opinions, d’une rubrique « livres » plus fournie, nous tenterons de mettre nos lecteurs en contact avec ceux qui contribuent à faire avancer la réflexion et le combat pour une autre société. Nos lecteurs peuvent nous aider en cela en signalant des articles, des livres ou des auteurs.

Nous avons voulu profiter de ce numéro 100 pour traduire ce changement aussi au niveau de la forme. Nous espérons que des rubriques plus claires (politique intérieure belge, Europe, international, dossier, débat de société, culture, rubrique livres) rendront la lecture plus facile. Car nous ne sommes pas une revue académique, mais une revue qui publie des analyses les plus rigoureuses possible, tout en les rendant accessibles à un nombre aussi grand que possible.

À l’occasion de ce centenaire, nous tenons à remercier nos abonnés et nos lecteurs fidèles, y compris à l’étranger. Cela nous fait chaud au cœur de recevoir des let-tres comme celle d’un lecteur français – nous avons de nombreux lecteurs en France, au Luxembourg et aux Pays-Bas – qui vient de nous écrire :

« Je tiens à vous féliciter pour le contenu de la revue. Grâce à vous, les vrais communistes français ont une revue qui arme les consciences pour combattre le système capitaliste mondialisé. Je veux souligner en particulier le contenu du n°99/2012, qui est tout à fait remarquable. »
En voyant comment la revue est appréciée loin de Bruxelles et qu’elle sert le combat aussi dans d’autres pays, nous nous sentons plus obligés encore de faire en sorte qu’elle progresse et prenne une place plus importante dans le débat politique et théorique parmi les progressistes.

Herwig Lerouge

Études marxistes 68, rue de la Caserne, 1000 Bruxelles, Belgique

Tél. : 0032 (0)2 504 01 44

Fax : 0032 (0)2 513 98 31

E-mail : emms@marx.be

Site web : http://www.marx.be