Kultur23. Februar 2024

Jusqu’au 24 février à Schifflange

Marie-Josée Kerschen, un demi-siècle de sculpture

de Michel Schroeder

Amies lectrices et amis lecteurs, il vous est encore possible jusqu’à dimanche, de 14 à 18h, de visiter cette belle exposition de sculptures de Marie-Josée Kerschen qui se tient à la galerie d’art de la Schëfflenger Konschthaus au 2, avenue de la Libération à Schifflange.

Eté 1973, première sculpture

Marie-Josée Kerschen est née à Esch-sur-Alzette en 1952. De 1974 à 1978, elle a étudié à la Staatlich Kunstakademie de Karlsruhe, et de 1978 à 1982, à l’Accademia di Belle Arti de Carrare. C’est à Vianden qu’elle vit et travaille en qualité de sculptrice professionnelle. Cette exposition, à la Schëfflenger Konschthaus, fête un anniversaire particulier : les cinquante années de création de Marie-Josée Kerschen, un demi-siècle, lors duquel elle a créé, réalisé, des centaines de sculptures.

Le bois, son matériau de prédilection

Celle qui, en 2022, a été nommée chevalière de l’Ordre national de Mérite dans le domaine de la culture au Luxembourg, nous a expliqué qu’après avoir travaillé le marbre, et expérimenté pendant quelques années sa créativité sur différents matériaux, elle est revenue au bois, son matériau de prédilection : «Le bois est mon matériel préféré, il me parle et j’arrive à communiquer avec lui, parfois je travaille aussi l’argile, et lorsque je réalise des œuvres publiques, je privilégie le bronze».

Marie-Josée Kerschen est porteuse de nombreuses richesses intérieures : elle vibre en harmonie avec le bois, avec les forêts, elle porte en elle des poèmes, des chants, des amours.

Son corps-à-corps avec les arbres restera à jamais gravé dans les mémoires, dans les anthologies, et même dans les mémoires des générations à venir. L’œuvre de cette artiste ne tombera jamais dans l’oubli.

Elle crée des personnages, non pas sortis de l’argile, mais du bois, un bois vivant et vibrant. Elle donne naissance à des créatures qui entreront dans l’histoire, comme Pinocchio de maître Geppetto !

«Ses sculptures permettent à l’artiste de traduire sa confrontation avec la vie qui donne l’impulsion profonde à sa créativité, donc aussi avec les exigences terribles de cette vie, avec ses heurts, ses bonheurs et ses malheurs», a écrit l’éminent Guy Wagner.

Une intensité de mouvement, ainsi que de la force

La démarche créatrice de Marie-Josée Kerschen est unique.

Ses œuvres sont pures et sobres, élégantes, fortes. Vous apprécierez la diversité, la richesse des attitudes, ainsi que l’intensité des mouvements.

L’artiste compose des histoires autour et avec ses figurines de bois, des histoires qui prennent vie dans ses rêves, dans nos rêves également.

En visitant son exposition à Schifflange vous verrez les histoires qu’elle a composées ces derniers temps. Elle en a réalisé toute une série en utilisant des troncs de saule récupérés après les graves inondations qui ont eu lieu les 14 et 15 juillet derniers dans l’Ahrtal, en Allemagne. Le produit de la vente ira directement aux sinistrés de cette gravissime catastrophe naturelle.

Marie-Josée Kerschen, une amie inconditionnelle des animaux

Marie-Josée Kerschen quitte la douceur de son lit, tous les jours, sans exception, à 7 heures tapantes. Ensuite, elle prend un café, avant de promener ses chiens.

Nous étions, un jour de septembre, assis à une terrasse le long de l’Our. Nous avions visité ce jour-là une exposition à la galerie ViArt, dont elle est présidente. Nous sommes ensuite passés chez elle, pour un petit bonjour, et lui redire notre amitié.

Alors que nous étions assis à la terrasse, nous l’avons vue descendre la ruelle où elle habite, et possède son atelier. Elle était accompagnée de ses chiens. Ils se sont dirigés vers la lisière de la forêt, puis sont entrés sous la futaie, et ont disparu entre les arbres.

Son amour pour ses chiens est inconditionnel.

Prix et dates clefs

En 1979, Marie-Josée Kerschen a remporté le «Premio del pubblico» à Carrare, en Italie ; en 1983, le Prix de la Sculpture de la Biennale des Jeunes, à Esch-sur-Alzette ; en 1992, le Prix Grand-Duc Adolphe du Cercle Artistique Luxembourg ; en 1993, le Prix du Ministère de la Culture, à l’occasion de la Quinquennale d’Esch-sur-Alzette ; en 1996, le Prix d’art Limes ; en 2004, la Mention du Jury à la Chaise en folie, en France ; et en 2009, le Prix du Jury à Hettange-Grande, également en France.

Ses expositions individuelles et collectives se comptent par dizaines : Allemagne, Autriche, Finlande, Luxembourg, République Tchèque, Lituanie, Hawaï…