Il a d'abord été président de la délégation des ouvriers chez Cactus, puis, après l'introduction du statut unique, président de la délégation du personnel de tous les salariés de Cactus. Épine dans le pied de la direction du groupe de distribution, il a reçu une «mise à pied» en 2009, mais a gagné tous les procès avec le soutien du syndicat et a dû être réintégré dans l'entreprise après trois ans et demi. Depuis, ce «working class hero» s'engage résolument pour les intérêts de ses collègues en tant que président de la délégation du personnel. Nous nous sommes entretenus avec Patrick Ourth, qui est également président du Syndicat Commerce et vice-président de l'OGBL.

Zeitung: Dans quelques jours, il y aura des élections pour la délégation du personnel chez Cactus, une des plus grandes entreprises du pays. Quelle est l'ambiance parmi les salariés?

Patrick Ourth: L’ambian­ce chez Cactus peut être qualifiée de tendue, car le personnel a été réduit de sorte que les salariés restants doivent travailler plus et qu'il devient souvent encore plus difficile de concilier travail et vie privée.

Le fait que les travailleurs doivent se serrer la ceinture en raison des nombreuses augmentations de prix, alors que Cactus réalise des bénéfices élevés, contribue également à cette situation.

Les bénéfices devraient être répartis de manière plus équitable

Alors que la direction se plaint de la situation difficile dans le commerce de détail et que nous devons nous battre pour chaque euro pour le personnel lors des négociations des conventions collectives, Cactus fait des bénéfices toujours plus importants. En 2019, c'était 37 millions d'euros, en 2021 déjà 97 millions et en 2022 même un record de 234 millions de bénéfice net, dont 200 millions ont été distribués aux actionnaires.

Face à de tels chiffres, il serait à mon avis opportun que les bénéfices soient répartis plus équitablement, car ce sont tout de même les salariés qui créent la richesse de Cactus par leur force de travail.

Zeitung: Malgré ces injustices, l'OGBL a tout de même réussi, en collaboration avec la délégation du personnel et les salariés de Cactus, à obtenir régulièrement des améliorations de la convention col­lective, malgré toutes les résistances du patronat. Ce n'est pas rien, n'est-ce pas?

Patrick Ourth: C'est une grande satisfaction pour moi et pour notre syndicat. Oui, il y a une bonne convention collective chez Cactus, mais uniquement grâce à l'engagement de l'OGBL qui peut compter sur le soutien des salariés. Sans notre engagement permanent, sans nos efforts persévérants pour non seulement maintenir les améliorations de la convention collective obtenues jusqu'à présent, mais aussi de les développer, cela ne serait pas possible.

L'engagement persistant de l'OGBL a porté ses fruits

En tant qu'OGBL, nous sommes particulièrement fiers que, grâce à l'engagement persévérant de notre délégation de négociation et avec le soutien des délégués du personnel et du personnel, nous ayons réussi à obtenir, via la convention collective signée le 15 juin 2023 pour les quelque 3.200 salariés, des augmentations salariales significatives - des échelons salariaux supplémentaires et une prime unique pouvant aller jusqu'à 900 (!) euros bruts selon l'ancienneté.

Pour montrer à quel point nous travaillons en étroite collaboration avec nos membres, je tiens à rappeler que le Syndicat Commerce de l'OGBL a consulté les mem­bres sur les revendications possibles avant les négociations. Il en est ressorti que l'on insistait surtout sur la nécessité d'augmenter les salaires. Et c'est exactement ce dont nous nous sommes occupés.

Zeitung: L'OGBL a 16 délégués effectifs et 16 délégués suppléants chez Cactus, soit 32 des 40 représentants du personnel. C'est une forte marque de confiance. Cet excellent résultat, va-t-il se répéter le 12 mars lors des élections de la délégation du personnel?

Patrick Ourth: Nous som­mes très confiants quant à nos résultats, car nous avons présenté une bonne liste de candidats aux élections de la délégation du personnel et nous espérons bien sûr que les collègues reconnaîtront notre travail en votant pour notre liste et ses candidats.

Pour des salaires plus élevés et de meilleures conditions
de travail...et pour l'index

Celui qui veut obtenir des salaires plus élevés et de meilleures conditions de travail par le biais d'une convention collective devrait donc voter pour l'OGBL. Car, contrairement à d'autres, on peut compter sur nous lorsqu'il s'agit de défendre les intérêts des salariés.

Cela ne vaut pas seulement pour notre engagement dans l'entreprise, mais aussi, par exemple, pour la défense de l'index qui contribue au maintien du pouvoir d'achat des salariés.

Nous avons refusé toute manipulation de l'index et nous nous y sommes opposés en 2022 par des actions qui ont duré des mois.

C'est grâce à notre engagement syndical que l'index n'a pas été davantage manipulé en 2023, mais que les salaires ont été à nouveau adaptés aux prix et que le mécanisme d'indexation a été maintenu.

L'OGBL est le garant qu'il en sera de même à l'avenir.

L'interview a été réalisée par Ali Ruckert