Kultur29. Juni 2021

Jusqu’au 30 juin 2021 à la galerie de l’Escher Theater

Exposition pour le centenaire du Photo-Club Esch

de Michel Schroeder

Les festivités du centenaire du Photo-Club Esch ont débuté le 26 octobre 2019, avec l’exposition photographique de Marcel Braun qui avait pour titre «Duerchliicht oder net ?». Depuis, c’est à un programme particulièrement fécond, composé d’expositions, d’excursions, de cours pour débutants, et de bien d’autres événements, auquel le public aurait dû avoir la possibilité d’assister.

L’élan a été stoppé net à cause de la pandémie et des restrictions que tout le monde connaît. Le Photo-Club Esch ne fût pas épargné.

Les festivités du 100ème anniversaire devaient se dérouler, un siècle après que fut prise la décision, par une poignée d’Eschois, de fonder officiellement un photo club à Esch-sur-Alzette, en octobre 1919.

La séance académique de l’une des plus vieilles institutions culturelles eschoises aurait dû avoir lieu le 17 octobre 2020. Elle a finalement eu lieu le 8 juin dernier, en présence d’un public nombreux, motivé et intéressé.

101 ans plus tard

C’est ainsi que la séance académique du 100ème anniversaire du Photo-Club Esch a eu lieu, 101 ans plus tard, dans la grande salle de l’Escher Theater. Une séance lors de laquelle prit la parole Paul Wadlé, vice-président et trésorier, qui orchestra la séance à l’aide de tout le talent d’orateur qu’on lui connaît. L’échevin à la Culture, Pierre-Marc Knaff, et le bourgmestre de la capitale du Bassin Minier ne ternirent pas d’éloges envers la Grande Dame qui soufflait un nombre considérable de bougies.

Le président de la Fédération luxembourgeoise de la photographie artistique, Fernand Braun, prononça de belles et profondes paroles au sujet de la photographie et en particulier, du photo club.

Ensuite fut projeté sur grand écran le clip du centenaire réalisé par Marcel Braun. Un clip à la bande son tonique.

Jan Guth, président, se lança dans le discours final dès la fin de la projection, avec tout le talent d’orateur qui est le sien. Evidemment, il remercia toutes les institutions, donateurs et annonceurs, sans lesquels le club ne serait pas ce qu’il est aujourd’hui, et sans lesquels le centenaire ne pourrait pas être fêté aussi brillamment.

Les interludes musicaux furent chaudement applaudis. Au chant il y avait l’incontournable Linda Duhr, et à la guitare, le talentueux Jean-Jacques Wathgen.

Jupp (Jos) Rinaldi fut nommé président d’honneur, et reçut une corbeille que j’aurais bien aimé, gourmand que je suis, partager avec lui. Furent aussi spécialement honorés les musiciens qui animèrent la cérémonie, ainsi que Marcel Braun, pour tout le temps qu’il investit dans le club.

La visite de l’exposition «Centenaire du Photo-Club Esch» a eu lieu en trois groupes, avant et après la séance académique.

Un peu d’Histoire

23 octobre 1919 : date à laquelle furent posées les bases du Photo-Club Esch. De source certaine, on sait qu’une collaboration existait déjà auparavant entre plusieurs photographes eschois, et ce, depuis 1890.

Il est important de noter que 5 femmes firent partie des membres fondateurs. Les premiers membres pratiquaient des métiers bien différents : ouvriers, employés, commerçants, instituteurs et policiers. Dans les années 20 et 30, le club gagna en reconnaissance, tant à Esch, que dans tout le Bassin Minier, et à travers tout notre pays. Saviez-vous que le premier vice-président fut Eugène Mousset, peintre au talent incontestable, auquel Luciano Pagliarini et Laura Caregari, consacrèrent par ailleurs une publication très complète.

Lors de la Seconde Guerre mondiale, peu pour ne pas dire aucune activité n’eut lieu. Les années cinquante marquèrent un important tournant dans les activités du club qui connut ses années de gloire jusque dans les années 80. Le «Salon mondial», organisé par le Photo-Club Esch, a eu lieu cinquante fois.

Si quelques années plus calmes marquèrent ensuite la vie du club, il a repris sérieusement de l’essor depuis une ou deux décennies à ce jour. Il ne manque pas de nouveaux membres. Le plus jeune est tout juste âgé de 16 ans. Ming Cao, qui vient de terminer avec succès ses études à la Kunsthochschule de Essen, et dont vous pouvez apprécier régulièrement les photos dans notre bon vieux Zeitung, est membre actif du Photo-Club Esch depuis un an maintenant.

Le Photo-Club Esch est connu et reconnu bien au-delà d’Esch-sur-Alzette. Il est un véritable ambassadeur culturel de la Cité du fer. Pim Knaff n’a pas hésité à expliquer que ce succès vient également du fait de la coulisse passionnante, tant sur le plan architectural, que naturel et industriel, qu’offre Esch. Sans oublier les nombreuses identités que l’on retrouve dans la ville, fortes de leur culture, de leurs traditions, de leurs diversités.

Une exposition au fil de laquelle vous irez de surprise en surprise

Je vous invite à visiter l’exposition intitulée «Centenaire du Photo-Club Esch», qui se tient jusqu’au mercredi 30 juin inclus à la Galerie municipale de l’Escher Theater, où vous irez d’heureuse surprise en heureuse surprise. Sur deux étages, vous vivrez un voyage peu banal.

L’exposition est scindée en plusieurs parties. Les textes explicatifs, dont nous vous proposons un concentré, sont dus à la plume de Manuel Manrique.

Série 1 : «Fotografesch» (photos de Luc Kohnen, Jean-Jacques Lucas, Pitt Michl, Constant Muller, Jos Rinaldi, Aloyse Stoos, Gérard Thiel) : les photos de cette série sont tirées de l’ouvrage célébrant le 75ème anniversaire, en 1995. A l’époque, Philippe Noesen, alors directeur du Théâtre d’Esch, déclara que «l’expo et le livre montraient une ville d’Esch au quotidien peu banal, ville d’eau et de fer, ville laborieuse et ville de loisirs».

Série 2 : «Al Esch - 1980er Joren» (photos de Jos Rinaldi) : Ici, pas de richesse ostentatoire, pas de routes encombrées, pas de foule bigarrée. La ville que nous montre Jupp n’est pas morte, elle commence sa mue.

Série 3 : «Al Esch, gëschter an haut» (photos de Marcel Braun, Juliane Duhr, Jos Rinaldi) : vous verrez des rues, des quartiers éternisés sur de la pellicule argentique, puis les mêmes rues, les mêmes quartiers, filmés aujourd’hui à l’aide d’appareils numériques. Un voyage dans le temps, une série qui exprime beaucoup.

Série 4 : «Liewen zu Esch, 1980er Joren» (photos de Jos Rinaldi et de Frank Schroeder) : derrière son image de ville minière et sidérurgique, derrière ces vitres et ces visages qui vous observent, derrière ces façades délabrées et austères, la ville d’Esch constitue une communauté accueillante et cosmopolite.

Série 5 : «Andréck vun Esch-Belval» (photos de Frank Schroeder) : Frank Schroeder propose un ballet clair-obscur qui diffuse les individus et les structures en ombres chinoises.

Série 6 : «Esch 1993 - Loftopnamen» (photos Yves Bassi) : réalisées par Yves Bassi, à bord d’un Cessna en 1993, ces vues aériennes dévoilent un urbanisme en friche, en quête de sa nouvelle identité. Yves, talentueux photographe et membre particulièrement actif est décédé, bien trop jeune le 21 décembre 2019.

Série 7 : «Esch 2011 - Loftopnamen» (photos Yves Bassi) : le temps a passé. Yves est passé par là, il offre des vues exceptionnelles.

Série 8 : «Andréck vun Esch 2015 – 2020» (photos de Sybille Becker, Marcel Braun, Luciana Donnianni, Juliane Duhr, Jan Guth, Karin Herz, Simone Mathias, Sara Moreira, Yohan Muller, Jos Rinaldi, Aldo Sagramola, Pol Sauerwein, Yannick Schiltz, Joyce Turmes, Audrey Wadlé, Paul Wadlé) : des instants précieux et éphémères, captés par l’œil du photographe et enregistrés par la caméra.

Série 9 : «Andréck vun Esch, Lallange» (photos d’Henri Siedler) : Henri Siedler a fait un choix esthétique particulier, avec la pureté de ses images. Il nous offre l’emprunte d’un métallurgiste à jamais fondu dans une plaque commémorative.

Série 10 : «Andréck vun Esch, Pinhole Triptychs» (photos de Jean-Jacques Lucas) : les photos argentiques que vous verrez ont été réalisées à l’aide d’une boîte en carton, peinte en noir à l’intérieur, pourvue de trois petits trous. Impressionnant !

Série 11 : Finnesch Landschaften, Lithprint (photos de Jean-Jacques Lucas) : il s’agit de paysages finlandais, colorés de tonalités roses et orangées. Pour obtenir ce résultat, le procédé est très particulier.

Série 12 : In Mémoriam (photos d’Yves Bassi) : il s’agit de 70 portrait réalisés par le regretté Yves Bassi à l’occasion du Erfgoeddach 2018 à Oude Doel, hameau de Flandres, collé à la frontière avec les Pays-Bas. À cette occasion la grange à brebis du Reinaertshoeve, a été transformé en studio photographique. 

Au fil de l’exposition, vous aurez également l’occasion de voir : des documents historiques du Photo-Club Esch ; des appareils photographiques de la collection Norbert Theis, mis à disposition par le Centre national de l’Audiovisuel Dudelange ; des appareils photographiques appartenant à des membres du club ; ainsi qu’une vitrine avec des livres thématiques qu’il vous sera possible d’emprunter auprès de la bibliothèque municipale d’Esch-sur-Alzette.