Kultur11. Februar 2023

Jusqu’au 25 février à Schifflange, Yvette Gastauer-Claire

A la rencontre des chasseurs de rêves

de Michel Schroeder

Avec l’exposition des travaux d’Yvette Gastauer-Claire, la Galerie d’Art Schëfflenger Konschthaus au 2, avenue de la libération, renoue avec ce qui fût déjà à de nombreuses reprises du «Grand Art».

Il y avait un monde fou, le jour du vernissage, preuve que l’artiste jouit d’une réputation exceptionnelle.

En lisant ce petit texte qui m’est venu à l’esprit, vous comprendrez pourquoi Yvette Gastauer-Claire est aimée et appréciée à ce point.

Des travaux d’une grande sensibilité, d’un magnifique humanisme et de grande poésie

L’artiste nous invite à échanger nos craintes et nos pensées négatives contre des chasseurs de rêve. Ces sublimes créatures vont parcourir, pour nous, les pays des songes afin de nous offrir, à leur retour, mille joyaux de poésie.

Yvette aime à nous confier que c’est par des corps tantôt lourds et massifs, porteurs de la pesanteur de l’humanité, tantôt minces et longilignes, s’orientant vers l’éternité de l’espace qu’elle se penche sur la question du souvenir, de l’avenir, de ce qui était, de ce qui sera, de ce qui est resté, de ce qui restera, de l’âme et de l’au-delà.

Beaucoup des travaux d’Yvette Gastauer-Claire peuvent tenir au creux de la main, enfin c’est là une façon de parler. On éprouve l’envie profonde de parler à ses personnages, d’évoquer, en leur compagnie bien des choses. Au sujet de la tendresse, de la détresse aussi.

C’est tellement magique. On voyage avec l’artiste à l’aube de l’humanité, à l’aube des temps, à l’aube des sentiments.

Les terres cuites, bronzes patinés et œuvres réalisées à l’aide de bois et de verre, possèdent leur propre langage. Il est possible de le comprendre, ce langage, de le saisir, de participer aux retrouvailles humaines qui ont lieu.

Oui, Yvette vous nous emmenez, alors qu’un vent chaud et doux de printemps nous enveloppe, dans un pays que vous seule semblez connaître, mais que vous avez absolument envie de nous faire découvrir.

Pour l’artiste c’est l’humain qui compte avant tout !

Yvette Gastauer-Claire est née en 1957 à Esch-sur-Alzette. C’est à l’Ecole des Arts et Métiers à Luxembourg, section des Beaux-Arts qu’elle a étudié avant de rester encore pendant deux années en qualité d’élève libre dans cette école.

Tout en effectuant son parcours scolaire, elle a donné des cours à l’Institut pour Déficients Visuels à Luxembourg, ce jusqu’en 1980. C’est avec beaucoup de dévotion pour ses élèves qu’elle a enseigné certaines matières lors de cours du soir. Elle a acquis beaucoup d’expérience dans la réalisation de travaux de modelage, de moulage, de restauration d’œuvres monumentales lorsqu’elle a travaillé pour Sites et Monuments dans un atelier de moulage privé.

De 1980 à 1984, elle a travaillé au Musée de l’Etat dans l’atelier de restauration. Puis, suite à ses trois maternités, elle a travaillé dans son atelier à Schifflange. Elle participe régulièrement à des expositions collectives et reçoit de nombreuses propositions à réaliser des expositions personnelles.

Au passage, il me semble intéressant de vous confier qu’elle est la maman du cycliste Ben Gastauer.

Les travaux de l’artiste dans l’espace public

On peut admirer de nombreuses sculptures d’Yvette Gastauer-Claire dans l’espa­ce public :

La fontaine «Wou dat roud Gold gegruewe gouf» à Dudelange, sculpture à la mémoire de N. Rolliner à Kosptal, «De Feiersteppler» devant la Ban­que centrale à Luxembourg, «De Schëfflenger», sculpture, en collaboration avec Sol Wozniak, que l’on peut voir à l’Hôtel de Ville de Schifflange, sculptures dans le cadre du circuit «Konscht am Bësch», à Schifflange, «Rien n’est précaire comme vivre», à la Maison de soins «Am Schmëttbësch» à Schifflange, le mémorial «Porte d’Italie» à Dudelange, «Saint Willibrord» à l’église paroissiale de Schifflange, «Arche de Noé», dans le cadre de Land’Art à Bettembourg, ensemble sculptural «Louis Fichet», en collaboration avec Sol Wozniak, à Hettange-Grande, en France, «Die Reisende» à Kaarst-Holzbüttgen, en Allemagne, «Hommage à Will Hoffmann», plaque en bronze à Esch-sur-Alzette, «E Wënzer bei sénger Arbecht», ensemble sculptural en bronze à Ehnen, «De Mënsch – l’être humain», sculpture en aluminium à Steinfort, «Mémorial Championnats du Monde de Cyclcross» en bronze et tôle corten, au Belval, «La vie en commun», sculpture en bronze avec des empreintes en fonte dans le cadre du projet Footprint 2022. Elle est la créatrice de la face luxembourgeoise des pièces d’Euros, ainsi que de nombreuses pièces luxembourgeoises com­mémoratives.