Miroirs de la diversité dans des ouvrages de qualité
Dina jouit d’une reconnaissance internationale. Dina est probablement la meilleure danseuse du ventre que l’Egypte est offerte au monde, une « raqs sharki ». Avec ses danses, Dina rejoint la quintessence de l’art, l’expression la plus délicate. Depuis que les fondamentalistes religieux sont foison dans les pays arabes, également en Egypte, Dina subit la colère des religieux. Ceux-ci la condamnent irrémédiablement, ravalant cette artiste fabuleuse au rang de pute. Dina se bat, elle s’est battue, elle ne cessera sans doute jamais de se battre pour que la danse du ventre, dans sa pratique artistique, soit reconnue comme une facette d’un art qui a trouvé ses sources dans la nuit des temps. C’est aux Editions Michel Lafon (www.michel-lafon. com) que vient d’être publié ce témoignage exceptionnel de Dina, sous la titre Ma liberté de danser, la dernière danseuse d’Egypte. Chez le même Editeur, j’ai apprécié : Le roman historique de Hugh Ambrose, Le Pacifique, de l’autre côté de l’océan, l’enfer ; le premier tome de RADIANCE de Alyson Noël, publié sous le titre Ici et maintenant. Un roman fascinant et lumineux, invitant ses lecteurs et lectrices dans un monde parallèle fait de magie, d’au-delà, de suspense, mais aussi de beaucoup de sentiments.
Le grand sens de l’observation d’Emir Kusturica trouve son origine dans les ruelles des quartiers populaires de Sarajevo où il est né en 1954. Son éducation est double : celle de la rue et des amis de toutes origines et de toutes religions et celle transmise par ses parents, pleine de vie, de polémiques, d’amis, de musique. Deux rencontres majeures viendront apporter le ferment nécessaire au développement de son immense talent. Emir Kusturica a suivi ses études à Prague et, dès son premier film, « Te souviens-tu de Dolly Bell », il a obtenu un grand prix, le Lion d’Or de Venise. Ensuite, avec son film « Papa est en voyage d’affaires », il doit affronter le pouvoir. Un jour on le traitera de renégat, le lendemain de Tzigane. Le livre d’Emir Kusturica, publié aux Editions Jean-Claude Lattès (www. editions-jclattes.fr) sous le ti-tre Où suis-je dans cette histoire, est le récit autobiographique du grand cinéaste. Nous découvrons une multitude de situations, le foisonnement de ses personnages, le brio des scènes visuelles, la véracité des dialogues. Emir Kusturica est avant tout un créateur profondément humain, un cinéaste qui réagit de tout son être, de toute sa force, aux joies et aux malheurs de son pays. Sélection de nouveautés chez le même Editeur : Le grand roman de la physique quantique de Manjit Kumar dans la collection « Les aventures de la connaissance » ; Dictionnaire des citations francophones, sous la direction de Jean-Philippe Djian ; William in love de Kate Nicholl ; J’ai tout essayé ! d’Isabelle Filliozat.
Ecrivain, philosophe, historien, réalisateur de documentaires, Claude Ribbe est bien connu désormais pour ses engagements dans la lutte con-tre le racisme et la promotion de la diversité. Claude Ribbe siège depuis trois ans dans la Commission Nationale con-sultative des Droits de l’Homme. Il vient de publier aux Editions Alphée (www.editions-alphee.com) son livre Le Crime de Napoléon. Peu savent, trop peu savent, que Napoléon possède une face terriblement raciste. On évite toujours le mieux possible de parler des aspects négatifs de l’individu, afin de ne pas ternir l’Histoire de France. Napoléon Bonaparte, dans l’espoir de devenir Maître du Monde a à son actif les crimes suivants : plus d’un million de personnes vouées à la mort selon des critères raciaux, un génocide perpétré en utilisant des gaz, des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants dévorés vivants par des chiens, deux cent cinquante mille citoyens enchaînés et mis en esclavage, un plan de déportation meurtrier incluant d’anciens parlementaires, des escadrons de la mort pour traquer les résistants et les brûler sur place… Napoléon mérite-t-il dés-lors encore le titre de héros national ? Publiés chez Alphée : Bob Marley est toujours vivant de Mathieu Meranville ; La Porte mystérieuse du Mont Saint-Michel de Bertrand Leroy ; Les grands symboles de l’Humanité de Julien Behaeghel.
Avec son livre Rabelais publié aux Editions Gallimard (www.gallimard.fr / www.folio-lesite.fr / www.decouvertes-gallimard.fr) dans la collection « Biographies Nrf », Mireille Huchon, professeur à l’Université Paris-Sorbonne, fait revivre le destin exceptionnel d’un homme immensément engagé dans les affaires du temps et constamment en quête de tous les savoirs : juriste, médecin, mathématicien, poète, romancier, éditeur aussi, très impliqué dans le travail de l’imprimerie, lieu alors de toutes les audaces et de tous les dangers. Défilent ainsi les multiples figures d’un Rabelais souvent impudent, parfois imprudent, humaniste et espion, contempteur des vices de la papauté, coureur de femmes. C’est une œuvre aux enjeux philosophiques et moraux longuement médités, une réflexion exceptionnelle sur la langue française et la création d’une prose littéraire, que Rabelais invite à décrypter sous les rires et les éclats provoqués par Gargantua, Pantagruel et leurs compagnons. Dans ce livre, au fil des pages, se dessine, derrière le manipulateur des mots et des êtres, un portrait inédit de l’extravagant maître François Rabelais.
Michel Schroeder