Kultur22. Februar 2023

Jusqu’au 4 mars chez Saladany, Esch-sur-Alzette

Abou Traoré, artiste bronzier du Burkina-Faso

de Michel Schroeder

Au 74, rue de l’Alzette, à Esch-sur-Alzette, se trouve la boutique d’art et lieu d’exposition Saladany. Sara Bolliri et son mari, propriétaires de cet espace, proposent depuis plusieurs années maintenant de l’artisanat d’art africain. Ils ont exposé récemment Junior Njweipi, un artiste camerounais qui partage son temps entre Paris et Vianden.

Actuellement et jusqu’au 4 mars, vous avez la possibilité de faire connaissance avec les sculptures en bronze d’Abou Traoré, né à Bobo-Dioulasso au Burkina-Faso, pays qui portait, à l’époque le nom Haute-Volta. Cet artiste a vu le jour dans une famille de forgerons. Il a hérité du savoir-faire de la technique ancestrale de la cire perdue, de son père, Assane Traoré.

Très jeune, à dix ans, Abou a commencé sa formation au sein de l’atelier familial.

Ses formes sont d’une grande pureté

Sa famille était productrice en masse. Alors que, lui, ressentait l’envie et le besoin profond de s’orienter vers la création artistique. Au fil du temps, il a contribué à apporter des améliorations au niveau de la technique du bronze dans le quartier des bronziers, quartier appelé Koko à Bobo-Dioulasso.

Impossible de démentir l’originalité de cet artiste qui porte en lui le souci de bien faire et de faire bien. Ses formes sont d’une grande pureté, son univers imaginaire est présent dans ses œuvres. Ses qualités ont vite été reconnues et appréciées par les responsables du Centre Culturel Français de sa ville. À de nombreuses reprises ses travaux y furent exposés.

Après avoir fait connaissance, en 1984, avec des sculpteurs suisses et français du groupe Fuzion, il a connu un tournant au niveau de son travail. Il a ensuite intégré le groupe et a exposé avec eux en France, ainsi qu’en Suisse.

En 1990, il a remporté le 1er Prix dans le cadre de la Semaine nationale de la Culture de Bobo-Dioulasso.

Son ascension a alors pris un essor fort louable. Il participe depuis 1994 à de nombreuses rencontres artistiques en France, ainsi qu’au Togo. Il a également participé à la deuxième édition de Ouag’art au sein du Centre Culturel Français d’Ouagadougou.

L’élégance des courbes que Traoré conçoit

Ses expressions artistiques sont devenues nettement plus abstraites depuis le tournant du millénaire. C’est en 2003 qu’il fut invité à participer à la Biennale off de Dakar, Sénégal. L’élégance des courbes qu’il crée est fort originale aussi. Elles permettent une sorte d’évasion de l’esprit.

Il a réalisé plusieurs œuvres destinées à l’espace public de son pays. Depuis son travail a connu une belle promotion dans plusieurs espaces d’exposition parisiens, de Brest, de Lyon, ...

Un espace fort convivial

L’espace de Saladany est grand, convivial, il s’agit d’une caverne d’Ali Baba, dans laquelle vous passerez bien du temps à admirer les réalisations faites main par des bronziers, des tisserands, des soudeurs, des forgerons, des menuisiers, des sculpteurs, des peintres. Oui, les produits qui sont exposés ici sortent de l’ordinaire, sont originaux et remplis de qualités.

Tout, chez Saladany est fait à la main : toiles décoratives, mobilier, statuettes, savons, masques etc. Visiter Saladany est à coup sûr un enrichissement culturel.