Kultur12. Mai 2021

Remise du prestigieux Prix Arts et lettres de l’Institut Grand-Ducal

Eric Schumacher, artiste plasticien

de Michel Schroeder

Tous les deux ans, la section Arts et Lettres de l’Institut Grand-Ducal attribue le Prix Arts et Lettres, à de jeunes créateurs dans les différentes disciplines des sous-section. Ce Prix prestigieux a été remis récemment à la Konschthal d’Esch-sur-Alzette, avec un certain retard, car il aurait dû être donné en 2020. Mais la pandémie a joué de vilains tours à tout le monde.

Pour sa septième édition, ce fût au tour des arts plastiques et de l’architecture à être à l’honneur et le prix fût décerné à Eric Schumacher. Un artiste qui parvient à allier, dans ses assemblages et ses installations, de façon originale, deux esprits : le poétique et le critique.

Lors de la soirée académique, Pim Knaff, échevin de la culture de la Ville d’Esch, a profité de l’occasion pour parler de la topographie de la vie culturelle eschoise, avec des institutions culturelles dont pour certaines, les locaux sont quasiment voisins.

Puis Lucien Kayser, en sa qualité de président de la section Arts et Lettres de l’Institut Grand-Ducal remercia le nombreux public présent d’avoir commis l’effort de se déplacer à la Konschthal. Puis ce fut au tour de Bertrand Ney, responsable de la section arts plastiques, de dire quelques mots. Puis Christian Mosar, directeur de la Konschhal, fournit d’intéressantes explications concernant cette dernière.

Après avoir remis officiellement son prix à l’artiste, Lucien Kayser se lança dans une élogieuse conférence sur son talent.

Lors de la remise du prix, les personnes présentes reçurent un exemplaire de la brochure «Prix 2020 à Eric Schumacher, artiste plasticien» comprenant un texte de Josée Hansen sur l’artiste, d’une introduction par Lucien Kayser et de nombreuses photos de ses expositions.

L’esprit poétique et critique d’Eric Schumacher

Dans son introduction, Lucien Kayser, souligna qu’Eric Schumacher était un artiste très prometteur qui ferait très certainement honneur à ce prix. Oui, dit-il, les réalisations d’Eric Schumacher sont de belle invention et d’ores et déjà d’une grande maîtrise.

Les œuvres d’Eric Schumacher attirent par leur côté disparate. Elles n’échappent pas pour autant à l’essentiel de l’esthétique. Eric Schumacher, sculpteur, non, artiste plasticien, certainement. Et cela, expliqua Lucien Kayser, avec une pratique contemporaine qui pour avoir toujours recours aux langages anciens, s’avère éminemment poétique (créatrice donc de quelque chose de nouveau) et critique (capable de jugement, y incitant, interpellant).

Je voudrais reprendre ci-après ce qu’a écrit Josée Hansen sur l’artiste : «Les interrogations sociologiques complexes d’Eric Schumacher se traduisent par un langage formel, minimaliste, que renieraient pas ses illustres prédécesseurs, d’Imi Knoebel à Carl André. Les formes s’organisent selon des trames géométriques et structures rigoureuses, où des lignes se croisent en angles nets.» - «Eric Schumacher n’impose pas son idée du monde. Il propose une grille de lecture rigoureuse et minimaliste, qui ouvre des portes vers des interrogations complexes.»

Konschthal Esch : Schaufenster 2

Dans l’espace culturel eschois, la Konschthal n’ouvrira ses portes qu’à l’automne de cette année. Mais de l’art y est déjà proposé dans le cadre du cycle d’expositions Schaufenster. L’imposant Espace Lavandier se transforme, çà bouge et pas qu’un peu, à l’intérieur, comme à l’extérieur. Lorsque la Konschthal sera fin prête, elle offrira 3000 m2 de surface. Christian Mosar mise sur l’intérêt de cet espace, non seulement pour Esch, mais également pour la Grande Région.

Depuis fin avril et jusqu’au 13 juin, Schaufenster 2 propose cette fois de la sculpture contemporaine, avec «Victory over the sun» de Xavier Mary et «Thank you Monoliths» d’Eric Schumacher.

Comme des ossements de dinosaures, le tapis de moteurs destinés à la casse, forment l’installation de Xavier Mary.

Vous verrez devant la façade trois blocs sculpturaux d’Eric Schumacher justement. Ces éléments massifs sont coiffés de petites garnitures qui nous rappellent notre quotidien de consommateur.

À la suite de sa résidence-atelier à la Konschthal, Eric Schumacher propose ainsi une intervention incongrue dans l’espace public. Le flâneur, mais aussi le citoyen pressé, sont invités à s’étonner devant un ensemble sculptural qui se déploie avec un langage minimaliste, tout en se réservant le droit à l’ironie subtile.

Bon vent à Eric Schumacher, mais aussi à Xavier Mary.