Face à l’immobilisme de la communauté internationale qui se limite à condamner verbalement la politique des autorités israéliennes, les personnes participant à la Gaza Freedom March ont décidé d’agir, en allant réclamer, sur place, la fin du siège illégal et inhumain auquel sont soumis les palestiniens de la Bande de Gaza.

Cependant, les autorités égyptiennes ont décidé d’empêcher ces 1.400 pacifistes, originaires de 42 pays, de pénétrer dans la Bande de Gaza, via le poste frontière de Rafah. Pour leur part, les manifestants, dont le nombre est équivalant au nombre des victimes de l’opération »Plomb durci« de l’armée israélienne sur Gaza il y a un an, ne l’entendent pas de cette oreille et n’ont, semble-t-il, pas encore dit leur dernier mot.

Le Comité pour une paix juste au Proche-Orient (CPJPO), avait organisé une conférence, hier matin, pour faire le point sur le déroulement de cette marche. Car, selon le programme initial, les manifestants qui auraient dû être dans la Bande de Gaza depuis lundi, auraient dû consacrer ces jours-ci à traverser la zone et constater ainsi quelles y sont les conditions de vie des palestiniens, mais aussi à se réunir avec les représentants d’ONG et autres associations, et enfin, ils auraient dû également participer, aujourd’hui, à une marche avec des palestiniens en direction du poste-frontière israélien d’Erez. Mais hier, 8 des neufs composants de la délégation luxembourgeoise étaient encore bloqués au Caire, à 300 km de Rafah, le 9ème, Claude Grégoire étant, bloqué lui aussi, mais à Al-Arich, à une trentaine de kilomètres seulement de Rafah. Lors d’un entretien téléphonique, Michel Legrand, président du CPJPO, a fait savoir que deux manifestations avaient eu lieu mardi au Caire, une à l’initiative du syndicat des journalistes, l’autre à l’initiative de juristes, réunissant environ neuf cent personnes.

De son côté, Claude Grégoire, qui avait déjà été retenu la veille par la police, manifestait hier à Al-Arich, en compagnie d’une quarantaine d’autres participants, encerclés par la police, afin d’éviter le contact avec la population.

Lors d’un autre entretien téléphonique, Michel Decker, également membre du CPJPO, a fait savoir que des négociations avec les autorités égyptiennes étaient en cours afin de tenter encore d’obtenir des bus pour se rendre jusqu’à Rafah.

François Bremer et Nico Ourth, qui ont présenté successivement, un petit historique, et un aperçu de la situation actuelle dans la Bande de Gaza, ont tout deux tenu à souligner la caractère pacifique de cette marche et la transparence totale de l’action des neufs membres de la délégation luxembourgeoise, qui ont tous reçu un visa des autorités égyptiennes, des autorités qui ont été informées dans les moindre détails, du séjour des neufs en Egypte (hôtel, etc.). L’attitude des autorités égyptiennes est d’autant plus incompréhensible du fait que l’Egypte n’est en fait qu’un pays de transit.

Si vous souhaitez témoigner votre solidarité avec les participants à la Gaza Freedom March, le CPJPO vous invite à participer à l’action qu’il organise ce soir. Le rendez-vous est fixé à 17h30 sur le parvis de la cathédrale à Luxembourg.

Une chose est certaine, on ne peut absolument pas laisser les autorités israéliennes poursuivre impunément leur politique inqualifiable et, au risque d’être taxé d’antisémite, il faut continuer de dénoncer avec véhémence non seulement le criminel blocus contre les Gazaouis, mais également la politique de colonisation, les expulsions des palestiniens de Jérusalem-Est, et exiger la libération des milliers de prisonniers palestiniens reclus dans les prisons israéliennes, l’abattement du mur et le retour aux frontières d’avant 1967. On ne peut espérer d’obtenir une paix durable, et l’existence de deux états libres et indépendants, tant que ces conditions ne seront pas remplies.

Il est grand temps que certains cessent de traiter d’antisémites des personnes qui ne font que dire la vérité. Car on il est clair que l’on peut être antisioniste... sans pour autant être antisémite !

I.P.I