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Les glaciers ne se retirent plus – l’effet de serre semble s’évanouir

A titre d’information, il n’est pas inintéressant de prendre connaissance d’un article paru dans le »Corriere della Sera« du 6 janvier 2008 à la page 21 et concernant le changement de climat (auteur : Franco Forester Martin).

Ainsi Monsieur Giampiero Maracchi, directeur de l’Institut de Bioclimatologie du CNR (Conseil National de la Recherche) à Rome, dit : »Il y a des sig­naux d’une atténuation, ou au moins, d’une stabilisation, du réchauffement global. Mais il est trop tôt pour dire si cela perdure« .
Certains climatologues ajoutent :

 »L’abaissement de la température contredit les catastro­phistes de l’environnement« . En dehors de ces titres et sous-titres, l’article lui-même contient le texte ci-contre : »Le ralentissement de l’effet de serre, inversion de tendance ? Les incursions du froid polaire qui a fait regagner aux glaciers arctiques le terrain perdu ont ragaillardi les négationnistes du changement climatique et du moins pour le moment, bloqué les catastrophistes.

Reprenant du souffle, les artisans des oscillations naturelles du climat comme Richard Linden, le gourou du »Massachusetts Institute of Technology« , qui prêche l’inconsistance des thèses sur la responsabilité humaine : »Ce sont toutes les fluctuations internes au système sur lequel l’activité de l’homme influe bien peu« .

Aussi, parmi nos climatologues qui comptent s’ouvrent des lueurs d’attention sur les facteurs naturels : »En partie, c’est vrai qu’il y a des signes d’une atténuation ou, pour le moins, une stabilisation du réchauffement global. Mais il est trop tôt pour dire qu’ils perdureront« commente le professeur Giampiero Maracchi, directeur de l’Institut de Bioclimatologie du CNR. Les causes naturelles pour justifier cette reprise de grand style du froid hivernal sont, à mon avis, évidentes, continu le chercheur. Une cause terrestre est le Nina ; et une cause astronomique est la prolongation d’une présence réduite de tâches solaires. Le Nina est le courant froid du Pacifique qui suit le Nino (courant chaud) et qui fait sentir ses effets sur la circulation atlantique et déchaîne, selon les études du CNR, certaines anomalies de température de signe négatif. La pénurie durable des tâches solaires comporterait un plus faible flux d’énergie de la part de notre étoile et, partant, un refroidissement ultérieur.

L’onde de froid et les neiges abondantes de cette première partie de l’hiver ont été tellement intenses que, dans le Centre de Recherche sur le climat arctique de l’Université de l’Illinois, se sont reconstitués en un temps très bref en revenant à leur niveau de 1979, de grandes parties des glaciers perdus en raison de l’excès de chaleur des années passées. Selon le glaciologue Bill Chapman s’est reconstitué dans de nombreuses zones la situation qui fut celle des années 70. Toutefois, il faut attendre l’été pour savoir s’il s’agit d’un phénomène transitoire ou d’une récupération durable.

Même sur nos glaciers, il y a des signes de ralentissement quant à la perte continue masse enregistrée dans les années passées, rapporte les professeurs Giuseppe Orombelli et Claudio Sunizelia du Comité glaciologie italien de : »Depuis le record de diminution de -2,5 m enregistré en 2003, l’année de la super chaleur, nous sommes désormais à des valeurs plus contenues mais toujours négatives, autour de -0,5 à 1 m. Quelques glaciers, comme le Surette, montrent franchement des signes de stabilisation« .

Mais, en général, la prudence prévaut parmi nos scientifiques : »Il est nécessaire de faire attention à ne pas confondre les phénomènes météorologiques avec ceux climatiques« , exhortent à l’unisson les professeurs Giampiero Maracchi, Antonio Navarra, Guido Visconti et Giuseppe Orombelli. Les phénomènes météorologiques, comme l’onde de froid polaire de la première partie de l’hier de notre hémisphère, concernant une situation limitée dans le temps et l’espace, les phénomènes climatiques résultent d’une moyenne statistique calculée sur une longue période à l’échelle planétaire« .

Et ajoute caustiquement Navarro : »Pour les 100 dernières années il y a, à l’évidence, à l’échelle planétaire, un trend non équivoque de l’augmentation de la température. Si nous ne voulons pas tirer des conclusions ‘moutonnières’ sur la possible évolution de ce trend, par pitié ne nous limitons pas à cette première partie de l’hiver : attendons encore quelques décennies !« 

Sur base du principe de précaution tendant à préférer la solution qui semble la moins négative – ou la plus positive – on peut acquiescer à l’ultime conclusion tout en tenant compte des observations suivantes :
– Rien ne précise l’impact de chacune des causes qui contribuent au réchauffement de la terre. Selon les estimations ou opinions retenues le même principe peut faire pencher la balance d’un autre côté.

– La logique scientifique fondant la conclusion est déroutante en ce sens que, contrairement à toute science se vérifiant instantanément à tout moment, les connaissances en climatologie requièrent un très long terme pour se voir vérifier non pas par l’expérimentation mais par l’observation. Ce qui expose une science à une appréciation d’autant plus restrictive que le temps d’observation nécessaire est long.

– Il y a lieu de déplorer que les phénomènes contraires à la conviction dominante ne trouvent que peu d’écho. Faut-il rappeler qu’avant Copernic et Galilée la conception géocentrique du monde fut plus que dominante. »La caractéristique de l’intelligence, c’est le doute« , selon un philosophe.

Nicolas Momper